Michaël Matthews : « Spécial et émouvant »

Crédit photo Zoé SOULLARD / DirectVelo

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Michaël Matthews était ivre de joie après l’arrivée de la Bretagne Classic. Plusieurs dizaines de secondes après avoir coupé la ligne, et après une accolade chaleureuse avec son coéquipier Nils Eekhoff, il avait encore du mal à quitter la transe qui l’habitait depuis la dernière ligne droite. Il continuait encore de serrer les poings et de frapper sa roue avant sur le sol, dans l’euphorie de la victoire (voir classement). Et pour cause : voilà près d’un an que l’Australien n’était pas parvenu à décrocher un succès. Le dernier remontait à une autre course d’un jour du WorldTour, le Grand Prix de Québec, le 13 septembre dernier. Début 2020, le coureur du Team Sunweb n’avait fait sa rentrée que lors de Paris-Nice et avait dû se contenter d’une 2e place d’étape à Apt, réglant au sprint un groupe de poursuite derrière son propre coéquipier Tiesj Benoot. Puis la saison s’est aussitôt interrompue pour « l’Aussie ». “Ce n’était pas facile pendant toute cette période sans courses. J’étais à Monaco et là-bas, je ne pouvais pas rouler. J’ai donc passé trois mois à rouler sur le home-trainer… Forcément, c’était une période faite de hauts et de bas. Et pouvoir enfin retrouver la victoire, c’est émouvant. Ma famille, mon coach et moi-même avons fait tellement d’efforts pour arriver à ce succès… C’est une victoire pour eux !”, expliquait-il à chaud, pour DirectVelo, après l’arrivée.

Le 8 août dernier, l’athlète de 29 ans était présent sur Milan-San Remo dans l’espoir d’enfin remporter ce Monument dont il rêve depuis tant d’années. Il avait finalement dû se contenter de la 3e place après avoir chuté en cours de route.
“Je me sentais capable de gagner là-bas, à San Remo… C’est ce qui rend cette victoire aujourd’hui (mardi) incroyable et très spéciale pour moi. La Bretagne Classic est l’une de mes courses préférées”. Car à Plouay aussi, le triple vainqueur d’étapes sur le Tour de France tournait autour depuis des années. 4e en 2016, 5e en 2017 puis encore 4e il y a deux ans, il n’était jamais parvenu à monter sur la boîte. Le voilà finalement vainqueur. “Disons que ça aura été un long combat pour pouvoir enfin m’imposer sur cette course”, souffle-t-il, comblé, après avoir enfin pu venir à bout de ses adversaires sur la Classique bretonne.

« ON A FAIT DU TRÈS BON BOULOT »

Comblé de bonheur par sa performance personnelle, Michaël Matthews l’est tout autant du travail de son équipe. “Tout s’est parfaitement bien déroulé. J’avais de super jambes et l’équipe m’a très bien épaulé tout au long de la course. Dans le final, Nils Eekhoff est parti avec le mec de Quick Step”, raconte-t-il en évoquant le Français Florian Sénéchal, toujours aussi impressionnant après son gros numéro dimanche dernier, sur le Championnat de France. “J’ai pu rester en appui juste derrière, dans le contre, et jouer ma carte au sprint. Luka Mezgec a dû faire l’effort assez tôt dans le sprint pour rentrer sur le duo devant et j’ai pu en tirer profit. Je n’ai pas vraiment été inquiet car l’un des deux coureurs de devant était mon propre coéquipier et je savais qu’il était fort. Et même s’il avait joué la victoire, ça pouvait le faire et je pouvais encore sprinter pour la troisième place derrière. On a fait un très bon boulot”, insiste-t-il.

Alors qu’il semblait particulièrement facile face à ses derniers rivaux dans la ligne droite finale, celui qui va désormais rentrer à Livigno (Lombardie) pour préparer Tirreno-Adriatico puis le Tour d’Italie tenait à se montrer modeste en zone d’interview. “Dans une course comme celle-là, il faut que tout fonctionne comme on l’a imaginé avant la course sinon, ça peut partir dans tous les sens. Il y a tellement de bons coureurs qui peuvent rendre la course difficile… Si tu n’as plus les jambes pour faire un bon sprint dans la dernière ligne droite, ça peut t’échapper. Il fallait rester calme”. Michaël Matthews admet tout de même qu’il imaginait “une course plus sélective”, mais le circuit a rendu la vie dure aux attaquants. “Dans ce contexte, j’ai vite compris que ça allait se terminer au sprint”. Il ne lui restait alors plus qu’à finir le travail.

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