Le coup parfait de la Lotto-Soudal au TPC

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Comment battre Arnaud Démare sur les routes du Tour Poitou-Charentes ? Comment empêcher les sprinteurs de faire la loi tout au long de l’épreuve ? Telle était la question posée après les deux premières étapes de la course 2.1 (lire ici). Il faut dire qu’aucune échappée n’était allée au bout depuis la première étape de l’édition 2015, lorsqu’Arnaud Gérard s’était imposé à Barbezieux. Ce samedi midi, c’est le Belge Sander Armée qui lui a succédé au palmarès des attaquants parvenus à résister au retour du peloton sur une étape du TPC. Le coureur de la Lotto-Soudal était, durant la quasi totalité de cette courte étape de 97,9 kilomètres, accompagné de l’Espagnol Jon Irisarri (Caja Rural-Seguros RGA) et de son propre coéquipier Harm Vanhoucke, leader du classement de la montagne et parti pour consolider sa tunique (voir classements). “Être avec un coéquipier était un gros avantage. On n’a pas trop réfléchi, on a seulement roulé à bloc”, relate le vainqueur du jour auprès de DirectVelo au pied du podium protocolaire. 

UNE SUPÉRIORITÉ NUMÉRIQUE QUI FAIT LA DIFFÉRENCE

Avec une avance maximale de 2’40” pour le trio de tête, difficile de se sentir menacé dans le peloton. Et pourtant. “On savait que c’était possible en collaborant bien”, promet l’Espagnol Jon Irisarri. “Au passage sur la ligne d’arrivée, avec 2’00” d’avance à moins de 30 bornes de l’arrivée, je savais que c’était possible car j’avais encore de quoi accélérer dans les jambes. Harm et moi étions vraiment forts dans les bosses, on ne perdait pas de temps. Dans les descentes, on savait que le peloton aurait du mal à reprendre du temps”. Son coéquipier Harm Vanhoucke y a toujours cru, lui aussi, conscient qu’il était possible de réaliser un joli coup. “Sur les étapes courtes, c’est plus difficile à contrôler pour le peloton. On s’est mis à bloc dès le début”.

Dans les vingt derniers kilomètres de course, les deux Lotto-Soudal ont profité de leur supériorité pour mettre une grosse pression à leur compagnon de fugue hispanique. “On pensait être au-dessus du gars de Caja Rural mais en fait, il était plutôt fort sur la fin de course (sourires)”, détaille le lauréat de l’étape, qui justifie la stratégie de son équipe : “je pensais qu’on irait plus vite à deux. Vu que ça allait être limite, il fallait se mettre totalement à bloc. Or, à deux, c’était le cas mais à trois, il fallait aussi penser au côté stratégique car ça aurait été terrible de faire 2 et 3 de l’étape. Finalement, on a réussi”.

LUCA MOZZATO N’EST PAS FRUSTRÉ

Jon Irisarri comprend la stratégie de ses deux compagnons de fugue, même si celle-ci aurait pu les empêcher d’aller au bout. “Quand ils ont commencé à m’attaquer assez loin de l’arrivée, j’ai douté, mais c’était sans conséquences. On a fait une belle étape. Sur la toute fin de course, ils ont réussi à m’avoir. Je n’ai pas réussi à gagner mais au moins, j’ai tenté. Je comprends qu’ils aient voulu m’attaquer à tour de rôle. Ils profitaient simplement de leur surnombre. Ils l’ont bien fait. Je ne peux que les féliciter pour leur bon travail”. Harm Vanhoucke développe : “Il ne collaborait plus trop. On était un peu fatigué de son attitude, il passait de petits relais. On voulait essayer de s’en débarrasser pour être plus efficaces”. 

Derrière Sander Armée, l’Italien Luca Mozzato (B&B Hôtels-Vital Concept) a réglé le sprint du peloton. Battre Arnaud Démare, remporter le sprint du peloton mais passer à côté de la victoire d’étape n’est-il pas terriblement frustrant ? “C’est une surprise de régler le sprint du peloton, même si je suis en bonne forme. Je ne m’attendais pas du tout à être plus rapide qu’Arnaud Démare sur ce sprint. Bien sûr, ce n’était pas un sprint pour la gagne, mais je suis quand même très satisfait. Il y aura une nouvelle opportunité à Poitiers. La Groupama-FDJ était phénoménale ces deux derniers jours et ils ont pris les choses en main une fois encore. L’échappée n’était jamais trop loin devant mais sur une étape plus courte, l’échappée a plus de chance de réussir. On a roulé à bloc sur la fin de course, mais les échappés étaient super forts. Sander Armée a fait un sacré truc ! Il fallait d’excellentes jambes pour parvenir à résister”. Après l’arrivée, nombreux étaient les coureurs à saluer le gros numéro réalisé par les échappés et notamment par la formation Lotto-Soudal, qui a finalement pu venir à bout de la Groupama-FDJ d’Arnaud Démare, qui reste malgré tout solide leader de l’épreuve avant le contre-la-montre individuel.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Sander ARMÉE
Portrait de Jon IRISARRI RICON
Portrait de Luca MOZZATO
Portrait de Harm VANHOUCKE