Wout van Aert n’a pas de regrets. Impressionnant depuis la reprise des compétitions début août, le vainqueur des Strade Bianche, de Milan-San Remo, d’une étape du Critérium du Dauphiné, du Championnat de Belgique chrono et de deux étapes du Tour de France n’est pas passé loin de décrocher le maillot arc-en-ciel de Champion du Monde contre-la-montre, ce vendredi, à Imola. Mais le Flamand de la Jumbo-Visma a été devancé par un homme, un seul, Filippo Ganna, survolté et intouchable sur ses routes italiennes (voir classement). DirectVelo a recueilli la réaction du vice-Champion du Monde en conférence de presse.

DirectVelo : Es-tu satisfait de cette médaille d’argent ?
Wout van Aert : Oui, je ne pouvais pas aller plus vite. Je dois accepter le fait de finir 2e. Je savais très bien où allait se jouer ce chrono, sur les cinq derniers kilomètres avant l’intermédiaire. C’était la partie la plus importante, où l’on pouvait potentiellement faire la différence. Mais je n’ai pas été capable de la faire. Je l’ai senti. J’ai simplement perdu face à un coureur plus fort que moi, bravo à lui.

Tu viens de vivre trois semaines particulièrement intenses et exigeantes sur les routes du Tour de France. Cette participation à la Grande Boucle a-t-elle pu jouer face à un Filippo Ganna sans doute plus frais physiquement comme mentalement ?
J’ai pu gagner deux étapes là-bas et passer trois superbes semaines. J’ai encore bien performé ici, j’ai fait les watts que j’avais en tête, j’ai roulé à la vitesse que j’espérais et que j’imaginais avant la course. Qui sait si j’aurais fait mieux sur ce chrono mondial sans être au Tour de France… Pour moi, la question ne se pose pas. J’étais au Tour et c’était très bien ainsi. 

« LE SENTIMENT D’AVOIR TOUJOURS LES MÊMES JAMBES »

Peux-tu encore espérer un gros résultat sur la course en ligne ?
Je n’ai pas encore repéré le parcours, j’étais concentré sur le contre-la-montre jusque-là. J’en saurai plus demain (samedi) après la reconnaissance. J’ai déjà vu quelques vidéos bien sûr et mes coéquipiers m’en ont parlé. Ce sera dur, c’est une certitude, avec des routes étroites et des montées sèches. Ce sera sûrement beaucoup de souffrance et j’imagine que les différences se feront naturellement. Je vais tâcher de récupérer du mieux possible. Ce contre-la-montre était très exigeant mais d’un autre côté, ce n’était qu’un effort de 35 minutes. Je pense donc que ça ira. Ce sera une course très longue et j’ai le sentiment d’avoir toujours les mêmes jambes qu’à la fin du Tour, ce qui me donne confiance pour dimanche, mais on verra bien…

Tu as réalisé un été tonitruant et tu sembles toujours au top niveau, en témoigne cette médaille mondiale. Te considères-tu comme le meilleur coureur mondial actuel, et le plus complet ?
Je ne pense pas à ce genre de trucs. Je suis simplement heureux de pouvoir accomplir de telles choses, de si bons résultats. J’ai décroché trois titres mondiaux en cross et j’ai gagné de très grandes courses sur la route cette année. Je sentais que c’était le moment pour me lancer ce genre de défis après avoir déjà disputé un bon paquet de saisons en cyclo-cross. J’espère que ce n’est pas fini et que j’aurai l’occasion de courir, encore, après bien d’autres succès. C’est motivant de voir que ça marche aussi bien, et ça donne des idées pour la suite.