Geraint Thomas sans Garmin, sans stress et sans médaille

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Huit secondes. C’est ce qu’il a manqué à Geraint Thomas pour décrocher une médaille, ce vendredi, à l’occasion du Championnat du Monde du contre-la-montre (voir classement). Sur le circuit automobile d’Imola, le Britannique avait sans doute les jambes pour monter sur le podium mais il n’a pas pu couvrir les 31,7 kilomètres de l’épreuve dans des conditions optimales. “C’était serré mais je n’avais pas mon Garmin durant l’ensemble du chrono. Je me suis retrouvé à disputer ce chrono sans infos, complètement aveugle, en quelque sorte”. Une situation particulièrement embarrassante pour un coureur qui a toujours eu l’habitude de calquer son allure sur différentes données bien prédéfinies. “Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé. Je ne trouvais pas mon Garmin avant le départ, je l’ai perdu. Quelqu’un a dû merder…”, lâchait-il de façon très sobre et calme, en zone mixte. “Dans ces conditions, je pense avoir quand même bien géré mon effort mais c’est quand même malheureux car dans les parties les plus importantes du parcours, j’aurais aimé savoir à quelle allure je roulais. C’est toujours l’occasion de se rassurer et de rester totalement concentré”.

D’autant que l’ancien vainqueur du Tour de France a dû garder son sang-froid après ce drôle de coup de chaud, avant-même de prendre place sur la rampe de lancement. “J’ai eu mon vélo à trois minutes du départ seulement et ils m’ont filé un Garmin de rechange, qui n’était pas le mien. Mais il était trop grand, ça n’allait pas… Et là je me suis dit, bon sang… Mais c’était comme ça et il fallait faire avec”.

UN SIGNE FORT AVANT LE TOUR D’ITALIE

Au moment de tirer le bilan de ce chrono, Geraint Thomas n’avait encore et toujours qu’une chose en tête : l’absence de son ordinateur de bord. “J’aurais aimé être capable de pousser encore un peu plus fort face au vent. Sans le Garmin, je ne savais pas vraiment comment gérer, je ne savais pas à quel point je devais gérer mon effort et si j’étais en train de me mettre dans le rouge ou non”. Le coureur du Team Ineos a ensuite essayé de conserver le même rythme “jusqu’aux coups de cul à cinq bornes de l’arrivée”, puis il n’a plus calculé dans les dernières minutes de course en se livrant totalement. “Je suis plutôt content de moi mais encore une fois, j’aurais quand même préféré pouvoir faire ce chrono avec le Garmin”.

Une chose est sûre : alors que la condition physique de Geraint Thomas posait question lors des premières courses de reprise, au Tour de l’Ain puis au Critérium du Dauphiné, le Gallois confirme qu’il a retrouvé un excellent niveau, après avoir déjà terminé 2e de Tirreno-Adriatico mi-septembre. “Terminer si près de la médaille est frustrant mais c’est comme ça et au moins, c’est de bon augure pour le Giro et notamment pour les chronos qu’il y aura là-bas”. Le Tour d’Italie débutera d’ailleurs par un chrono individuel. L’occasion, peut-être, pour Geraint Thomas de s’afficher d’entrée comme un candidat sérieux à la victoire finale. Si ce n'est pas déjà fait.

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