Thibaud Saint-Guilhem a remporté ce samedi Paris-Chalette-Vierzon, son premier succès en Elite Nationale.  Le coureur de l'AVC Aix-en-Provence, spécialiste du cyclo-cross l'hiver et du VTT l'été, a gagné en finisseur en sortant dans les tous derniers kilomètres (voir le classement). Le coureur de 24 ans raconte sa course à DirectVelo.

DirectVelo :  Que représente ce succès ?
Thibaud Saint-Guilhem : C'est ma première victoire en Elite Nationale. Je suis très heureux. C'est un petit peu inattendu, mais la forme est là. J'ai su en profiter. Je suis très content.

« PILOTER LE MIEUX POSSIBLE DANS LA VILLE »

Quand es-tu sorti du peloton ?
Je suis parti après la bascule en haut de la bosse. Il y a eu un petit moment de flottement. Comme on avait reconnu le circuit un tour avant, j'étais un peu plus serein au moment de partir. J'ai créé un écart assez rapidement. J'ai géré mon affaire en me disant que ça irait au bout. Je ne me suis pas trop mis dans le rouge en considérant qu'il fallait finir tout seul jusqu'à l'arrivée. Derrière, j'avais peur qu'ils mettent en route et qu'ils reviennent assez vite. Mais ça a tenu jusqu'à l'arrivée.

Tu pensais tenir jusqu'au bout ?
Oui, j'avais juste peur qu'il y ait trop d'équipes de sprinteurs qui se sacrifient pour leur leader. La fin arrivait en bosse. J'ai un profil assez puncheur, ça me correspondait. Avec un peu d'avance, je savais que ça allait être bon. Je préfère les efforts en solitaire, j'arrive à bien me gérer. Il fallait essayer de piloter le mieux possible dans la ville car la route était humide. Il ne fallait pas prendre de risques notamment dans le dernier virage. L'adrénaline de jouer la victoire m'a permis de tenir jusqu'au bout.

« JE NE ME SUIS PAS RELÂCHÉ UNE SEULE JOURNÉE »

Tu ne t'es pas laissé dépasser par l'enjeu...
Non pas du tout, il fallait rester serein. C'était un peu inattendu car je n'avais pas d'excellentes sensations durant toute la course. J'étais un peu désabusé par le profil qui ne me correspondait pas forcément. On est là pour enchaîner les courses et faire des kilomètres aussi. Je me suis réveillé dans le final en me disant que tous les coureurs seraient un peu usés par les kilomètres. J'en ai profité.

C'est ta première année en N1...
C'est la première année que je me consacre à la route. J'étais vététiste uniquement jusqu'à la saison dernière. J'ai rejoint l'AVC Aix-en-Provence à l'intersaison. C'était une situation un peu particulière. Comme c'est de la découverte, je suis resté motivé pendant le confinement. Je ne me suis pas relâché pendant une seule journée. Dès le premier jour de confinement, j'ai considéré qu'on allait reprendre et qu'il fallait continuer à s'entraîner. Je suis assez content car ça paye en fin de saison, notamment d'enchaîner les jours de course. Je découvre ça agréablement, je me rends compte qu'on progresse assez vite sur la route en prenant de la force. Je suis là pour découvrir ces courses. Je les prends avec beaucoup d'enthousiasme. Je suis tout frais comparé à d'autres coureurs qui l'ont déjà fait de nombreuses fois. Ce sont des victoires inattendues, ça fait encore plus plaisir.

« JE N'AI PAS LE MÊME VÉLO QUE LES AUTRES »

As-tu profité du fait d'être moins connu que d'autres ?
Oui, c'était déjà le cas à Montbéliard quand j'ai fait 3e de la dernière étape. J'ai senti que beaucoup de coureurs se basaient uniquement sur Clément Carisey. J'ai tiré mon épingle du jeu, je n'étais pas du tout surveillé à ce moment-là. Les coureurs ne me connaissaient pas, hormis ceux du Sud-Ouest. Et aujourd'hui, peut-être que les coureurs des équipes bretonnes m'ont laissé champ libre car ils ne me connaissaient pas forcément. En plus, je suis dans l'équipe réserve. Je n'ai pas le même vélo que les autres coureurs. Je suis un peu nouveau sur la route, peut-être que ça va changer par la suite.

Tu vas être davantage surveillé maintenant...
Oui bien sûr, on va arriver sur des courses différentes avec des profils plus durs. Quoi qu'il en soit, on l'a bien vu à Montbéliard, les coureurs qui se retrouvent à l'avant sont toujours les mêmes. L'objectif est d'être en forme dans quinze jours à Arbent-Bourg-Arbent (Coupe de France N1). On s'est bien préparé avec mon entraîneur (Olivier Maignan, NDLR). C'est bien dans la préparation de caler des victoires. Ça fait toujours plaisir, ça met en confiance.

Quelle est la suite de ton programme ?
Demain (dimanche), je participe à Châtillon-Dijon. Ils annoncent 9°C et de la pluie, ça pourrait me plaire même si la course n'est pas hyper dure. Ensuite, on va courir une épreuve en Italie vers Turin. Puis, il y aura Arbent-Bourg-Arbent. il faudra défendre une belle place au général pour l'AVC Aix-en-Provence, on est en bonne position (4e, NDLR). Ensuite éventuellement, il y aura Nantes-Segré et peut-être que je serai sur la première manche de la Coupe de France de cyclo-cross à Vittel.

Crédit vidéo : Cédric Congourdeau