Akros-Excelsior-Thömus : « Une saison frustrante »

Crédit photo Akros-Excelsior-Thömus

Crédit photo Akros-Excelsior-Thömus

Ce dimanche, la formation suisse Akros-Excelsior-Thömus disputera sur Paris-Tours Espoirs la dernière épreuve majeure de sa saison. Un rendez-vous à domicile pour son directeur sportif Florent Horeau, qui réside dans la préfecture d’Indre-et-Loire. Pour DirectVelo, il a fait part de ses ambitions pour la course à venir, et revient sur cette année 2020 particulière.

DirectVelo : À quel type de course t'attends-tu sur cette édition 2020 de Paris-Tours Espoirs ?
Florent Horeau : Le parcours est quasiment le même que l’année dernière, mais je pense que la physionomie sera différente. C’était très venteux en 2019, il y a avait eu des bordures, alors que cette année, ce sera surtout humide. Nous avons fait la reconnaissance ce vendredi matin. Les secteurs sont propres, mais il y aura des portions un peu boueuses. La course sera nerveuse. Il faudra avoir de la réussite, comme toujours. Globalement, j’aime bien cette nouvelle version de Paris-Tours. 

Dans quel état d'esprit ton équipe aborde-t-elle cette course ?
C’est un bon souvenir pour nous. L’année dernière, nous terminons 2e avec Joël Suter. J’espère le même résultat. Notre équipe est compétitive, mais aurait pu être davantage étoffée. Il nous manque deux éléments importants, puisque Robin Froidevaux et Valère Thiébaud sont au Championnat d'Europe Espoirs sur piste (qui se déroule actuellement à Fiorenzuola d'Arda, en Italie, NDLR). Un coureur comme Antoine Aebi marche fort. Il a repris sur Paris-Chauny après une chute sur la Ronde de l’Isard, et il est vraiment revenu en bonne condition.

C'es le dernier rendez-vous majeur de la saison....
Pour beaucoup, ce sera effectivement la dernière course de la saison. Nous aurions dû disputer le Championnat de Suisse Espoirs, mais il a été annulé. Le Tour de Sardaigne (28 octobre au 1er novembre) était également au programme, mais il se chevauche avec le Championnat de Suisse sur Route Elites, qui lui se tiendra bien le 31 octobre. On aurait aimé prolonger cette saison, c’est comme ça…

« IL Y AVAIT QUASIMENT UNE MAUVAISE NOUVELLE PAR SEMAINE »

Globalement, quel bilan tires-tu de cette saison 2020 tronquée ?
Ça a été une saison frustrante et compliquée. Sportivement, nous avions un super calendrier en début de saison, avec les plus belles courses de prévues, mais tout a été annulé. Humainement, ça n'a pas été facile à gérer non plus.

Justement, quel était ton rôle dans une situation aussi particulière ?
J’ai surtout joué un rôle de psychologue auprès des coureurs. Ils sont jeunes. Le confinement a été compliqué à gérer pour certains. Je devais les rassurer, leur apporter un soutien moral, de la bonne énergie et des perspectives sur le long terme. 

Comment se sont déroulés les derniers mois depuis la reprise des compétitions ?
Nous avons eu la chance de reprendre tôt, dès le Sibiu Tour, en Roumanie fin juillet. Nos résultats n’ont pas été exceptionnels. Nous avons eu de la malchance, et pas mal de blessures. Je pense que la situation a parfois été difficile à gérer pour les coureurs. Il y avait quasiment une mauvaise nouvelle par semaine. Je pense notamment au Tour de l’Avenir, qui a été annulé presque au dernier moment. C’était l’objectif majeur d’un coureur comme Antoine Debons…

Il y a quand même dû avoir des bons moments...
La première étape du Tour de Savoie Mont Blanc est un beau souvenir. Antoine Debons va chercher la troisième place après une échappée. Même s’il n’y a pas la victoire au bout, c’était une journée particulière, car ça avait été difficile pour lui les mois précédents. C’était un moment important et fort en émotions ! 

...et de belles révélations ?
Antoine Debons a montré de belles choses, mais il doit encore gagner en régularité. Je pourrais aussi citer Robin Froidevaux, qui a été vraiment satisfaisant. Il a toujours été régulier, et est allé chercher de belles places, même si il lui manque quand même LE résultat.

« L'ÉQUIPE VA CONTINUER EN 2021 »

Qu'en est-il du futur de l'équipe Akros-Excelsior-Thörmus, et de son effectif ?
L’équipe va continuer, mais probablement pas avec les mêmes partenaires. Nous sommes encore en discussions... Il y aura pas mal de renouvellement dans l’effectif. Certains coureurs veulent découvrir le plus haut niveau, c'est normal. Avec la situation actuelle, les discussions ont été pas mal décalées, aussi bien concernant les prolongations, que les arrivées ou les départs. On discute encore aujourd’hui, et je pense que ça va durer 10 ou 15 jours de plus. Ce que je peux dire, c’est que les pistards Nico Selenati et Manuel Zobrist, ainsi que Laurin Bachmann et Scott Quincey, seront encore avec nous l’année prochaine.

Et concernant les Espoirs 4 qui auraient dû, normalement, quitter l'équipe ? 
Ce qui est sûr, c’est qu’on ne les mettra pas dehors. Nous n’avons dit à personne : "on ne compte pas sur toi pour la saison prochaine". À l’heure actuelle, il n’y a rien d’arrêté.

Qu'attends-tu de la prochaine saison ?
Ma seule espérance est de retrouver une ambiance normale sur les courses, sans les masques et tout ce protocole sanitaire. Ces derniers mois, j’ai passé mon temps à faire des tests, et à envoyer les résultats à l’UCI... Les jeunes doivent recommencer à courir en retrouvant un calendrier cohérent. Après cette année particulière, j’aimerais bien retrouver ma vie normale de directeur sportif.

Penses-tu que la situation puisse s'améliorer d'ici là ?
Je dois avouer que j’ai un peu d’angoisse. Les équipes Continentales dépendent en majorité de petites entreprises qui ont été beaucoup impacté par la crise, et ça risque d’être compliqué pour certaines. Il ne faudrait pas que ça reparte sur les mêmes bases. J’espère que les choses vont s’arranger, mais je pense qu’il y aura encore quelques soucis…

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