Marc Sarreau : « L’envie de grandir » chez AG2R Citroën

Crédit photo Vincent Curutchet

Crédit photo Vincent Curutchet

Quoi de mieux que de revenir à ses bonnes vieilles habitudes pour reprendre la compétition après des mois de galère ? Ce mercredi, Marc Sarreau va retrouver l’Etoile de Bessèges, l’une des courses qui lui rappelle le plus de bons souvenirs depuis le début de sa carrière professionnelle. Parce qu’il y a fait ses débuts chez les pros en 2015. Et parce qu’il y a déjà gagné à trois reprises des étapes - deux en 2018 puis une autre en 2019 -. L’épreuve gardoise sera une nouvelle fois (doublement) importante pour le Berrichon, puisqu’il va y étrenner pour la première fois son nouveau maillot d’AG2R Citroën, et qu’il va y faire son retour à la compétition six mois après sa lourde chute sur le Tour de Pologne. Entretien. 

DirectVelo : Comment abordes-tu ton retour à la compétition ?
Marc Sarreau : Je n’ai pas envie de considérer cette course comme une simple reprise. J’ai envie de venir à Bessèges avec de l’ambition. On aura une belle équipe et on visera la victoire. Forcément, il va falloir trouver nos repères et prendre le temps de s’ajuster. On n’a pas encore fait le briefing mais on a une petite idée de qui sera mon lanceur, on en a discuté. Personnellement, j’ai tout fait pour être prêt, comme si c’était un début de saison classique et que je n’avais pas vécu six mois sans compétitions. J’espère ressortir de cette course satisfait. 

Imagines-tu avoir de l’appréhension lors des sprints massifs, après ce que tu as vécu en Pologne l’été dernier ?
Non, pas du tout. J’ai déjà refait du VTT depuis cette chute et je suis retombé. L’épaule va bien, la tête aussi. Les chutes font partie du sprint. Au début, je vais peut-être avoir les mains un peu plus sur les freins mais c’est habituel quand on revient d’une chute. On ne peut pas y faire grand-chose. Les réflexes reviendront vite. Et puis… Je n'avais pas de choc psychologique. Je ne me sentais pas atteint. Pour moi, c'était une chute comme une autre même si ça a pris de l'ampleur médiatiquement (avec les graves blessures du Néerlandais Fabio Jakobsen, NDLR)

Pourquoi as-tu décidé de quitter la Groupama-FDJ pour AG2R Citroën ?
J’ai déjà passé six ans chez les pros, les six à la Groupama-FDJ. C’est l’équipe qui m’a donné la chance de passer pro et qui m’a permis d’avoir des ambitions personnelles. J’ai pu disputer des sprints pour moi. Arnaud (Démare) avait un train renforcé ces dernières saisons donc il n’avait plus forcément besoin que je sois présent dans ce train. Mais j’avais aussi plus d’ambitions, et l’envie de grandir. Je voulais voir autre chose car ça fait toujours du bien, c’est l’occasion de se relancer. Changer de structure, ça remotive et ça permet de se lancer de nouveaux challenges. J’étais déjà en discussion avec AG2R depuis un ou deux ans. 

« TOUS LES ANS, C’EST SOIT POUR THIBAUT (PINOT), SOIT POUR ARNAUD (DÉMARE) »

As-tu eu le sentiment que l’on ne te faisait pas suffisamment confiance à la Groupama-FDJ, notamment en ce qui concerne le calendrier WorldTour ?
L’année 2020 a été particulière car je n’ai pas pu faire tout le programme qui était prévu et qui m’avait été annoncé. Mais oui, c’est aussi une raison de mon départ. Entre les présences de Thibaut Pinot et celles d'Arnaud Démare, ça bouchait déjà pas mal le calendrier des plus grosses courses. Je pense notamment au Tour de France, que je n’ai jamais disputé après six ans chez les pros. Tous les ans, c’est soit pour Thibaut, soit pour Arnaud. 

Tu imagines donc avoir plus de libertés chez AG2R Citroën…
Peut-être que cette année, ce sera plus ouvert pour moi, avec une structure qui peut m’apporter plus dans les sprints. J’ai le Tour de France dans un coin de la tête, même si je reviens de loin et qu’il faudra que je démontre que j’ai ma place. Le Tour passe dans ma région cette année et ce serait encore du bonus. 

Revenons à cette reprise sur l’Etoile de Bessèges. En 2018, lorsque tu y avais gagné tes deux premières étapes, à Beaucaire puis à Bessèges, aucune WorldTeam étrangère n’était présente. Cette année, il y aura onze WorldTeams au départ, dont huit étrangères. Qu’est-ce que ça peut changer à la course ?
C’est vrai qu’en 2018, il n’y avait pas un aussi beau plateau. Je me souviens aussi avoir fait mes débuts chez les pros à Bessèges et c’était la même chose. Le niveau va être relevé mais les parcours n’ont pas trop changé. Il n’y aura pas de grandes difficultés et il ne devrait pas y avoir de vent, de pluie ni de froid. Avec le beau temps et ces parcours, ça risque d’être homogène. Peut-être qu’il n’y aura pas un sprint sur l’étape de Bessèges avec ce plateau car des équipes vont peut-être laisser leurs puncheurs et leurs grimpeurs s’exprimer. Mais sinon, ça ne devrait pas trop changer le déroulé de la course. Même pour l'étape de Bessèges, après tout, on pourrait aussi avoir un déroulé similaire à celui du Grand Prix La Marseillaise, où il y a eu un sprint massif même si ça avait roulé fort dans le final. 

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