Enzo Paleni : « Gravir les échelons »

Crédit photo Groupama-FDJ

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Arnaud Démare n'est plus le seul Beauvaisien chez Groupama-FDJ. Certes, le Champion de France est toujours le seul à évoluer au sein de la WorldTeam, mais il a été rejoint cet hiver par Enzo Paleni. Ancien membre de Van Rysel-AG2R La Mondiale, il a fait le choix de rejoindre pour deux ans la Groupama-FDJ Continental (lire ici). Un nouveau challenge pour le coureur de 18 ans, qui échange régulièrement avec son renommé collègue. "Entre nous, c'est plus qu'une relation professionnelle. On s'entend vraiment bien, et on s'envoie des messages de temps en temps. C'est quelqu'un d'humble et de très gentil, et j'essaye de suivre ses conseils. C'est motivant d'être en contact avec un coureur comme lui", explique-t-il à DirectVelo.

Après un hiver marqué par deux stages en Espagne et un autre d'une dizaine de jours du côté d'Alassio (Italie), son aventure chez les professionnels a ainsi commencé le week-end dernier en Belgique, au GP Jean-Pierre Monseré (1.1). Une course terminée à une anecdotique 60e place, dont il ressort content d'avoir fait ses débuts chez les pros, mais aussi un peu frustré. "Ça s'est plutôt bien passé, rassure-t-il d'entrée. J'avais envie de prendre l'échappée, mais c'est parti vraiment vite, et j'étais trop mal placé. Je tombe à 20 kilomètres de l'arrivée, et j'ai mis du temps à rentrer dans le peloton. Dans le final, ça roulait trop vite, et je n'ai pas pu aider l'équipe." C'était également la première fois qu'il dépassait les 200 kilomètres (en comptant le fictif), une barre toujours symbolique dans une carrière, et qu'il a l'impression d'avoir bien franchi. "Je ne la redoutais pas forcément, parce que j'avais déjà fait cette distance à l'entraînement, poursuit-il. Bien sûr, en course, c'est différent, mais je me suis senti globalement bien jusqu'à la fin. Même si ça roulait vite, je ne termine pas cramé", ajoute l'Espoir 1.

L'APPRENTISSAGE AVANT LES RÉSULTATS EN 2021

Fort de cette nouvelle expérience, l'étudiant en commerce à l'université de Chambéry, désormais installé au siège de l'équipe à Besançon en compagnie de ses autres coéquipiers, reste bien entendu concentré sur sa progression pour la saison à venir. Décrit comme un "futur coureur de courses par étapes" par son manager Jens Blatter (lire ici), Enzo Paleni ambitionne effectivement de jouer les premiers rôles sur ce type de courses, dans la lignée de sa 2e place, la saison passée, sur le Grand Prix Rüebliland. Sans toutefois en faire une obsession. "Je viens de changer de catégorie, donc j'ai surtout envie d'apprendre, relativise-t-il. On a tous l'envie d'être performant et de gagner de suite, mais il faut d'abord gravir les échelons. C'est le plus important." Sans omettre quelques points à améliorer. "Je sais que je ne serai jamais un sprinteur, mais je veux quand même m'améliorer là-dessus. En fait, je ne sais pas encore quel est réellement mon profil. Je dois continuer à m'entraîner, et ça viendra avec."

Pour autant, celui qui se félicite de son intégration au sein de la Conti, - "Je m'entends bien avec tout le monde. C'est une bonne chose d'avoir des étrangers dans l'équipe. Ça nous pousse à pratiquer une autre langue, c'est quand même important" - veut désormais voir plus loin. Inspiré par l'exemple de son coéquipier Alexandre Balmer, premier coureur à faire la passerelle avec l'équipe première cette année (lire ici), il espère avoir l'occasion de participer, lui aussi, à quelques courses avec la WorldTeam. Pas forcément pour cette année cependant. "On en a déjà parlé, confirme le 2e du dernier Championnat de France Juniors du contre-la-montre. Normalement, tous les coureurs sont censés monter, mais l'équipe va privilégier ceux qui sont plus âgés. Donc en tant qu'Espoir 1, je vais peut-être attendre l'année prochaine. On verra."

Dimanche, le 3e du Challenge Morphologics-DirectVelo en 2020 (voir le classement) sera ainsi au départ de Paris-Troyes (1.2). Et si le profil de la classique auboise s'annonce exigeant, il jouera avant tout la carte du collectif. "J'ai remarqué que je marchais mieux en deuxième partie de saison. Pour le moment, je ne suis pas encore au top. Nous avons une belle équipe, donc le but sera avant tout de peser sur la course." Sa deuxième course en 2021, dans un calendrier toujours aussi incertain. "Forcément, c'est embêtant. Je devais disputer le Tour de Normandie, mais il a été annulé. Ça remet en cause une partie de notre programme. Mais j'essaye surtout d'être positif, de m'adapter, et de prendre les courses comme elles viennent." Ainsi, après Paris-Troyes, Enzo Paleni prendra la direction de la Slovénie pour le GP Adria Mobil (28 mars), puis en Italie, afin de disputer, début avril, une des courses Espoirs prévue à ce moment-là.

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