Cyrille Thièry : « J’ai grandi avec le Tour de Romandie »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Cyrille Thièry va découvrir le Tour de Romandie à partir de ce mardi. Le sociétaire de Swiss Racing Academy a en effet été retenu dans la sélection helvétique qui affrontera les 19 formations du WorldTour (lire ici). Le Vaudois de 30 ans se livre à DirectVelo avant de prendre le départ de l'épreuve romande.

DirectVelo : Tu vas participer à ton premier Tour de Romandie !
Cyrille Thièry : Pour moi, ça représente beaucoup. Je suis un cycliste romand. Gamin, j’ai grandi avec le Tour de Romandie. C’est la première course que je suis allé voir. Je suis né à Lausanne, c’est là où il y a eu le chrono final pendant des années. Je ne pouvais pas le rater. Je ne peux pas nier le fait que s’il y a une course que je voulais faire une fois, c’était celle-ci. Tout le monde la connaît. Il y a le Tour du Pays de Vaud en Juniors. La suite logique entre guillemets, c’est d’aller au Tour de Romandie.

« DES ANNÉES QUE J’AVAIS FAIT UNE CROIX DESSUS »

Tu as déjà 30 ans. Y croyais-tu toujours ?
Ça faisait des années que j’avais fait une croix dessus. J’ai eu une carrière un peu particulière. J’ai eu de bons résultats chez les Juniors. Je n’ai pas trop marché chez les Espoirs. Ça allait mieux vers 24-25 ans, mais ce n’est plus vraiment l’âge où on peut passer pro. Même cette saison, l’équipe suisse n’était pas prévue au départ, ça s’est débloqué il y une quinzaine de jours. Mais je n’y avais pas trop pensé. L’occasion s’est présentée, je le vois comme une chance. Je pensais qu’ils avaient l’intention de mettre plus de coureurs Espoirs. Mes coéquipiers Yannis Voisard et Robin Froidevaux auraient tout à fait eu leur place, mais ça ne concordait pas trop avec leur programme pour la suite de la saison. J’aurais bien voulu qu’ils y soient, je me sentais un peu mal du coup. Mais ils m’ont dit que j’avais ma place, que je la méritais. Ça m’a fait plaisir.

Connais-tu particulièrement certaines étapes ?
Je connais toutes les routes, hormis l’étape du samedi en Valais. Et encore, c’est le même circuit que le Grand Prix L’Echappée à Martigny où j’étais il y a deux semaines, hormis les 30 premiers kilomètres en ligne depuis Aigle. J’aimerais vraiment m’échapper sur celle du vendredi à Estavayer. Je connais le parcours vraiment par cœur. Mes parents habitent là-bas et j’y ai pas mal de proches. Après, il faudra prendre toutes les opportunités.

Qu’est-ce que serait un Tour de Romandie réussi pour toi ?
Déjà, comme je l’ai dit, j’aimerais m’échapper et faire un jour la course à l’avant. Ensuite, j’aimerais faire le prologue à fond pour voir en tant que pistard et poursuiteur où je me situe. Il y a aussi le contre-la-montre final qui est costaud. Il faudra voir où j’en suis après cinq jours de courses, ça risque d’être dur.

« JE PENSE ARRÊTER MA CARRIÈRE À LA FIN DE LA SAISON »

En parallèle, tu prépares la poursuite par équipes pour les Jeux Olympiques de Tokyo…
C’est idéal d’avoir ce bloc d’endurance maintenant. Je vais lutter face à des WorldTeams. Je n’ai pas la prétention d’être à leur niveau, mais une course comme celle-là ne peut que m’apporter de la caisse et être bénéfique.

Pourquoi n’es-tu pas allé à la réunion sur piste à Gand le week-end du 16-18 avril ?
Je devais aller aux deux courses sur route en France, la Classic Grand Besançon et le Tour du Jura (1.1), avant qu’elles ne soient reportées. Et puis là-bas, il y avait beaucoup d’Américaines et d’Omnium, ça n’avait pas trop d’intérêt pour moi. Ma préparation pour les JO sera plus axée sur la route. Je devrais faire quelques belles courses par étapes Classe 2 avec Swiss Racing Academy et j’aurai bien sûr quelques rappels de piste comme la semaine dernière.

Comment s’est passé ton début de saison ?
La reprise aux Boucles-Drôme Ardèche a été particulière car j’ai longtemps été sur la piste en février. Ça n’a pas été facile. Ensuite, j’ai couru Paris-Troyes (1.2) et Cholet-Pays de la Loire (1.1). À Cholet, Alex Vogel a terminé dans le Top 10. Je n’ai pas pu aider autant que je l’aurais souhaité en raison d’une chute. J’ai eu un peu de peine à retrouver de bonnes jambes mais ça revient depuis une ou deux semaines. Je suis toujours en forme quand le beau temps est de retour, même si au Tour de Romandie, il ne fait jamais beau (rires).

En dehors des Jeux Olympiques, quels sont tes objectifs pour cette année 2021 ?
Je ne vise pas de course en particulier même si j’espère avoir la chance d’en gagner une. Cependant, je suis surtout là pour faire le boulot pour les autres, les plus jeunes. J’aime bien les mettre en avant, c’est rarement à moi d’aller chercher les résultats. J’aurais voulu avoir cette équipe (Swiss Racing Academy) quand j’étais jeune. Mes années sont comptées. D’ailleurs, je pense certainement arrêter ma carrière à la fin de la saison.

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