Alison Avoine : « C'est un des avantages d'être Nordiste ! »

Crédit photo Amélie Barbotin

Crédit photo Amélie Barbotin

Comme Axel Zingle (lire ici), Alison Avoine se souviendra longtemps de son succès dans le Haut-Doubs. Dimanche dernier, elle a remporté le Prix du Saugeais, inscrit chez les Féminines au calendrier régional, dans des conditions dantesques. “La météo, c'était quelque chose !”, sourit la Nordiste au micro de DirectVelo. Au moment du départ, la pluie ne s'était pas encore invitée à la fête. “On avait espoir que ça tienne. Mais au bout de dix minutes, il s'est mis à grêler et à neiger”. Mais si certaines des concurrentes - elles étaient 29 engagées en raison de l'interdiction du public non-prioritaire de participer - ont pu voir leurs ardeurs freinées à ce moment-là, la sociétaire de l'UVCA Troyes était elle loin d'être déçue. “J'étais plutôt contente, reconnaît-elle. Il fallait composer avec ça. C'est le genre de conditions qui me plaît. J'adore quand c'est dantesque. C'est un des avantages d'être Nordiste !".

UN CONFINEMENT BÉNÉFIQUE

L'athlète de 21 ans a tenté sa chance dès le premier des cinq tours. Revue, elle est ressortie peu après le premier passage sur la ligne, dans la bosse. Elles sont sept à composer la bonne échappée : deux filles du VC Morteau-Montbenoît, le club organisateur, trois de la DN Auvergne-Rhône-Alpes, et deux pour l'UVCA Troyes, Karolina Perekitko et Alison Avoine. “L'entente était bonne, relate-t-elle. Dans le dernier tour, Karolina a attaqué. Une fille d'AURA (Lison Vuillet) y est allée. Comme j'étais dans sa roue, je l’ai suivie. Il valait mieux être deux contre une. On tournait bien à trois. On s'est mis d'accord avec Karolina pour que je tente à deux kilomètres”. Elle est partie seule et n'a pas été revue. Derrière, sa coéquipière polonaise assure le doublé. “Ça fait du bien de gagner”, glisse-t-elle au lendemain de l'épreuve longue de 85 kilomètres.

Le Prix du Saugeais était la deuxième course de la saison pour Alison Avoine. Le 18 mars dernier, elle avait repris au Grand Prix Féminin de Chambéry, en UCI. “On ne s'attendait pas à grand-chose. C'était la reprise, sur un chantier et face à des filles qui avaient déjà couru. Mais c'était déjà cool de recourir. J'avais le couteau entre les dents. J'avais hâte de reprendre. Ça me manquait…”. Elle ne veut pas se plaindre de la situation. ”Je suis quelqu'un de très positif. Je tire le positif de chaque situation”. Pendant le premier confinement, le printemps dernier, elle a pris le temps de valider sa deuxième année de licence. “Ça m'a bien arrangé d’avoir des cours à distance car ce n'est pas évident de gérer les entraînements entre les cours", dit l'étudiante en Psychologie, qui débutera un Master l’automne prochain.

« COFIDIS FAIT UN PEU RÊVER »

L'an dernier, à la reprise des courses, elle a été efficace en terminant 9e du Prix de la ville de Morteau, 11e du Sud Yvelines Féminine, 16e de la Classic Vienne-Nouvelle-Aquitaine puis 4e de la Mirabelle Classic. Fin octobre, elle a longtemps animé le Championnat de France Espoirs. “C'était compliqué après le Championnat, j'étais moins bien pendant un moment car je n'avais plus les courses. Il fallait se remettre dedans pendant l'hiver”. Pour elle, le plus important en cette période est de garder le moral. ”J’étais contente de ma saison dernière. J'espère continuer comme ça, faire mieux et être actrice des courses”, confie-t-elle alors qu'elle ne devrait pas avoir d'épreuve à se mettre sous la dent jusqu'au 24 mai et la course régionale de Versailles-Satory.

En attendant de remettre un dossard, Alison Avoine continue de partager des entraînements avec son frère, Kévin (CC Nogent-sur-Oise). "On roule souvent ensemble. C'est mon frère, il n' a aucune pitié avec moi, plaisante-t-elle. Il me pousse vers le haut. On a une sacrée complicité. Il est là quand j'ai un coup de moins bien pour me motiver. C'est notre passion !”. Jusqu'où peut-elle aller ? L’Espoir 3 a l'ambition “dans un coin de la tête” de rejoindre une équipe UCI. En 2022, la formation nordiste Cofidis lancera son équipe féminine. “Ça fait du bien de voir que ça bouge. C'est vraiment cool quand on voit que Cofidis lance son équipe. C'est dans la région, ça fait un peu rêver”. Reste à convaincre ces prochains mois la future structure Continentale.

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