Samedi dernier, Marie-Morgane Le Deunff a pris la deuxième place de la Classic Vienne Nouvelle-Aquitaine (Coupe de France), sur le circuit de Civaux (voir classement). Un résultat inattendu pour celle qui pensait jouer, au mieux, la quatrième place en raison du scénario de la course, avec une échappée de trois concurrentes qui comptait encore plus d’une minute d’avance à deux kilomètres de l’arrivée. “J'avoue que je n'étais pas dans l'optique de revenir sur le groupe de tête mais je voulais quand même faire le sprint pour l'expérience”, racontait-elle juste après la course (lire ici). Seulement devancée par Valentine Fortin (St-Michel-Auber 93) au sprint massif, la Finistérienne peut savourer ce podium qui ressemble à une grande bouffée d’air frais. “C'est une deuxième place qui me fait du bien au moral parce que depuis le début de l'année, je suis sur des courses d'un très haut niveau avec Arkéa”.

L’hiver dernier, la jeune femme a eu l’opportunité de se lancer dans le grand bain en signant avec l’équipe UCI bretonne. Depuis, elle est en souffrance sur toutes les épreuves auxquelles elle participe. “Il y a un gros palier à passer pour pouvoir performer sur ces courses-là. Moralement, c'est dur de prendre des claques tous les week-ends, alors ça fait du bien de courir devant en Coupe de France”, admet celle qui vient tout juste de fêter ses 19 ans, et à qui il faut encore sans doute du temps pour s’adapter au très haut niveau international. “Avant de rejoindre l’équipe, je ne me voilais pas la face : les filles ont dix ans de plus que moi, ou plus... Je fais face aux meilleures mondiales, je savais que ça allait être dur. Mais de là à galérer autant et à bâcher presque toutes les compétitions, je ne m'y attendais quand même pas”, concède-t-elle.

Depuis le début de la saison en effet, Marie-Morgane Le Deunff a collectionné les abandons. Cinq au total, successivement sur le Het Nieuwsblad, le Samyn, le Circuit du Westhoek, lors d’À travers la Flandre et enfin sur la Ronde de Mouscron. Même si elle ne s’attendait pas à casser des briques, la vice-Championne de France Juniors du chrono 2019 a dû se faire violence pour encaisser ces moments délicats, presque plus psychologiquement que physiquement. Alors, elle tente de relativiser et de se projeter vers l’avenir : “ces courses belges me font envie pour l’avenir. C’est bien d’y venir dès maintenant pour acquérir de l’expérience, ça me servira plus tard. Et puis, je viens juste d’avoir 19 ans. J’ai encore le temps d’apprendre”. La Belgique, elle s’apprête justement à y retourner pour disputer trois nouvelles épreuves dans les jours et semaines à venir, en guise d’ultime préparation pour le prochain Championnat de France.