Patxi Darthayette : « Il faudra faire un choix »

Crédit photo Comité Nouvelle-Aquitaine FFC

Crédit photo Comité Nouvelle-Aquitaine FFC

Alors que les Championnats régionaux ont rythmé le week-end, c’est Patxi Darthayette qui s’est imposé, samedi, dans la région Nouvelle-Aquitaine (voir classement). Le pensionnaire de la formation espagnole Grupo Eulen s’est d’autant plus démarqué qu’il était sans coéquipiers. Pour DirectVelo, le Basque de 22 ans revient sur sa victoire et partage sa vision du cyclisme des deux côtés de la frontière.

DirectVelo : Tu as enfin pris ta revanche sur le Championnat régional…
Patxi Darthayette : Oui ! L’année dernière, j’avais fini 2e. J’avais été consolé par le titre Espoirs mais cette fois-ci, j’étais super content de lever les bras. C’est encourageant pour la suite de la saison. Je cours beaucoup en Espagne donc je ne connaissais pas tous les coureurs. Ça a pu jouer à mon avantage car les autres coureurs ne me connaissaient pas non plus. Ça faisait plaisir de venir se comparer au niveau aquitain et de voir que je suis présent. Sur les dernières courses, j’avais de bonnes sensations. J’ai été un peu embêté début avril à cause d’une chute et j’avais dû arrêter le vélo quelques jours pour des douleurs aux côtes. Mais la forme revient petit à petit. Au Championnat régional, je me sentais vraiment bien.

Comment as-tu géré la course en sachant que tu étais seul ?
La course était très nerveuse dès les premiers kilomètres. J’ai essayé de contrôler au mieux mais seul, c’était difficile. Finalement, dans le dernier tour, j’ai décidé de mettre un grand coup d’accélérateur. On est sorti à quatre et on s’est tout de suite très bien entendu. Je sentais que j’étais mieux que les trois autres dans les bosses. Je voulais me débarrasser d’eux dans la dernière difficulté et j’ai attaqué mais ils se sont accrochés. Je me suis concentré sur le sprint et je savais que j’avais quand même une petite pointe de vitesse donc que ça pouvait le faire.

« LE PAYS DU VÉLO »

Depuis deux ans, tu cours dans une équipe espagnole. Pourquoi ce choix ?
J’ai commencé le vélo à l’Aviron Bayonnais Cyclisme, je leur dois beaucoup. Tout comme à mon entraîneur de toujours, celui qui continue de me suivre : Thierry Elissalde. J’aime beaucoup la mentalité en Espagne. L’équipe passe avant tout. On réfléchit toujours pour le groupe entier. J’ai beaucoup appris sur la stratégie d’équipe. Je suis dans la lignée de Romain Sicard, Loïc Chetout et Cyril Barthe. Tout le monde va là-bas à la sortie des Juniors et pour moi, ça se passe super bien. Je suis le seul Français mais on est plusieurs Basques donc ça facilite la communication. Aussi, ça court différemment en Espagne.

Il y a de nombreuses courses au Pays basque espagnol. Est-ce que ça a joué dans ton choix ?
Le vélo du côté français du Pays basque est peu développé en comparaison avec l’autre côté de la frontière. En France, il faut faire beaucoup de kilomètres pour faire de jolies courses. Au Pays basque espagnol, on a de jolies courses. C’est le pays du vélo. En plus, je fais mes études en parallèle donc je ne peux pas me permettre de faire de gros déplacements les week-ends.

« JE SUIS HEUREUX COMME ÇA »

Comment arrives-tu à jongler entre l’université et le cyclisme ?
J’ai passé le CAPES de Maths, j’ai eu les écrits donc je suis admissible aux oraux. Je les prépare parce que c’est dans quinze jours. Si je suis pris, l’année prochaine j’aurai un mi-temps en tant que professeur et le reste du temps, j’étudierai. Il est possible que j’aie à faire un choix l’année prochaine donc je verrai en fonction de l’été et en fonction des oraux. Pour l’instant, j’arrive à faire les deux mais je sais que je vais devoir faire un choix. Je verrai ce qui m’ouvre des portes en premier et ce qui sera le plus intéressant sur le moment.

Donc tu mises toute ta saison sur l’été ?
Pour moi le plus important sera cet été oui, c’est là que j’aimerais être en forme. Il faudra enchaîner pas mal de courses à étapes. On va venir en France faire le Tour du Piémont Pyrénéen. On fera aussi sûrement la Vuelta Zamora, la Vuelta Valencia et le Tour des Landes. Le vélo c’est du plaisir et ça l’a toujours été. J’essaie de faire le maximum dans le cyclisme et à l’université le plus longtemps possible. C’est assez incertain mais je fais les deux tant que je peux et que je suis heureux comme ça.

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