Belgian Cycling : Nathalie Clauwaert a trois mots d'ordre

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

A partir du 1er octobre, Nathalie Clauwaert prendra ses fonctions de directrice générale chez Belgian Cycling. Elle succède à Jos Smets. L'occasion pour la femme de 42 ans de détailler sa vision à DirectVelo.

DirectVelo : Ta nomination est la surprise du chef.
Nathalie Clauwaert : D'une part, je comprends car je suis dans l'ombre depuis des années. D'autre part, je travaille depuis 21 ans à la fédération. Pour les gens de l'extérieur, je suis le visage des Championnats de Belgique. Quand Tom Van Damme m'a proposé le poste, j'ai d'abord pris le temps de réfléchir. C'est quand même un sacré défi, qui plus est, remplacer Jos Smets ne serait facile pour personne. A force d'avoir la confiance du président et du conseil, ça m'a donné confiance. Finalement, j'ai accepté.

Désormais, tu ne seras plus dans l'ombre. Tu seras, avec Tom Van Damme et Frederik Broché, le nouveau visage de la fédération. Parfois, tu devras faire face à la critique en cas de mauvais résultats.
Les critiques ne font pas peur. Toutefois, je n'aime pas la critique gratuite. Si elle est constructive, ça va. Il faut toujours tenter de trouver du positif et d'apporter des solutions. Je veux qu'on puisse ainsi parler de manière transparente. La transparence, ainsi que la modernité et le professionnalisme sont mes trois mots d'ordre.

Tu trouves qu'il manque de ces trois éléments à la fédération ?
Je pense qu'on peut encore plus accentuer ces trois points. Toutefois, avant de lancer de nouveaux projets, je veux parler et inclure tous les acteurs du cyclisme. Nous sommes sur la bonne voie. Par exemple, je vois une bonne coordination entre l'événementiel, le marketing et la communication. Je vais tenter d'améliorer la structure en interne pour que chacun apporte sa pierre à l'édifice de façon optimale.

DÉVELOPPER LES DISCIPLINES OFF-ROAD

Que faut-il améliorer en priorité ?
La coordination avec les ailes francophones (FCWB) et flamandes (Cycling Vlaanderen). Ce qui s'est passé avec la Flèche Ardennaise est inconcevable et résulte d'un manque de communication. Tout le monde en pâtit : les coureurs, la Flèche Ardennaise et l'image de la fédération. C'est un point sur lequel je vais accorder beaucoup d'importance. Il faut éviter de s'envoyer des mails qui trainent et qui ne font pas avancer les choses. Il faut se réunir plus souvent et parler de vive voix, ce qui permet d'éviter ou de résoudre ces problèmes.

Jos Smets est un grand amateur de cyclisme sur piste. As-tu aussi une affection particulière pour une discipline ?
Le VTT, c'est mon dada. D'ailleurs, je veux qu'on développe une structure pour les disciplines off-road comme le BMX, le VTT, le gravel ou le e-sport. Que ça puisse tourner comme sur la route, la piste et le cyclo-cross. Ce sont des disciplines émergentes et pour la plupart olympiques et je ne veux pas rater le train en marche. Elles méritent beaucoup plus d'attention. En VTT, nous avons des coureurs talentueux comme Emelien Detilleux, Julien Grégoire et Pierre De Froidmont. Le VTT, c'est une ambiance particulière où il y a moins de jalousie. Il y a beaucoup plus de respect. Sans oublier qu'il s'agit de la combinaison du sport et de la nature.

En Belgique, il manque encore une véritable star comme Mathieu Van der Poel en VTT.
Quand tu vois ce que représente Mathieu Van der Poel pour notre sport, c'est formidable. Je pense que les jeunes vont se diriger de plus en plus vers le pluridisciplinaire. De plus, les parents ont de plus en plus peur de lancer leurs gamins sur la route. Personnellement, j'ai une fille de 7 ans et je ne peux pas m'imaginer la laisser aller à l'école à vélo. Elle m'a demandé si elle pouvait avoir un vélo de course. Je lui ai dit que ça n'existait pas pour les petites filles (rires). Par contre, elle peut avoir un VTT quand elle veut. Ce qui me permet de rappeler l'importance du développement de circuits fermés. Aux Pays-Bas, il y a une forte évolution et il y a beaucoup d'entraînements organisés sur ce type de circuit. Il faut suivre cette évolution car le trafic ne va pas diminuer et le comportement des automobilistes ne va pas changer.

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