En Maurienne, les Juniors français ont beaucoup appris

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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Romain Grégoire part seul avant même le passage à Saint-Colomban-des-Villards. Il reste encore une dizaine de bornes, jeudi dernier, avant le sommet du Glandon quand le Champion de France décide de faire des efforts en haute altitude. Sous la menace dans les derniers kilomètres d’un retour de Lenny Martinez, le Franc-Comtois terminera tout de même en tête au sommet. La journée est alors encore loin d’être terminée pour l’équipe de France Juniors réunie en Maurienne.

« LES YEUX QUI PÉTILLAIENT »

Pendant quelques jours, Julien Thollet a enfin pu avoir les coureurs sous la main. Par rapport aux habituels stages montagne des autres années, c’était également une revue d’effectif. “Ça marquait la reprise de l’activité de l’équipe de France. Nous n’avions pas eu de stage depuis celui de préparation du Mondial 2019, rappelle le sélectionneur au micro de DirectVelo. Le but était pour moi d’apprendre à connaître les coureurs et pour eux, apprendre à connaître l’environnement de l’équipe de France”. Si Romain Grégoire, Léo Kraëmer et Lenny Martinez étaient fin mars à la Coupe de France N1 à Saint-Etienne, c’était une première chez les tricolores pour les autres. “Je suis content d’être là, c’est quelque chose de spécial de porter les couleurs de son pays. Le premier jour, on avait tous les yeux qui pétillaient”, reconnaît Marco Duffaud, licencié à Annecy Cyclisme Compétition. “C’est une grande fierté”, ajoute Melvyn Lethier de l'AC Bisontine.

« LEUR APPORTER UN SERVICE »

Les garçons sélectionnés, arrivés le lundi et repartis le vendredi, n’étaient pas réunis pour visiter la Maurienne. “Nous voulons que l’équipe de France soit une plus plus-value pour les coureurs. On veut leur apporter un service auquel ils n’ont pas forcément accès en temps normal”, indique Julien Thollet. Alors, à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), il y avait pratiquement autant de coureurs - neuf - que de membres du staff - sept -. “Il y avait deux nutritionnistes, le médecin pour faire un check-up, Quentin (Rousseau) qui passe son Masters à l’INSEP sur le versant chiffres et scientifique, et comme d’habitude un kiné et un mécano. On avait un staff assez pléthorique”. Au plus grand plaisir des neuf privilégiés (voir la sélection - Pierre Gautherat était absent). “C’est un stage où on apprend beaucoup de choses, apprécie Marco Duffaud, en vue sur la Classique des Alpes Juniors en mai dernier. On nous donne accès à des informations pour élever notre potentiel. Par exemple, on a fait des tests physiologiques pour savoir où on en était sur notre taux de masse grasse. Il y a aussi l'aspect mental, le calendrier de courses… On fait aussi des exercices pour améliorer notre pédalage”.

« UN GROS AVANTAGE D’ÊTRE ICI »

Le programme sportif a été copieux. Après une sortie de récupération lundi, ils ont fait mardi un exercice de 20 minutes dans le Mollard pour relever leur puissance, avant de monter l’après-midi les cols de Beaune et d’Albanne. Mercredi, ils ont roulé le matin dans la vallée pour réaliser un travail technique individuel et collectif, et l’après-midi ils ont escaladé le Sapey. Ils ont fini jeudi par une sortie d’endurance avec les cols du Chaussy, de la Croix-de-Fer par le Glandon et le Mollard (voir les photos). “C’est un terrain sur lequel je n’ai pas trop l’habitude de travailler, reconnaît Melvyn Lethier, vainqueur de la dernière étape du Tour du Bocage et de l’Ernée 53 en Coupe de France Juniors. Les longues montées sont un point faible. C’était un gros avantage d’être ici”.

« ON SORT GRANDI DE CE STAGE »

Pour Julien Thollet, ce type de rassemblement est important dans le cursus d’un coureur. “C’est une étape dans leur apprentissage, dit le coach. Les coureurs apprécient, ça leur permet d’explorer tous les domaines. Ils peuvent commencer à ouvrir des portes car ils sont jeunes. Il y a beaucoup de choses à découvrir après une année J1 tronquée et une saison J2 à moitié faite”. Et ce ne sont pas les coureurs qui le contrediront. “Le but est de nous faire passer un cap. On sort grandi de ce stage”, résume Marco Duffaud. Et plusieurs « stagiaires » en ont profité dès le week-end dernier sur le Tour PACA ou les Championnats régionaux. En attendant le Valromey en fin de semaine, une épreuve de cinq jours importante également dans l’apprentissage de la relève du cyclisme français.

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