Lenny Martinez a du mal à réaliser. À 24 heures de l’arrivée finale de l’Ain Bugey Valromey Tour (MJ 2.1), le leader de l’équipe de France est en jaune. “Quand on ne l'a pas, on se dit que ça serait super de l'avoir et quand on l'a c'est comme si c'était normal, sourit-il auprès de DirectVelo. Je n'arrive pas trop à réaliser que je porte le maillot jaune devant un grand coureur. Je pense que je réaliserai après la course”. Avant la quatrième étape, le Nivernais avait une seconde de retard sur Cian Uijtdebroeks. Passé en deuxième position d’un sprint intermédiaire, il a pris deux secondes qui lui permettent donc de changer de tunique. Sur ce sprint, Cian Uijtdebroeks a dû se contenter de la quatrième place, la première qui n’offre pas de bonification.

Le coureur du Team Auto Eder assure ne pas être déçu de céder son paletot jaune. “Ce n'est pas un drame de perdre le maillot sur ce sprint. Je pense que demain (mercredi), les écarts seront plus importants”. Mais le Flamand, bien que toujours souriant, est agacé quelques minutes après l’arrivée à Montréal-la-Cluse (Ain). “Je voulais essayer de faire quelque chose dans la dernière côte de la journée. J'avais demandé à mon équipe de faire le tempo pour attaquer, mais mes coéquipiers étaient dans ma roue. Dans beaucoup de situations, je suis tout seul, c'est ce qui m'énerve un peu”. Depuis le départ de la course, le comportement des coureurs du Team Auto Eder interpelle. Ce mardi, après le Grand Colombier, des concurrents s’étonnaient de les voir rouler dans le groupe de contre alors que leur leader était devant avec Lenny Martinez. Comment expliquer une telle situation ? Car le Belge a déjà un contrat chez BORA-Hansgrohe pour 2022 à l'inverse de ses coéquipiers ?  “Je pense que c'est très difficile en Juniors de faire rouler un coureur pour un autre. Maintenant, si tu as un maillot jaune, il faut le défendre. Je pense qu'ils peuvent aussi faire des résultats tout en roulant pour moi pour le classement général”.

« JE VAIS BIEN M’AMUSER »

Le Français bénéficie lui d’un soutien total de ses coéquipiers. Quand il a connu un problème de vélo ce mardi, tous les tricolores l’ont attendu. “Dès que je me mettais en danseuse, mon vélo freinait un peu. C'était soit la roue avant, soit la roue arrière. Mais j'étais bien quand même. C'était un peu stressant mais je n'ai pas paniqué pour revenir. J'ai laissé quelques cartouches mais je suis quand même là au final”. Cian Uijtdebroeks a remarqué le travail effectué par les Français autour de leur homme fort. “Quand je vois la France, elle roule vraiment en équipe. Toute l'équipe l'a attendu pour l'aider à revenir quand il a eu son problème. Je pense que si ça avait été moi, ça n'aurait pas été le cas. C'est un peu triste”.

Il reste donc une étape sur cette 33e édition de l’Ain Bugey Valromey Tour. Au programme : trois cols de 1ère catégorie puis une arrivée au sommet aux Plans d'Hotonnes, en Hors catégorie. “Je pense qu'on va mettre toute l'équipe autour de moi, indique Lenny Martinez. Ça va se faire à la pédale, mais je me sens très bien. Je n'ai jamais eu un maillot à défendre, mais ça sera la même chose que les autres jours”. Pour Cian Uijtdebroeks, il n’y aura pas besoin d’équipier pour remporter l’étape - et donc le général -. “Ça va plus être la guerre entre Lenny et moi. Je vais bien m'amuser. Je pense que j'ai encore beaucoup de chances de gagner parce que ce sera un parcours qui me convient vraiment. Hier (lundi), je n'étais pas au top, mais aujourd'hui (mardi), je me sentais déjà beaucoup mieux. Quand je l'ai attaqué, j'ai vu que Lenny était un peu dans le dur. Si les côtes sont plus longues et plus raides, je pense que je peux faire quelque chose. Je suis optimiste”. Réponse ce mercredi 14 juillet vers 15h30.