Antoine Berlin vise plus haut

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Le plan se déroulait sans accroc. Antoine Berlin était en train de faire “la course parfaite”, dans les roues des meilleurs grimpeurs du Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2). Et puis il y a eu ce virage mal négocié dans une petite descente, menant vers la route du Corbier, dans la dernière partie de l'ascension de la Toussuire. “Il restait alors six-sept kilomètres. J’ai bloqué ma roue dans un virage. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Ma roue s’est bloquée, j’ai fait un soleil”, rapporte à DirectVelo le Monégasque.

Le coureur de la Continentale néo-zélandaise Global 6 Cycling, qui a dû changer de vélo, pense avoir perdu 45 secondes sur cette chute. “Mais ensuite, je me suis retrouvé un peu seul dans la pampa. C’est difficile à accepter”. Avant l’étape, il occupait la 5e place du général et espérait profiter de cette ultime journée pour monter sur le podium final. “La fin n’était pas très difficile mais j’avais vraiment les jambes pour attaquer. Des arrivées un peu punchy comme ça, ça me correspond bien. Je me découvre un peu plus puncheur que pur grimpeur. Mais c’est comme ça...”.

DÉCROCHER UN CONTRAT PRO

Même s'il a perdu trois places au général (voir classements), Antoine Berlin a réussi son Tour de Savoie Mont-Blanc. Placé plusieurs fois en Espagne et en Roumanie, le coureur de 32 ans a réalisé dans les Alpes la meilleure performance de sa - très - jeune carrière. “Le contrat est rempli pour moi. J’en suis super satisfait”, apprécie le 3e du prologue de Sallanches. C’est sur les pentes du Galibier qu’il a marqué les esprits, avec une 2e place derrière l’intouchable Jefferson Cepeda. “C’était un peu irréel pour moi et ce pour deux raisons”, confie-t-il. Cette étape avait lieu un an jour pour jour après le décès de sa grand-mère. “J’étais très proche d’elle et ça me tenait à cœur de bien faire. Inconsciemment, je pense que cela m’a donné de la force, même si je ne crois pas au surréel. Je voulais le faire pour elle”. Par ailleurs, finir 2e derrière le Champion d'Équateur avait un goût de victoire pour lui. “Il y a encore deux ans, je ne faisais que des cyclosportives. Je jouais la gagne sur l’Etape du Tour et là je me confronte à des grimpeurs de haut niveau, avec ce qui se fait de mieux dans le monde. C’est extraordinaire”.

Antoine Berlin ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Arrivé l’an passé au niveau Continental, chez Cambodia Cycling Academy, il espère désormais décrocher un contrat pro. Aujourd’hui, il travaille 20 heures par semaine chez Amaury Sport Organisation, où il commercialise les droits télés à l’étranger. “Je m’entraîne à Paris sur home-trainer, ce n’est pas l’idéal. Je pense que j’ai encore de la marge. Ce n’est pas un appel désespéré parce que je suis très heureux et j’ai une vie équilibrée. Mais je pense, sans arrogance aucune, que je peux avoir un très bon niveau surtout quand ça grimpe. J’ai été très régulier cette année sur toutes les courses, même quand ça me correspondait moins”. Pour lui, il ne faut pas s’arrêter à son âge. “J’aime le vélo. C’est une passion nouvelle pour moi. J’ai peut-être plus de 30 ans mais dans ma tête, j’en ai 22. J’ai la fraîcheur d’un Junior. Si ça ne passe pas, je serai très content de continuer avec mon équilibre actuel mais qui ne tente rien n’a rien”.

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