Valentin Retailleau ne passe pas inaperçu parmi les professionnels. Le stagiaire d’AG2R Citroën Team s'est en effet incrusté dans le Top 10 de la dernière étape du Tour d’Allemagne dimanche dernier (2.Pro – voir classement). “J’essayais de bien me placer à l’avant pour produire un bel effort sans être gêné. J’étais dans la roue de Luca Mozzato qui a lancé le sprint. Finalement, j’ai produit mon effort un peu trop tôt. Quand Pascal Ackermann et Alexander Kristoff m’ont passé sur la gauche, j’ai pris un petit coup de vent. Mais je n’ai pas de regrets, c’est un beau résultat. Quand j’ai vu que John Degenkolb était juste une place derrière moi, je me suis dit : « Ah quand même, j’ai fait une sacré perf’ ! »“, s’exclame le coureur de 21 ans auprès de DirectVelo.

« J’AI SUIVI NILS POLITT OU JOAO ALMEIDA, C’ÉTAIT ASSEZ FOU POUR MOI »

Le puncheur s’est surpris. “Je savais que j’avais une petite pointe de vitesse, mais de là à faire un sprint comme ça, je n’en étais pas trop conscient. Après, la course était assez usante et le sprint s’est fait au punch et à la fraîcheur. On s’est retrouvé à 35-40, beaucoup de coureurs ont été éliminés“. Durant l’étape, il était déjà dans le coup dans les petites bosses raides. “C’était la dernière occasion pour des grosses équipes comme Deceuninck-Quick Step de jouer le général. C’était une course très offensive, ça a roulé très vite. J’étais vraiment actif, j’étais plutôt en bonne forme. J’ai suivi Nils Politt ou Joao Almeida, c’était assez fou pour moi. Je ne m’attendais pas trop à être à ce niveau-là. J’ai pris beaucoup de plaisir“.

Tout au long de la journée, l'Espoir 3 a aidé son leader Ben O’Connor qui a été le seul à finir dans le premier peloton avec lui. “Je l’ai replacé pour qu’il fasse le moins d’efforts possible. À la fin, on s’est dit qu’on allait faire chacun son truc. Je me sentais encore bien donc je me suis frotté au sprint“. Sur les trois étapes précédentes, Lawrence Naesen était désigné pour les emballages finaux. “On devait l’emmener dans les meilleures dispositions. Les circuits finaux étaient assez compliqués avec des bosses“. Sur la première étape, il a aussi été à son aise dans les bordures. “J’étais souvent bien placé. Je passais de bons relais à l’avant. Je faisais un gros boulot de placement pour mes coéquipiers“.

« JE ME SUIS ÉCLATÉ »

Il s’agissait de sa troisième course sous les couleurs de la WorldTeam après la Polynomande (1.1) et le Tour du Limousin (2.1). “Le bilan est vraiment positif. Je pense avoir fait un très bon boulot pour l’équipe. Ils sont contents de moi. Je me suis vraiment régalé“. Sur la Polynormande, il a terminé dans le Top 20 (voir classement). “Dorion Godon et Benoît Cosnefroy étaient dans l’échappée. On a contrôlé derrière pour ne pas qu’il y ait de gros coureurs qui ressortent. Je suis arrivé en bonne position en me mêlant à la bataille“.

Au Tour du Limousin, Valentin Retailleau a été échappé sur la première étape (lire ici) et a défendu le maillot jaune de Dorian Godon. “Je me suis éclaté. C’était une belle expérience d’avoir pu rouler pour un leader comme Dorian qui a le maillot jaune. C’était assez particulier, ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. C’était vraiment enrichissant, ça me servira pour la suite“. En plus, le natif d’Oradour-sur-Glane était à domicile. “C’était une course que j’allais toujours voir en spectateur quand j’étais petit. C’était à mon tour de le faire. C’était vraiment top et assez dingue avec tous ces gens qui m’encourageaient. Ça faisait chaud au cœur“.

Depuis son titre de Champion de France Espoirs fin juillet (lire ici), le Haut-Viennois tient le bon bout. “J’avais eu un moment très compliqué à la Route d'Occitanie et au Championnat de France Amateurs. J’étais collé. J’ai bien repris les choses en main pour arriver en forme à cette période. On a fait une bonne préparation. Le titre m’a boosté. Ça me permet de m’amuser sur des courses, avec un niveau assez dingue au Tour d’Allemagne“. Ce dimanche, il va continuer son apprentissage ludique sur le Tour du Doubs (1.1) avec l'équipe de France cette fois-ci.