Sven Vanthourenhout : « Remco Evenepoel est là pour Wout van Aert »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Sven Vanthourenhout a donc dévoilé, ce lundi matin, sa sélection pour le Championnat du Monde en Flandre qui aura lieu du 19 au 26 septembre. Wout van Aert et Remco Evenepoel disputeront le contre-la-montre. Ils doubleront avec la course en ligne où ils seront accompagnés de Tiesj Benoot, Yves Lampaert, Jasper Stuyven, Dylan Teuns, Tim Declercq et Victor Campenaerts (voir la sélection). Il est revenu sur ses choix et explique ses attentes à DirectVelo.

DirectVelo : La question centrale de ta sélection était : Remco Evenepoel ou pas ? Tu as finalement choisi de le prendre...
Sven Vanthourenhout : Depuis les Jeux Olympiques de Tokyo, il a beaucoup progressé, mais jusqu'à il y a deux semaines, je ne le prenais pas. Ses prestations à la Course aux Raisins et à la Brussels Cycling Classic m'ont convaincu. Il aura un grand rôle à jouer, mais il sera là pour Wout van Aert, notre leader unique. J'en ai discuté avec lui et le manager de l'équipe Deceuninck-Quick Step Patrick Lefevere pour éviter les incompréhensions. Nous ferons en sorte que son rôle soit plus clair qu'à Tokyo où son attaque n'a pas été comprise du grand public. Il ne devra pas rouler en tête de peloton pendant 100 kilomètres, il va de soi, mais il fera partie intégrante d'une tactique. Il sera davantage protégé à Trente en Italie lors du Championnat d'Europe, qui n'est pas une sorte de compensation pour autant.

Wout van Aert est donc le leader unique. Y aura-t-il quand même un plan de secours ?
Dans ma tête, il est clair que nous partons dans l'idée que tout le monde doit se mettre au service de Wout van Aert. Dans l'équipe, un coureur aura comme mission de le protéger de bout en bout de l'épreuve, mais je ne vais pas dire lequel. Chacun connaitra son rôle. Ils peuvent écrire l'histoire. A côté de Wout van Aert, Jasper Stuyven est sans doute le coureur qui doit garder le plus longtemps le contact avec les meilleurs. C'est un coureur intelligent, très résistant sur les longues distances. Il a remporté Milan-San Remo. Il est une certitude depuis longtemps.

La Belgique va ou doit-elle prendre la course en main ?
Les rivaux ne manqueront pas. Je suis impressionné par l'équipe danoise, slovène et italienne. Les coureurs de Bahrain-Mérida Sonny Colbrelli et Matej Mohoric étaient impressionnants au Tour du Benelux mais nous sommes chez nous et nous avons Wout van Aert, qui déclare haut et fort vouloir être Champion du Monde. Tout le monde va nous regarder. Nous devrons assumer nos responsabilités.

« APRÈS 200 KILOMÈTRES, CHAQUE VIRAGE FERA MAL »

Des garçons d'expérience comme Philippe Gilbert, Greg Van Avermaet et Tim Wellens n'auraient pas fait tâche dans cette équipe. Pourquoi te passer d'eux ?
C'est comme dans chaque sélection, il y a des déçus. J'aurais pu faire deux équipes compétitives, j'avais des problèmes de luxe mais c'est clair que je fais plus de déçus que d'heureux. Un Greg Van Avermaet en forme aurait joué un rôle majeur sur ce parcours. Philippe Gilbert est un peu trop court par rapport aux autres. Je ne pensais pas quand même me priver des deux pour ma première année en tant que sélectionneur. Tim Wellens ne réalise pas sa meilleure saison. Il arrive en forme sur le tard. A Imola, il a été très utile à l'équipe. Je sais qu'il peut être très important en cas de mauvaises conditions climatiques. Toutefois, je ne peux pas prendre Tim uniquement sur base des conditions climatiques. Il était en balance pour la dernière place avec Victor Campenaerts.

As-tu des regrets par rapport à la composition de l'équipe ?
Sur base de son Tour de France, Brent Van Moer aurait été une certitude. C'est un coureur qui se plie à 100% pour le collectif. Malheureusement, il a été victime d'une chute à l'entrainement et est hors-jeu jusqu'en fin de saison. Nathan Van Hooydonck aurait été également intéressant. Toutefois, il est victime de la bonne prestation des gars au Tour du Benelux comme Victor Campenaerts.

A quel scénario peut-on s'attendre au Championnat du Monde ?
La Course aux Raisins et le Grand Prix Jef Scherens ont permis de se faire une idée mais une fois qu'on aura atteint les 200 kilomètres, chaque virage, chaque petite bosse fera mal. Il se peut qu'il y ait beaucoup de coureurs en difficulté sans que la course parte dans tous les sens. Je m'attends à une course nerveuse où il faudra être bien placé. La communication sera importante car nous n'avons pas d'oreillette. Les coureurs vont devoir prendre des décisions pendant la course, mais j'ai choisi des gars qui ont suffisamment de caractère et d'expérience pour bien s'arranger entre eux. Tout est possible comme scénario même un groupe de 60 à l'arrivée se jouant la victoire au sprint.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Tiesj BENOOT
Portrait de Victor CAMPENAERTS
Portrait de Tim DECLERCQ
Portrait de Remco EVENEPOEL
Portrait de Yves LAMPAERT
Portrait de Jasper STUYVEN
Portrait de Dylan TEUNS
Portrait de Wout VAN AERT