Arnaud De Lie : « Faire 5 ou 6 au Mondial ne m'intéresse pas »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Arnaud De Lie est prêt pour le Championnat du Monde. Après son succès il y a deux semaines à l'Omloop Het Nieuwsblad Espoirs, il a remporté le classement général du Tour de Bohème du Sud (2.2 - voir classement). L'Espoir 1 n'a pas quitté le Top 3 durant les trois jours de course en République Tchèque. "Nous venions pour la gagne. Nous avons fait ce qu'il fallait. Je me sens vraiment bien. Je ne suis pas cramé. Tout va bien", assure-t-il à DirectVelo.

La première journée était divisée en deux. Après un chrono par équipes d'un kilomètre où l'équipe Lotto-Soudal Development s'est classée 3e à deux secondes de VolkerWessels Cyclingteam, le coureur de Vaux-sur-Sure s'est offert l'étape de l'après-midi. "Nous avons contrôlé pour un sprint massif. À 60 kilomètres de l'arrivée, j'ai eu une crevaison. Je suis revenu 15 kilomètres plus tard. Ensuite, Milan Fretin m'a parfaitement emmené dans ce final sineux". Résultat, coup double puisque grâce aux bonifications, le coureur de 19 ans s'empare du maillot jaune. Lors des deux dernières étapes, Arnaud De Lie prend à chaque fois la deuxième position. "Samedi, je prends trois secondes de bonification en début d'étape. J'ai ensuite mal négocié le final. J'étais mal placé au dernier virage aux 150 mètres. J'ai viré en 10e position. Je parviens à terminer 2e en faisant une belle remontée mais Nick Van der Meer qui avait viré en première position était hors d'atteinte. Le lendemain, c'était l'étape la plus difficile. Je prends encore des secondes de bonification. Au kilomètre 25, il y avait une bosse. Nous étions mal placés avec l'équipe. C'était une montée de 4,5 kilomètres à 5,5%. Au sommet, je passe à sept secondes des leaders. Nous avons chassé pendant 45 minutes pour rentrer. Ensuite, le peloton s'est bien regroupé et ça s'est terminé au sprint où j'ai surtout pensé à assurer ma victoire au général", narre-t-il.

AUCUNE PRESSION À LIÈGE-BASTOGNE-LIÈGE

Même si le Tour de Bohème du Sud n'était pas le plus relevé, cette course lui a fait du bien. "Il y avait de belles équipes comme Gazprom-Rusvelo. C'est rassurant pour la suite. À l'Omloop Het Nieuwsblad, je ne me sentais pas super bien, mais ici, ça allait beaucoup mieux". Prochaine étape maintenant, Liège-Bastogne-LIège Espoirs ce samedi. "Ce sera mon dernier gros entraînement intensif avant le Mondial. J'avais vraiment envie d'y être car le départ à Bastogne est à 15 kilomètres de chez moi. Le parcours sera usant. Je me demande ce que ça va donner. L'arrivée dans la Redoute n'est pas à mon avantage. De toute façon, je n'ai aucune pression pour ce rendez-vous. Je vais tout donner et on verra ce que ça va donner."

Ensuite, ce sera le grand rendez-vous, le Championnat du Monde Espoirs, le vendredi 24 septembre. "S'il y a bien une course que je ne voulais pas manquer, c'est celle-ci. Ce sera mon premier Championnat du Monde car je n'ai pas eu la chance d'en disputer un en Juniors (il n'avait pas été sélectionné pour le Mondial à Harrogate sur un circuit jugé trop difficile pour lui. En 2020, la course n'a pas eu lieu à cause de la pandémie de coronavirus, NDLR)". Le sélectionneur Sven Vanthourenhout a d'ores et déjà déclaré qu'il serait le fer de lance de la Belgique (lire ici). "Ça me donne encore plus de motivation de faire bonne figure. J'affectionne le parcours. Il faudra être résistant et éviter les efforts inutiles qui se paieront à la fin. Ce sera une Flandrienne nerveuse. La tactique aura son importance. Il faudra sortir au bon endroit, au bon moment. Sans les jambes, tu ne feras rien car l'enchaînement des bosses va te flinguer". 

ROULER AVANT TOUT POUR LA NATION

Le leader du Challenge Verge-DirectVelo Belgique sait très bien que la Belgique sera surveillée de près, encore plus avec le titre européen de Thibau Nys. "Ça prouve bien que je n'avais rien à faire là-bas. La Belgique a fait une superbe course collective. Si nous parvenons à nous entendre de la sorte au Mondial, on peut faire des dégâts. Nous pouvons jouer la victoire". Avec Thibau Nys et Arnaud De Lie, la Belgique a deux atouts avec une grosse pointe de vitesse pour conclure. "Et n'oublions pas Stan Van Tricht, Fabio Van den Bossche ou Florian Vermeersch qui ne sont pas lents non plus. De toute façon, nous devrons prendre la meilleure décision collective et mettre de côté les ambitions personnelles. Nous devons rouler pour la nation. Si je ne me sens pas bien, je n'aurai aucun problème à me sacrifier et à lancer aux 300-400 mètres pour Thibau Nys, qui avec sa giclette, peut l'emporter en sprintant aux 150 mètres. Faire 5 ou 6 ne m'intéresse pas du tout".

Il se méfie des Pays-Bas. "S'ils roulent comme au Tour de l'Avenir, ils vont être durs à battre. Chez eux, il n'y a pas de problème. Ils rouleront les uns pour les autres. C'est une équipe soudée. Marijn van den Berg m'a battu au Tour de l'Avenir mais c'était un sprint en côte où j'étais mal placé. Je pense que je suis aussi rapide que lui. Ils ont une équipe qui fait peur, tout comme la nôtre".

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