Mondial - CLM : « Plus un défi mental que physique »

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

"Pff, c'est long", étaient les premiers mots de Filippo Ganna pour décrire le parcours du chrono du Championnat du Monde après la reconnaissance de ce samedi matin. L'Italien et tenant du titre ne s'y trompe pas. Le contre-la-montre entre Knokke et Bruges fait douze kilomètres de plus que l'an dernier à Imola, pour un total de 43,3 kilomètres. Le circuit se résume à un ensemble d'interminables longues lignes droites. C'est pourquoi il sera important de rester concentré. "Ce sera plus un défi mental que physique", assure l'Irlandais Ryan Mullen à DirectVelo.

Depuis la rampe de départ à Knokke-Heist, les coureurs longeront la côte pendant un kilomètre et demi. La sortie de la ville comporte plusieurs virages. "La première partie du parcours a l'air un peu plus technique qu'à Trente", estime Filippo Ganna. Une fois sortis de Knokke, les coureurs se rendront à Westkapelle où ils seront confrontés pour la première fois à des routes exposées au vent. "L'avantage de ce tracé, c'est qu'il offre la posibilité d'adopter une position aérodynamique et de tenir la vitesse pendant un long moment", annonce Ryan Mullen. L'aérodynamisme est ce qui pourrait faire la différence en faveur du belge Remco Evenepoel, qui est un des plus petits gabarits parmi les favoris (1m71, 60 kg). "En principe, on pourrait croire que ces longues portions de ligne droite ne lui conviennent pas, mais sa position est parfaite sur le vélo. Il est tellement compact qu'il va bien avancer. J'imagine qu'il va lutter avec les meilleurs pendant un long moment", pronostique le sélectionneur belge Sven Vanthourenhout.

LES PAVÉS POUR SAVOIR SI ON EST DANS LE RYTHME 

Après avoir traversé Oostkerke, les bolides se déplacent le long du canal Léopold pendant plus de deux kilomètres. Ensuite, ils virent à gauche vers Dudzele et longent le quai Lodewijk Boudewijn, où ils peuvent déjà apercevoir Bruges au loin. Cependant, il est encore trop tôt pour entrer dans le chef-lieu de Flandre Occidentale. Au kilomètre 21, ils font demi-tour pour repartir vers Dudzele. Une fois à Dudzele, ils repartent dans la direction presque opposée à Damme où on pourra trouver quelques pavés sans consistance. Pour Ryan Mullen, cette portion servira de repère. "Ce n'est pas Paris-Roubaix, mais ça permet de se concentrer sur autre chose que sur ces lignes droites. En passant dessus, tu pourras sentir si tu es dans une bonne cadence ou pas".

Ensuite, ils longent le canal de Damme jusqu'à l'arrivée à Bruges. Les favoris se nomment Filippo Ganna, Stefan Küng (qui a conservé son titre européen, NDLR) et Wout van Aert. Toutefois, selon Benjamin Thomas, les écarts ne seront pas grands (lire ici). Le sélectionneur belge Sven Vanthourenhout abonde dans son sens. "Ça va se jouer sur des détails. Celui qui aura le meilleur plan stratégique de la réparition des forces l'emportera car le niveau entre les favoris est très homogène. Il n'y a pas un coureur qui survole la discipline en 2021." Filippo Ganna sait qu'il devra tout donner jusqu'au dernier mètre pour prolonger son titre. "Si on prend le chrono des Jeux Olympiques, il n'y avait que cinq secondes entre le 2e et le 5e, on va avoir la même chose. Le vainqueur n'aura pas une minute d'avance", prédit-il. Une chose est sûre, ce ne sont pas les rares virages qui vont changer quelque chose. "Tu peux y gagner dix secondes tout au plus", considère Benjamin Thomas. Reste à analyser le facteur vent. Selon les derniers bulletins météo, il ne sera pas très présent. "Il n'aura peu voire aucune incidence", confirme Ryan Mullen. En résumé, le vainqueur sera celui qui alliera force, intelligence et concentration.

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