Loris Trastour : « Il avait une force de maçon »

Crédit photo DirectVelo

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Changement de stratégie pour AG2R Citroën U23 sur le Tour de Bretagne (2.2). Après la perte du maillot de leader de Valentin Retailleau, la formation savoyarde a décidé d’envoyer un homme dans l’échappée du jour, ce vendredi, en la personne de Loris Trastour. Avec raison puisque les coureurs de tête se sont disputés la victoire d’étape à Louisfert, en Loire-Atlantique. DirectVelo a recueilli la réaction du 3e de l’étape (voir classement) après l’arrivée.

DirectVelo : Tu as pris le bon coup sur cette quatrième étape !
Loris Trastour : C’est parti très fort ! Nous n’avions plus le maillot aujourd’hui (son coéquipier Valentin Retailleau l’a perdu la veille, NDLR) donc nous n’avions plus trop de responsabilités non plus, mis à part de ne pas laisser un coureur de B&B aller dans l’échappée. Sinon, on aurait dû rouler. J’ai senti que ça commençait vite à batailler pour sortir. J’ai pris quelques coups puis on est sortis à quatre. Alan Riou nous a rejoint dix kilomètres plus tard, on s’est dit qu’à cinq c’était l’échappée du jour. On ne savait pas si on irait au bout parce qu’on était encore loin mais tout le monde a bien roulé, il y avait une super entente.

« C’EST LE TOUR DE BRETAGNE, PAS UNE COURSE DE QUARTIER »

Il a ensuite fallu résister au peloton…
On a bien géré l’effort en roulant au début pour creuser l’écart et ensuite, on l’a maintenu à environ 3’00” pour laisser les B&B Hôtels travailler. On s’était fixé une limite à 2’00” d’écart pour ensuite visser. C’est ce qu’on a fait et tout le monde a joué le jeu. On est remontés à 3’00” d’écart et j’ai commencé à y croire. Il restait 45 kilomètres jusqu’à l’arrivée donc il fallait qu’ils nous reprennent quatre secondes au kilomètre. Je sais qu’en chrono, quatre secondes au kilomètre c’est énorme. On est arrivé sur le circuit, qui était rapide, et on a vraiment vissé. L’écart est descendu à 1’30” puis 1’00”. On a maintenu l’écart pendant deux tours. Tout le monde passait, personne n’essayait de ratonner. Je savais que le mec de Riwal (Elmar Reinders, NDLR) était très fort, ça se voyait. Il avait une force de maçon. Au sprint, il était plus fort.

Quel sentiment prédomine à chaud ?
Je n’ai pas de regrets et je suis vraiment content. Ça fait deux jours que je travaille pour l’équipe. Hier (mercredi), j’ai roulé un bon moment devant et aujourd’hui j’avais carte blanche donc j’ai tenté. Je suis satisfait même si j’aurais aimé gagner. C’est le Tour de Bretagne, pas une course de quartier, donc c’était une bonne journée.

« ILS ALLAIENT NOUS METTRE LA MISÈRE »

Comment as-tu vécu les derniers instants de la course ?
(Alan) Riou était devant et j’étais dans la roue d’Adam Lewis. Quand Riou a lancé le sprint, Lewis a perdu deux mètres d’un coup et c’était difficile de boucher le trou. Reinders a vu qu’on ne rentrerait pas sur Riou, il a déboîté et il avait une force assassine, il nous a déposés. C’est le quatrième jour de course, sur une Classe 2. On a bien travaillé les trois premiers jours donc je ne pensais pas être bien comme je l’ai été. J’espère bien finir ce Tour même si je n’ai plus d’enjeu personnel pour le général.

Perdre le maillot a-t-il, en quelque sorte, été un mal pour un bien ?
On était content d’avoir le maillot et d’avoir gagné une étape mais on s’est dit que de garder le maillot et rouler jusqu’à dimanche contre de grosses équipes, comme Riwal, qui restent toute la journée au chaud, ça serait compliqué. On s’est dit que sur les deux derniers jours, ils allaient nous mettre la misère. Perdre le maillot nous permet de récupérer et de se soulager au niveau des responsabilités pour laisser travailler B&B Hôtels, qui n’est pas une équipe lambda dans ce peloton et qui sait gérer ce genre de truc. Valentin arrive dans le même temps que les favoris aujourd’hui donc c’est parfait.

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