Biniam Girmay a offert la première médaille à l’Érythrée lors d’un Championnat du Monde sur route ce vendredi en Flandres (voir classement). “C’est un des moments les plus importants de ma vie. Je pense que l'avenir de mon pays sera radieux. Nous avons déjà un bon potentiel. Ce n’est pas seulement depuis ces dernières années mais depuis un bon moment déjà. Certains sont en WorldTeam comme moi. Ils prennent de l’expérience. Ils continuent de progresser physiquement et mentalement“, déclare-t-il au micro de DirectVelo.

« SI J’Y ALLAIS, JE PERDAIS LE SPRINT »

L'Espoir 3 a choisi de se concentrer sur une arrivée au sprint. “Je pensais que le peloton allait être contrôlé dans ce dernier tour par des équipes comme la Belgique et la Grande-Bretagne. J’attendais le dernier kilomètre. J’avais fait de bons sprints ces derniers mois“, rappelle le vainqueur de la Classic Grand Besançon Doubs (1.1) au début du mois. Lorsque l’Italien Filippo Baroncini a attaqué, il n’a pas cherché à y aller. “Tout le monde s’est regardé. Les autres concurrents pensaient que j’allais sauter dans sa roue. Mais si j’y allais, je perdais le sprint“.

Lors de l’ultime kilomètre, le coureur de 21 ans était assez nerveux. “J'avais un peu peur. J’ai essayé de rester calme. Il y avait une grosse lutte pour le positionnement. Mais je me sentais vraiment fort“. Au moment de produire son effort, il a pensé à sa famille, notamment son père et son épouse. “Hier (jeudi), ils m’ont dit que je pouvais le faire. Quand j’avais 8 ans, mon père m’a dit que je serai peut-être un des meilleurs coureurs du monde. Ils me donnent de la motivation tous les jours. Je ne pensais pas à gagner ou à perdre, je voulais récupérer une médaille et finir sur le podium. Je suis content de ma place“.

« PEUT-ÊTRE QUE J’AURAI LE MAILLOT ARC-EN-CIEL PLUS TARD »

Depuis cet été, Biniam Girmay court pour la WorldTeam Intermarché-Wanty Gobert après avoir quitté Delko, l'équipe qui l'a fait débuter chez les pros. “Je pense que c’était le bon choix. C’est comme une famille. Ils ne s’occupent pas que des courses. Ils m’ont tout de suite donné la chance d’être leader pour les sprints. Je les remercie pour cette opportunité. J’ai hâte pour les prochaines années“. Il n’oublie pas également le Centre Mondial du Cyclisme qu’il a intégré en Junior en 2018. “Ils m’ont donné les bases techniquement, physiquement et mentalement“.

L'Érythréen a la perspective d’un Championnat du Monde en 2025 en Afrique au Rwanda (lire ici) où il sera cette fois-ci avec les Élites. “Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais vraiment content. Ce sera la première fois en Afrique. Ça me donne beaucoup de motivation. Peut-être que j’aurai le maillot arc-en-ciel plus tard“.