Pour Marianne Vos, c’était presque parfait

Crédit photo Freddy GUERIN / DirectVelo

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Tout semblait écrit... Ou presque. Après une course parfaitement menée, où elle n’a jamais mis un coup de pédale en trop et où ses coéquipières de la sélection néerlandaise ont attaqué à tour de rôle sans jamais sembler véritablement chercher à faire la différence, Marianne Vos s’est retrouvée dans une situation idéale et rêvée en passant sous la flamme rouge. Dans un peloton d’une vingtaine d’éléments, l’ancienne triple Championne du Monde n’avait plus qu’à se montrer la plus véloce lors du sprint final, celui qu’elle attendait depuis le départ de la course, près de quatre heures plus tôt. Elle avait, jusque-là, évité tous les pièges, les chutes, et n’avait (surtout) vu personne s’en aller sur le circuit final et piéger le peloton, dans une course mouvementée mais cadenassée. “On n’a jamais été débordées. Mis à part quand la Championne d’Espagne (Mavi Garcia, NDLR) est sortie et qu’il a fallu travailler… Mais je pense qu’on a bien couru. C’était bien de durcir la course et de fatiguer la plupart des sprinteuses. C’était aussi une partie du plan”, expliquait Marianne Vos en conférence de presse.

Dans les vingt derniers kilomètres, Marianne Vos - qui semblait aérienne - s’est retrouvée dans un groupe de cinq solides concurrentes, parmi lesquelles sa propre coéquipière Ellen Van Dijk, en pleine bourre. N’aurait-il pas été judicieux de tenter le coup à ce moment-là ? “Non, ce n’était pas le moment de faire la course pour moi. Sinon, j’aurais ruiné mes chances de l’emporter au sprint”, répond aussi rapidement que clairement la Néerlandaise à une question de DirectVelo.

BATTUE PAR PLUS FORTE, UN CONSTAT SIMPLE ET HONNÊTE

C’est donc bien au sprint que le titre s’est joué. Et au moment de se retrouver en troisième position à 300 mètres de la ligne blanche d’arrivée, derrière une doublette italienne Longo Borghini-Balsamo, plus rien ne semblait pouvoir empêcher l’athlète de 34 ans de décrocher un quatrième maillot arc-en-ciel, huit ans après le précédent, et quinze ans (!) après le premier. Sauf qu’au moment de devoir déborder Elisa Balsamo, Marianne Vos a coincé à hauteur du pédalier de la Transalpine (voir classement). “Je savais que le final allait être difficile. On voulait durcir la course même si le scénario était bon pour moi. Je voulais garder le plus d’énergie possible pour le final. Tout ça s’est très bien déroulé jusqu’à cette dernière ligne droite mais bon, Elisa était plus rapide… Avant même la course, je la considérais comme l’une des grandes favorites. Je l’avais vu très performante dans les Flandres, et récemment sur la Flèche brabançonne”.

Sur le moment, Marianne Vos n’a pu s’empêcher de laisser couler quelques larmes sur ses joues. Mais près d’une heure plus tard, en conférence de presse, la vice-Championne du Monde avait déjà eu le temps de relativiser. “Bien sûr, sur le coup, je dois admettre que j’étais déçue… Passer si près du titre, c’est dommage. Mais Elisa a fait une très belle course. J’étais dans la bonne roue mais lorsqu’elle a lancé, j’ai senti qu’il serait dur de la déborder et que je ne pourrais pas faire mieux que 2e. J’en ai bien conscience. Alors le sourire est de retour”.

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