Ewen Costiou : « J’ai été très généreux dans l’effort »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Échappé dans le final, alors que les leaders commençaient à sortir les armes sur le circuit de Fougères, pour se disputer la tunique de leader, Ewen Costiou a profité de la compagnie du Danois Tobias Lund Andresen (Team DSM) pour devancer le peloton sur la ligne d’arrivée. Mais problème, l’Allemand Justin Wolf (Bike Aid) a réalisé un numéro, et le coureur de Côtes d’Armor-Marie Morin-U a dû se contenter de la troisième place de l’étape (voir classement). Mais après avoir perdu toute chance de bien figurer au général en raison d’un fait de course, l’Espoir 1 a su se relever pour signer son résultat. Ewen Costiou revient avec DirectVelo sur sa journée, et son Tour de Bretagne, qui prendra fin ce dimanche, à Dinan.

DirectVelo : Tu es parvenu à devancer le peloton en t’échappant dans le final !
Ewen Costiou : C'est parti beaucoup plus calme que les autres jours, comme hier (vendredi) où ça a fait la course pendant deux heures. On pensait que ça allait batailler plus que ça. Mais c'est parti dès le début. Les gars avaient pour consigne d'aller dans les coups, et moi de me préserver pour l'étape et jouer avec les leaders. On n'a pas réussi. Mais les gars m'ont bien placé, David (Boutville) m'a placé devant jusqu'au circuit.

Et puis tu as attaqué…
Après on a fait un tour, j'en ai mis une première pour tester un peu et on est sorti à dix. Mais ça ne s'entendait pas. Alors à un tour et demi j'ai remis une attaque et je suis sorti avec le gars de DSM (Tobias Lund Andresen, NDLR). Je ne me suis plus posé de questions, on n'avait pas le temps de se regarder, j'ai roulé. Je suis super content. C'est mon premier Tour avec les pros, faire un tel résultat, c'est très bien.

« ON S’EST EMMÊLÉ LES VÉLOS »

Mais problème, il y avait Justin Wolf qui réalisait un numéro à l’avant. As-tu pensé le rattraper ?
Mon objectif était de rentrer sur l'Allemand mais on ne reprenait pas beaucoup de temps. Il était large avec 1'20, donc on courait pour la deuxième place. On voulait tous les deux aller au bout, Tobias Lund Andresen voulait aussi faire son résultat. On ne se parlait pas mais on se motivait mutuellement. On appuyait sans trop réfléchir, le peloton n'était pas très loin. J'ai été très généreux dans l'effort, je l'ai payé un peu sur la fin mais je résiste au peloton donc c'est satisfaisant.

Le circuit avait déjà été emprunté sur la manche de Coupe de France N1, où tu avais loupé le bon coup…
Fougères, je l'avais ciblé, j'étais déçu avec la Coupe de France, j'étais bien mais je n'avais pas réussi à aller devant. Donc je connaissais bien le circuit. Contrairement à d’autres gars qui descendaient super mal parce qu'ils ne connaissaient pas cette descente. Pour moi, le fait de connaitre était un avantage. Et là le public pousse vachement !

Tu réponds de la meilleure manière après avoir perdu ta chance au général. Comment t’es-tu remis de cette déception ?
C'était mercredi. Il y a eu une chute devant, je ne suis pas tombé mais je suis arrivé très vite dedans. On s'est emmêlé les vélos, en voulant repartir ma chaine était coincée entre le petit plateau et le cadre. Je me suis précipité, j'ai tiré dessus comme un bourrin, je n'arrivais pas à la remettre. En soi, j'aurais pris mon temps, c'était facile, mais je n'y arrivais pas. Maxime (Rio) est arrivé 30-40 secondes après, il a essayé mais sans succès. Donc j'ai pris son vélo même s'il est un peu plus grand, et j'ai fini avec.

« C’EST MA PLUS BELLE COURSE DE L’ANNÉE »

Le lendemain, les 217 kilomètres t’ont vite remis dans le bain…
J'étais déçu parce que j'espérais quand même revenir dans le peloton après mon incident. Je n'ai jamais décroché, je rattrapais des coups. Au lieu de m'économiser pour le lendemain, j'en remettais encore. Mais bon, je l’ai bien digéré quand même, ça allait. Quant à jeudi, je n'ai jamais fait autant de distance, même à l'entrainement. On pensait que ça serait facile, mais c'était l'une des pires journées, ça a bataillé pendant deux heures et quand Riwal a mis en route, c'était infernal.

Découvrir le haut niveau, en Espoir 1, sur une course comme le Tour de Bretagne doit être particulier pour toi ?
Je ne réalise pas totalement, mais je vais me dire que c'est quand même quelque chose. Je suis sur un petit nuage pour l'instant. À la base je venais prendre de l'expérience, c'est ma plus belle course de l'année. J'apprends tous les jours. À force de faire ces courses on prend du rythme. Clairement, chez les pros, c'est beaucoup plus long et stratégique, et ça se fait vraiment à la fin à la patte sur les circuits, comme ce samedi. J'ai aussi eu la chance de ne pas être placé au général pour sortir. Demain c'est encore un beau circuit avec du monde, donc je vais vouloir bien faire !

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