Un Mondial à deux vitesses pour la Belgique

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Avec quatre médailles, toutes acquises dans l'exercice du contre-la-montre, la Belgique a de quoi être satisfaite de ce Championnat du Monde. La déception vient des courses en ligne où les Belges ne sont jamais apparus en mesure de jouer la victoire. Le directeur technique de Belgian Cycling Frederik Broché fait le bilan de ce Mondial avec DirectVelo.

DirectVelo : Comment analyses-tu le Championnat du Monde de l'équipe de Belgique ?
Frederik Broché : C'est un Mondial à deux vitesses. Nous avons très bien commencé avec quatre médailles dans le contre-la-montre. C'était la confirmation de notre évolution dans cette discipline. Nous espérions quand même voir des breloques tomber lors des courses en ligne. Nous avions des espoirs dans chaque discipline et malheureusement, il nous a manqué quelque chose sur chaque course. Nous avons eu soit des chutes, soit des manquements tactiques ou tout simplement des athlètes qui étaient trop courts. Je remarque que lors de chaque dernière ligne droite, aucun de nos coureurs n'a pu faire une remontée. Nous étions à chaque fois plantés, impossible de remonter. Les gars étaient tout simplement à leur place. Ce sprint en faux plat montant ne ment pas.

Quelle course te donne le plus de regrets ?
Celle des Hommes Elites. Nous venions pour l'emporter avec Wout van Aert et nous échouons de peu pour la médaille. C'est une fin de Championnat amère. Chez les Espoirs, nous y croyions fermement, mais quatre de nos coureurs ont chuté. Arnaud De Lie aurait pu aller chercher une médaille. Nous n'avions plus que Florian Vermeersch et Thibau Nys dans le final. En plus, nous manquons un bon coup, ce qui a forcé Florian Vermeersch à travailler. Ce n'était pas notre course. Chez les Dames, Lotte Kopecky n'est plus à son meilleur niveau depuis sa chute lors de la Madison à Tokyo. Nous pensions que c'était le cas, mais pour ce genre de course à l'usure, elle était trop courte.

RÉSEAU SATURÉ ET COMMUNICATION DIFFICILE

La tactique de l'équipe belge a été remise en question dimanche. Quel est ton avis là-dessus ?
Si Wout van Aert avait gagné, tout le monde aurait dit que notre course avait été parfaite. Je comprends les remarques et les interrogations. Tout n'a pas été mauvais. Je pense que nous avons été trop entreprenants à certains moments, notamment quand il n'y avait plus d'échappée à reprendre à 100 kilomètres de l'arrivée. Remco Evenepoel a fait ce qu'on lui a demandé. Il s'est battu pour l'équipe. Néanmoins, ce n'était pas à lui de réagir à 178 kilomètres de l'arrivée avec Benoit Cosnefroy. C'était trop tôt pour lui. Ce n'est pas ce qui était convenu.

Comment s'est passée la communication au sein de l'équipe belge ?
Elle a été difficile. L'équipe de Belgique avait la voiture numéro 2 et pourtant, Sven Vanthourenhout a eu du mal à atteindre les coureurs. Nous avions convenu de placer plusieurs membres du staff sur le bord de la route avec des panneaux avec des indications sur la tactique et les écarts. Cependant, le réseau était saturé (NDLR : fait vérifié sur place) et du coup, les messages avaient du mal à parvenir au bon moment. Les coureurs ont dû communiquer entre eux. Dans l'ensemble, ça s'est bien passé, mais comme ça se joue sur des détails, tout doit être parfait et ça n'a pas été le cas. 

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