Ce mardi, la formation Lotto-Soudal a annoncé le transfert de Victor Campenaerts et a présenté le nouveau vélo pour l'année 2022 dans les bureaux de la Belgian Cycling Factory à Beringen. Le manager John Lelangue était présent et a fait le point avec DirectVelo sur Lotto-Soudal Development Team et Lotto-Soudal Ladies.

DirectVelo : L'an dernier, tu as clairement déclaré que le passage en Continental n'apporterait rien à l'équipe Espoirs (cliquez ici). Depuis lors, la rumeur est revenue. Qu'en est-il ?
John Lelangue : Ce qui est bien avec la rumeur, c'est qu'elle revient, c'est comme les vagues. Plus sérieusement, la décision est claire et nette. Pour moi, ça fonctionne bien ainsi. Passer en Continental ne nous apporterait rien de plus. Nous avons déjà des bons coureurs et un programme de qualité. Pourquoi changer ? L'an prochain, nous passons à 17 coureurs. Nous faisons en fonction des coureurs libres sur le marché. Ce n'est pas dans une optique de faire un double programme.

Qu'en est-il du programme de courses justement ? Lotto-Soudal DT n'était pas présente au Flanders Tomorrow Tour et au Tour de Namur en 2021. 
Nous n'avons pas de problèmes avec le Tour de Namur. Nous essayons de respecter les organisateurs belges, mais nous devons faire des choix. Si on ne fait que des courses en Belgique, certains vont critiquer et souligner que nous n'allons pas assez à l'international. Nous établissons le meilleur calendrier possible pour nos coureurs. Nous essayons de combiner les courses belges et étrangères le mieux possible.

COMBINAISON PISTE-ROUTE SI C'EST BIEN PLANIFIÉ

Six coureurs quittent l'équipe Espoirs en 2022 : Jente Boons, Steven Pattyn, Thibaut Ponsaerts, Milan Fretin, Vito Braet et Arnaud De Lie. Le départ de Milan Fretin vers Sport Vlaanderen-Baloise te surprend ?
Selon moi, il aurait été trop tôt pour le faire passer en WorldTour chez nous. Je trouvais qu'il avait besoin de passer une année supplémentaire chez les moins de 23 ans pour s'aguérir. Il a préféré signer chez Sport Vlaanderen-Baloise. J'espère qu'il a fait le bon choix. Nous ne fermons pas la porte à un retour dans trois ans dans le WorldTour. Lennert Van Eetvelt a hésité un moment à faire le bond vers la WorldTeam. Il reste finalement avec l'équipe de développement. Nous en avons parlé. C'est un coureur avec beaucoup de qualités. En passant une année supplémentaire en Espoirs, il peut encore progresser et étendre son registre.

Dans l'équipe Espoirs en 2022, tu accueilles deux pistiers, Gianluca Pollefliet et Noah Vandenbranden. Comment vois-tu cette combinaison piste et route ?
Je n'ai jamais été opposé à une association des deux disciplines, pour autant que ça rentre dans un calendrier viable. Il faut que tout soit bien planifié. C'est avec plaisir que nous soutenons des athlètes en vue d'une qualification olympique.

L'an passé, tu avais recruté sept néo-pros dans la WorldTeam. Cette saison, ils ne sont que deux, Arnaud De Lie, de Lotto-Soudal DT et Jarrad Drizners, d'Hagens Berman-Axeon. Pourquoi as-tu recruté moins de jeunes ?
Pour le moment, nous en sommes à cinq transferts entrants, ce qui n'est pas beaucoup. Victor Campenaerts était une belle opportunité. Ça m'aurait fait mal de le voir sans équipe. Il sera un élément important pour les jeunes que nous avons accueillis l'an dernier. Arnaud De Lie est un sprinteur et un coureur de classiques à la Tom Boonen. Tandis que Jarrad Drizners est un jeune coureur avec un gros potentiel. Nous sommes dans la continuité de l'an dernier. Les jeunes qui sont arrivés ont connu des fortunes diveres. Certains comme Andreas Kron ou Maxim Van Gils ont trouvé leurs marques tandis que d'autres n'ont pas beaucoup roulé à cause des chutes ou des maladies.

PAS DE WORLDTOUR POUR LOTTO-SOUDAL LADIES

Andreas Kron a signé deux victoires WorldTour au Tour de Catalogne et au Tour de Suisse, Florian Vermeersch et Brent Van Moer, deux jeunes issus de l'équipe Espoirs, ont éclaté au grand jour en 2021. Ce sont des résultats qui te surprennent ?
Si Andreas Kron n'avait pas manqué les classiques ardennaises, il aurait encore plus fait parler de lui. Je l'avais vu il y a deux ans au Tour de Belgique dans une échappée avec Victor Campenaerts et Tim Wellens. Je suis allé directement le voir après l'étape pour lui parler. Florian Vermeersch et Brent Van Moer confirment tout simplement le talent qu'ils ont depuis toujours.

Dans l'équipe féminine, le recrutement bat son plein avec Sterre Vervloet (17 ans), Mintjes Geurts (17 ans), Katrijn De Clercq (19 ans), Marla Sigmund (18 ans) et Eefje Brandt (18 ans). La relève se construit.
C'est notre philosophie, nous construisons l'avenir. Par exemple, dans l'équipe de développement, Alec Segaert, c'est dans l'optique de préparer l'avenir. Si ça se passe bien, il pourra vite monter en WorldTour. Chez les filles, nous ne voulons pas faire du WorldTour. Nous désirons les former, comme les Espoirs masculins, leur donner une chance. Sans Lotto-Soudal, elles ne pourraient pas avoir la chance de franchir ce cap intermédiaire que nous leur offrons. Nous leur proposons un programme de qualité, sans être confronté chaque semaine au niveau WorldTour. Si certaines d'entre elles passent dans le WorldTour, notre objectif sera atteint. Lotte Kopecky est l'exemple de cette réussite. Elle a fait de grands résultats avec nous, mais nous n'avons jamais cherché à la remplacer.