Cinq fois. Arnaud De Lie (Lotto-Soudal DT) est monté à cinq reprises ce samedi sur le podium final du H4A Beloftenweekend : pour la victoire d'étape, le classement général, les sprints intermédiaires, le meilleur jeune et le classement général final des U23 Road Series. "Ça montre que j'ai marché. Je peux faire plaisir à beaucoup de monde avec les bouquets. J'en ai un pour ma mère, ma soeur, ma marraine, ma copine et j'en ai même un en trop", plaisante-t-il au micro de DirectVelo. Aux Pays-Bas pour cette dernière journée de la saison, les coureurs avaient un menu copieux à se farcir avec un chrono matinal de 13,7 kilomètres autour Sluiskil et une étape en ligne prévue sur 150 kilomètres autour de Philippine. Le tout dans le vent et sous la pluie. De quoi refroidir les coureurs moins motivés. "C'est comme ça qu'on se forge le caractère. Ce sont des courses que j'adore, c'est au mental. Les hommes forts sont devant. Ceux qui n'ont pas la motivation en donnent aux autres quand ils tirent la tronche. J'étais super heureux de voir ce temps pourri."

L'Ardennais a bien commencé la journée avec une 4e place au contre-la-montre. "J'ai fait un super chrono. J'aurais pu aller plus vite, mais bon, j'étais content de ma prestation". Ce résultat lui permettait d'entamer l'étape de l'après-midi avec douze secondes de retard sur Arno Claeys (Home Solution-Soenens), vainqueur de la demi-étape. "Il ne me reste plus qu'à grapiller des bonifications, gagner l'étape et le tour est joué", disait-il avant l'étape de l'après-midi. Le vainqueur du Challenge Verge-DirectVelo Belgique a donc joint l'acte à la parole.

« J'AI SENTI QUE TIM MARSMAN ALLAIT DÉMARRER »

Peu avant 13h, le jury décide de raccourcir l'étape de 30 kilomètres, ramenant la distance totale de 150 à 120 kilomètres. "Une sage décision. En temps normal, ça aurait été un peu dommage, mais vu le contexte de fin de saison, les conditions climatiques et le fait qu'il n'y ait plus beaucoup de coureurs, c'est assez logique en fin de compte", commente le directeur sportif de Lotto-Soudal DT, Carl Roes. Le scénario attendu sur ce parcours venteux et parsemé de secteurs pavés se produit avec des bordures, qui se forment après 25 kilomètres de course. "Nous savions qu'il y aurait du vent et des possibilités de faire des bordures. Nous étions attentifs. Nous sortons à douze (NDLR : sans Arno Claeys et Tomas Kopecky, les deux premiers du général). Mon coéquipier Aaron Van der Beken manque de peu de nous accompagner. J'étais avec Jarne Van de Paar. Nous n'en faisions pas de trop, car nous savions que ce serait dur sur la fin. Jarne me calmait de temps en temps car j'ai tendance à vouloir trop faire la course. De plus, il y a des gars qui pétaient de l'arrière, ce qui montre que la course était difficile".

À moins de vingt kilomètres de l'arrivée, Arnaud De Lie a flairé le bon coup en suivant l'offensive de Tim Marsman (Metec - TKH). "Je sentais que ça allait sortir. Les membres de ce groupe n'étaient plus du même niveau. J'ai senti que Tim Marsman allait démarrer dans un tournant. Je me suis positionné dans sa roue et je l'ai accompagné. Timo De Jong a su faire le bond. Michiel Nuytten n'était pas loin de nous rejoindre, mais il lui a manqué quelque chose. Ensuite, notre avance n'a fait que grandir." C'est donc à trois qu'ils se sont présentés pour la victoire d'étape. "J'ai géré au mieux l'arrivée pour le sprint. Je n'avais pas peur, je me sentais frais." L'homme aux cinq succès UCI en 2021 (deux étapes au Tour Alsace, une étape au Circuit des Ardennes, une étape et le général du Tour de Bohème du Sud) termine donc la saison sur une excellente note. Mais maintenant, le futur professionel va faire une coupure. "J'ai quand même besoin d'une coupure surtout mentale. Ce soir, je peux décompresser et faire la fête. Je vais bosser à la ferme et ensuite, on va s'y remettre car je n'ai pas envie de rater mes débuts pros dans le WorldTour."