Jarod Egea Garcia : « Je me suis choqué moi-même »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Champion de France Cadets de cyclo-cross en titre, Jarod Egea Garcia fait son entrée dans la catégorie Juniors cette année. "En tant que Junior 1, je m’en sors plutôt bien, notamment sur les manches de Coupe de France. J’ai eu des petits problèmes à Pierric, mais ce n’est qu’un détail. Sur des courses internationales, j’arrive plutôt bien à suivre les premiers groupes. Mon objectif était d’être là en Coupe de France, pour le moment cet objectif est atteint", se réjouit celui qui a décroché deux podiums à Quelneuc. Mais dimanche dernier, celui qui n’a encore que 16 ans s’est offert une première à l’international, au Championnat d’Europe. "C’est la première fois que je monte aux Pays-Bas, c’était une très belle expérience. Le circuit n’était pas le meilleur que j’ai connu, mais on fait avec ce qu’on a. Il n’était pas si technique que ça, voire pas du tout à part un peu de gras à certains endroits. Mais il était très, très dur".

Au milieu de coureurs plus expérimentés, le résident de Saint-Céré, dans le Lot, a découvert le haut niveau. "La bosse était hyper épuisante. Pour moi en J1, qui n’ai pas la puissance d’un J2, c’est un peu compliqué de suivre les paquets sur une bosse aussi longue. Surtout avec 50 minutes de course". Mais son départ canon l’a bluffé. "Je me suis choqué moi-même par rapport à mon début de course. Je suis parti quatrième ligne. Puis dès le début en haut des pavés, j’étais 4e. J’ai fait un départ de malade, je ne sais pas comment j’ai fait, rigole-t-il. Après c’est vite retombé (il termine 21e, NDLR), mais ce départ était magnifique". Il a retrouvé quelques connaissances, mais a surtout appris à connaître ses adversaires. "Je connaissais quelques Belges que j’avais croisés, mais ce n’était rien à côté de tous les pays réprésentés. Les Italiens, Néerlandais, Belges, Espagnols etc. Ça me permet de voir comment ça court, il fallait bien se montrer. Si tu te fais tout petit, tu te fais pousser pour passer".

« ARNAUD JOUFFROY EST UN PEU UN MODÈLE »

Malgré ce premier maillot bleu, Jarod Egea Garcia n’avait pas prévu de s'installer en équipe de France. "Mon entrainement n’était pas spécialement fait pour cet enchainement, mon pic de forme devait être pour Quelneuc pour être en sélection. C’est un peu compliqué de le maintenir". Car il s’apprête à renouveler l’expérience sur la Coupe du Monde de Tabor. "Je pense que ça devrait mieux m’aller. Le parcours est dur mais aussi très technique. L’objectif serait de faire mieux qu’aux Europe, et le top serait d'être dans les critères pour la prochaine Coupe du Monde à Namur (faire Top 15, NDLR)". Par rapport à ses années Cadets, la compétition en Juniors est différente. "J’ai commencé vraiment à m’entrainer en Cadet 2. En Cadet 1, sur les manches de Coupe de France je partais 140e mais je ne remontais qu’à la 40e place maximum, ce qui n’est pas spécialement fou. En Junior c’est différent. Il y a plus de temps, les circuits sont plus beaux, l’implication est différente. Et il y a du niveau international".

Habituel coureur de la Jouffroy Academy, le natif d’Oloron-Sainte-Marie est donc coaché par l’ancien double Champion du Monde de la spécialité. "Au moment du premier confinement, j’ai commencé à bien m’entrainer. Je me suis dit que ce serait pas mal de chercher un coach. Je suis tombé sur Arnaud, j’avais déjà entendu parler de lui évidemment. Je savais qu’il cherchait à monter quelque chose, donc pourquoi ne pas le contacter. On s’est appelé une première fois, on a parlé vite fait. Un peu plus tard on a validé tout ça après un appel visio, et il m’a pris sous son aile en juin". Jarod Egea Garcia espère ainsi suivre ses roues. "C’est un peu un modèle pour moi, je sais que ce qu’il me dit n’est pas n’importe quoi. Il a vécu tout ça, il a de l’expérience, je peux lui faire confiance. Pour, moi aussi, essayer de faire comme lui".

« J’AI COMMENCÉ AVEC LE CROSS ET J’AIMERAIS CONTINUER AVEC »

Arnaud Jouffroy prend régulièrement des nouvelles de son poulain. "On s’appelle toutes les semaines pour faire le point, et il me met les entrainements sur TrainingPeaks. Je trouve qu’on est assez proches. Il répond à mes questions, on s’appelle, on se donne des nouvelles, etc. Par exemple, quand il s’est marié, j’étais à fond auprès de lui pour lui demander des nouvelles et tout ça, s’amuse le jeune coureur. En ce moment on s’envoie quelques messages pour parler de ce passage en équipe de France et autres". Quant à ses qualités de coureur, les deux hommes ont des avis différents. "Je me trouve plus technique. Mais du point de vue d’Arnaud, je suis plutôt puissant. Donc je ne sais pas. Je me trouve technique et puncheur, mais sur des parties de circuit assez dures, c’est le genre de profil qui me convient bien, comme à Quelneuc qui était plutôt difficile".

C’est à sept ans que Jarod Egea Garcia s’est passionné pour le cyclo-cross. "Toute ma famille maternelle faisait du vélo à fond et ça m’a donné envie d’en faire. On n’avait pas des vélos extraordinaires, j’avais juste mon VTT. Il y avait un petit cyclo-cross à Marcolès donc j’ai commencé dans cette discipline. Au fur et à mesure je me suis rendu compte que c’était ce que je préférais". Aussi grâce à une notion de plaisir, importante pour lui. "Je m’amuse beaucoup plus en cross. Si dans les années à venir on a plus d’équipes pros qui se créent, comme en route, ça serait le bonheur pour moi. J’ai commencé avec le cross, et j’aimerais continuer avec. Ce n’était pas si répandu il y a quelques années. Je ferai de la route s’il le faut et j’ai essayé le VTT cette année. La route, c’est plus long et stratégique, le VTT, c’est plus technique et bourrin", plaisante Jarod Egea Garcia, qui semble avoir trouvé son terrain de jeu idéal dans les sous-bois.

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Portrait de Jarod EGEA GARCIA