Théo Degache : « Ça fait un sacré choc »

Crédit photo Marie Grenèche

Crédit photo Marie Grenèche

Théo Degache n’imaginait pas vivre une saison si périlleuse. 2e meilleur Espoir 1 du Challenge BBB-DirectVelo l’année précédente, seulement devancé par Kévin Vauquelin (voir classement), le sociétaire du Team Matériel-velo.com-VC Vaulx-en-Velin n’attendait qu’une chose en 2021 : confirmer. Malheureusement, il a été touché par une mononucléose qui l’a privé de toute compétition au printemps, puis qui l’a constamment empêché de retrouver ses pleines capacités en fin de saison. Pas de quoi décourager celui qui a tout de même fait preuve d’une grande force de caractère et qui a décroché cinq Top 5 malgré ce contexte très défavorable. Entretien avec le futur coureur de Bourg-en-Bresse AC.

DirectVelo : Tu as vécu une situation très compliquée cette saison…
Théo Degache : J’ai chopé la mononucléose en début de saison. Clairement, je peux dire que ça aura été une étape importante dans ma saison mais même dans ma vie en général. Je suis content et fier d’avoir pu y faire face et d’être revenu à un bon niveau sur la fin de saison.

Comment as-tu géré cette période où tu étais sur la touche et comment en es-tu sorti ?
C’est une question très importante car de plus en plus de coureurs sont touchés par cette fameuse mononucléose et on ne sait jamais vraiment quoi faire quand ça nous arrive. Personnellement, j’ai fait une erreur en voulant forcer à l’entraînement alors que je commençais à ressentir une fatigue inhabituelle. Sur le coup, j’ai cru que c’était normal et que j’avais du mal à encaisser les stages de préparation. Finalement, la solution a été simple et limpide : un mois sans rien faire. Je n’ai pas fait la moindre activité sportive et j’ai essayé de bien m’alimenter et de bien boire, histoire de remettre le corps à zéro. Il n’y a pas de traitement contre la mononucléose, il faut simplement se reposer et attendre que ça passe. Cette situation peut durer un mois, deux mois, un an… Apparemment, c’est assez aléatoire. Au début, j’étais fatigué même en ne faisant rien. Je me levais à 9h et j’avais quand même besoin de faire une sieste de deux/trois heures en début d’après-midi. Puis je me couchais à 21h. J’avais des hauts et des bas, jusqu’à ce que je sente que la fatigue était de moins en moins importante.

« DES TOUS MEILLEURS, J’AI BASCULÉ PARMI LES PLUS MAUVAIS »

As-tu eu peur de ne pas pouvoir t’en débarrasser ?
Clairement ! D’ailleurs, j’ai toujours la crainte que ça revienne. C’est pour ça que j’ai marqué une bonne coupure hivernale, une semaine plus longue que les autres années. J’ai repris très progressivement en restant à l’écoute de mes sensations, comme je l’ai fait quand j’ai repris en cours de saison. Le but, c’est d’augmenter les charges petit à petit en restant vigilant. Pendant la saison 2021, le moment où j’ai pu reprendre les courses a été spécial, forcément. Retrouver l’envie, faire du vélo comme on l’aime, c’est la base.

En 2020, tu avais terminé 2e meilleur coureur de 19 ans du Challenge BBB-DirectVelo. On imagine que tu étais particulièrement ambitieux pour 2021…
C’est vrai que j’avais fait une excellente saison et j’étais présent au stage de pré-saison de l’équipe de France pour 2021. Tout s’annonçait très bien puis ensuite, ça a donc été la descente aux enfers. Des tous meilleurs, j’ai basculé parmi les plus mauvais Élites, je n’arrivais pas à tenir le peloton… Ça fait un sacré choc. Mais j’ai su revenir et j’en suis très heureux. Maintenant, j’espère que je ne resterai pas à 85 ou 90% car même si ça allait mieux en fin de saison et que j’ai pu décrocher quelques bons résultats sur des Élites de seconde zone, je n’ai jamais retrouvé mes vraies valeurs et mes stats les plus élevées, celles de l’année 2020. J’espère que ça reviendra.

« J’AI MOI-MÊME EU DU MAL À ME PROJETER PLUS LOIN DANS CE PROJET »

Durant plusieurs saisons, tu avais été performant dans les sous-bois, en terminant notamment 6e d’un Championnat de France de cyclo-cross chez les Juniors. Est-il envisageable de te revoir dans la discipline cet hiver ?
Non, ce n’est pas prévu, ou alors vraiment à la marge. Je disputerai peut-être une ou deux épreuves régionales. Mais si c’est le cas, ce sera juste pour rigoler et sans le moindre objectif.

Tu as décidé de quitter Vaulx-en-Velin pour rejoindre Bourg-en-Bresse. Pourquoi ?
Initialement, le VC Vaulx-en-Velin avait un beau projet pour sa génération des anciens Juniors, avec l’envie de les emmener jusqu’au plus haut niveau. Malheureusement, le projet a pris du plomb dans l’aile, on s’est un peu perdu en route et il y a eu des départs prématurés de coureurs qui auraient dû rester plus longtemps dans le groupe. Du coup, j’ai moi-même eu du mal à me projeter plus loin dans ce projet. Il me fallait un autre challenge. J’avais besoin d’une plus grande visibilité, que je n’avais plus à Vaulx-en-Velin et que j’aurai à Bourg-en-Bresse. 

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