Line Burquier garde les pieds sur terre

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

Line Burquier est décidément épatante. Déjà lauréate à Pierric (Loire-Atlantique) en octobre dernier, la Rhônalpine a remporté une deuxième manche de Coupe de France Femmes, ce samedi, à Troyes (Aube). Le tout alors qu’elle n’a encore que 18 ans. Partie seule en tête peu avant le passage à la cloche, elle n’a ensuite plus jamais été revue (voir classement). Pourtant, son début de course ne s’était pas déroulé idéalement. “Le circuit était vraiment piégeux. Sous le soleil, on avait l’impression que ça allait être bien sec mais avec cette boue qui restait sur les pneus, on pouvait se retrouver par terre d’un coup. Je suis tombée vraiment bêtement en gagnant des places, ça m’énerve de commettre une faute comme celle-là. Je ne voulais pas forcément laisser faire les autres mais j’ai commis pas mal d’erreurs techniques en début de course. J’ai chuté sur le goudron et mon dérailleur ne marchait plus. Vu la vitesse à laquelle on passait devant le poste, j’ai fait le choix de ne pas changer de vélo, en croisant les doigts pour que ça tienne jusqu’au bout (sourire). Et ça a tenu !”.

Face à de solides athlètes, la concurrente de l’A.S Bike Cross Team savait pertinemment où elle devait tenter de faire la différence. “Il y avait de bonnes rouleuses, avec Amandine (Fouquenet) et Marion (Norbert Riberolle). C’est difficile de tenir leurs roues sur les portions en ligne droite, alors j’ai essayé de faire le trou sur des portions plus techniques. Je ne voulais vraiment pas laisser partir et à l’inverse, une fois que j’ai fait le trou, je ne voulais plus perdre cet écart”. Elle n’a, ensuite, cessé de creuser l’écart dans le dernier tour pour s’imposer en solitaire et en costaude. “C’était un circuit joueur, roulant. Ce n’est pas ce qui me convient le mieux mais ça me va quand même. De toute façon, il faut faire avec ce que l’on nous donne”.

PAS QUESTION DE S’ENFLAMMER

La revoilà donc aux affaires et sur la plus haute marche du podium avant les grosses échéances du mois de janvier. “Ça fait toujours super plaisir de gagner en Coupe de France et de revoir le public français. L’an passé, toutes les courses avaient été supprimées, ou on courait à huis clos. Depuis Besançon, je me suis reposée. Je m’étais cassé le bassin en mai. J’ai fait des tests en décalé et pris le temps de souffler pour revenir tranquillement afin de monter en puissance jusqu’au Championnat du Monde”.

Et pas question de s’enflammer malgré ses très bons résultats, 6e à Overijse en Coupe du Monde, et son très jeune âge. “On parle de moi comme de la nouvelle espoir féminine mais ça ne veut trop rien dire. On est toutes des jeunes filles. Lauriane (Duraffourg), Amandine (Fouquenet) et d’autres ont pratiquement le même âge que moi. Je suis devant elles aujourd’hui (samedi) mais je pourrais être derrière demain (dimanche) ou sur les prochaines courses”. Humble, modeste, mais déterminée, Line Burquier aura en tout cas fait le plein de confiance sur le circuit aubois. “Dès que je prends un départ, je me bats pour gagner. C’est aussi pour ça qu’il faut cibler certaines courses pour ne pas être trop épuisée physiquement comme mentalement. Quand je me déplace, je me donne à bloc quoi qu’il se passe”.

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