Puck, Fem et Shirin, trois jeunes filles pour dominer le cyclo-cross

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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Elles sont néerlandaises et n'ont pas encore 20 ans. Ce dimanche, lors de la manche de Coupe du Monde de Hulst, Puck Pieterse, Fem van Empel et Shirin van Anrooij ont à nouveau laissé apparaître leur talent. À l'arrivée, elles sont respectivement 2e, 5e et 8e derrière l'ogresse de l'hiver, leur compatriote Lucinda Brand. "C'est une chance d'avoir une génération si forte, clame au micro de DirectVelo Gerben De Knegt, le sélectionneur national. Elles grandissent très bien." Le cross féminin néerlandais est déjà ultra-dominateur depuis le recul de Sanne Cant. Autour de la Championne du Monde Lucinda Brand, les Marianne Vos, Ceylin del Carmen Alvarado, Denise Betsema ou Annemarie Worst occupent les premières places. L'arrivée de trois filles supplémentaires le réjouit. "Je ne peux qu'être heureux de cette situation. Dans un avenir proche, elles battront les meilleures régulièrement. Ce sera le cas très rapidement. On verra ensuite si elles peuvent être parfaitement constantes sur une saison. Puck, Fem et Shirin font déjà partie de l'élite. Et il me semble que dans quelques temps, elles pourront dominer la discipline."

En tête durant une grande partie de la course, Puck Pieterse a vu revenir Lucinda Brand qui s'est imposée pour la sixième fois consécutive depuis le 19 décembre. "Evidemment que j'espérais l'emporter. Dans le premier tour, Marianne Vos était en tête. Puis, elle a fait une erreur de pilotage. J'ai alors pris les rênes. J'ai voulu garder la tête le plus longtemps possible pour voir ce dont j'étais capable. Jusqu'au dernier tour, tout allait bien. Mais entre Lucinda Brand et moi, c'est une question de taille de moteur, et d'expérience aussi. À l'instar de Fem van Empel à Val di Sole, j'espère décrocher rapidement une grande victoire". La nouvelle pépite d'Alpecin-Fenix est régulière, elle n'est pas sortie du Top 10 depuis le début de la saison. Pourtant ce dimanche, elle a pêché dans sa gestion de la course. "Puck, il lui manque un peu d'expérience, pense Gerben De Knegt. Ici à Hulst, elle est partie trop vite. Si elle avait couru plus intelligemment aujourd'hui (dimanche), elle aurait pu l'emporter".

DES ENTRAÎNEMENTS LE MERCREDI PARTOUT DANS LE PAYS

Cet afflux de jeunes talents aux Pays-Bas ennuie les voisins belges qui sont pourtant avantageusement représentés dans l'élite masculine du cyclo-cross. "Aux Pays-Bas, ils ont un temps d'avance dans le sport de haut niveau féminin. C'est moins dans notre culture en Belgique", juge Mario De Clercq, triple Champion du Monde et coordinateur technique de la formation Pauwels Sauzen-Bingoal, celle de Fem van Empel. "Je pense que ces filles domineront notre sport dans deux ans. Elles courent toutes les trois pour de grosses structures bien organisées. Elles vont devenir plus fortes chaque été. C'est remarquable de voir que les talents qui arrivent viennent presque toutes des Pays-Bas. Elles ont beaucoup de force. Je me demande si en Belgique, on ne se concentre pas trop sur la technique et la souplesse", observe Mario De Clercq.

Du côté néerlandais, on se félicite beaucoup de la structure mise en place par la fédération. "Tous les mercredis, nous organisons des entraînements à sept endroits différents du pays", explique Gerben De Knegt. Il y a à chaque fois des entraîneurs sur place. On arrive de cette manière à détecter puis pousser les qualités des participants et participantes. Ce système existe depuis des années. Evidemment, on le développe, mais c'était déjà le cas quand je courais. Lars van der Haar, par exemple, participe régulièrement à nos exercices. Un mercredi, une fille qui venait du football s'est présentée. C'était Fem van Empel. On a vu tout de suite qu'elle avait d'énormes qualités". Et pour l'instant, les Néerlandais voient juste.

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Portrait de Puck PIETERSE
Portrait de Shirin VAN ANROOIJ
Portrait de Fem VAN EMPEL