Nairo Quintana n’est pas du genre bavard en zone d’interview. Toujours sobre, il pèse chaque mot avec des enchaînements bien souvent prévisibles. Qu’importe : l’essentiel est bien évidemment ailleurs pour le petit grimpeur colombien et sa formation Arkéa-Samsic. Quelques minutes plus tôt, ce sont ses jambes qu’il faisait remarquablement parler et c’est bien là où il est le meilleur. Imprenable sur les pentes de la Montagne de Lure, il a fait coup double en remportant l’étape et le classement général final du Tour de la Provence (voir classements). “C’est une grande joie. Je suis très heureux de pouvoir gagner ici. L’équipe avait déjà gagné en tout début de saison alors c’est bien”, se réjouit-il en faisant référence à la victoire du Belge Amaury Capiot lors du Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1). “Tout le monde travaille bien dans l’équipe. On a fait une bonne préparation et on voit que les résultats suivent. On dédicace cette victoire à Manu (Emmanuel Hubert). Ça va nous donner confiance pour la suite”.

Très en jambes toute la semaine, l’ancien vainqueur du Tour d’Italie et du Tour d’Espagne avait donné des garanties à ses équipiers, qui n’ont pas hésité à se mettre à la planche ce dimanche. “L’équipe a très bien travaillé toute la journée, mais également tout au long de la semaine. On avait mis en place un certain plan et on a tâché de s’y tenir. Je suis sorti là où je l’avais prévu. Sur la première attaque, je voulais voir où en étaient les autres et faire une première sélection. Ensuite, l’idée était évidemment d’aller chercher l’étape”. Après avoir lâché son dernier rival Julian Alaphilippe dans la dernière partie de l’ascension, Nairo Quintana n’a cessé de creuser l’écart sur ses poursuivants - parmi lesquels son compatriote et tenant du titre Ivan Sosa -, signant ainsi une véritable démonstration de force.

Le voilà désormais double vainqueur d’un Tour de la Provence qu’il avait déjà remporté en 2020. Place maintenant au Tour des Alpes-Maritimes et du Var, le week-end prochain, avant son premier gros objectif : Paris-Nice. “Pour l’instant, j’ai de bonnes sensations et quand c’est le cas, j’en profite le plus possible pour faire la différence”. Et enrichir son palmarès.