Trop de manches en Coupe du Monde ? : « Il y a trop de courses à côté »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

La saison de cyclo-cross est terminée. Place à l'analyse. Cette saison, la Coupe du Monde était pour la première fois composée de quinze manches (normalement, il devait y en avoir seize, mais l'épreuve d'Anvers a été annulée). Eli Iserbyt (Pauwels Sauzen-Bingoal) a remporté le classement général après s'être adjugé sept des quinze rendez-vous. "On a vu très clairement qu'elle était la compétition la plus importante en cyclo-cross", affirme le responsable de Flanders Classics Tomas Van den Spiegel à DirectVelo. Au rayon des satisfactions de cette édition 2021-2022 figurent les cross en France, à Besançon et Flamanville. "Nous avons eu des beaux parcours, de belles images, voilà un attrait positif de la Coupe du Monde", commente le président de Belgian Cycling Tom Van Damme.

Néanmoins, Tomas Van den Spiegel n'est pas resté insensible à la critique récurrente du nombre trop élevé de manches. En s'accaparant la majorité des dimanches du calendrier, il était difficile pour les coureurs de participer à toutes les épreuves (Eli Iserbyt est le seul cador à avoir participé aux quinze manches). La saison prochaine, la Coupe du Monde sera réduite à quatorze courses. "Le problème est qu'il y a trop de courses à côté. Quand on regarde d'autres sports à succès comme le ski, il y a 14 à 18 épreuves en Coupe du Monde. Le calendrier belge est tellement surchargé que c'est difficile de construire un programme pouvant satisfaire tout le monde. Toutefois, je ne veux pas être buté non plus. Je peux entendre que quatorze apparait un nombre plus sensé compte tenu de l'abondance du calendrier actuel". Pour le président de Belgian Cycling Tom Van Damme, ce nombre peut même être ramené à douze. "Avec deux épreuves au maximum en Belgique et le reste à étranger, avec les plus beaux circuits, ce n'est pas toujours le cas actuellement". Selon Tom Van Damme, il y a des problèmes plus larges que le nombre de manches de Coupe du Monde. "Le fait que les trois meilleures équipes de cyclo-cross viennent de Belgique montre qu'il y a une lacune. Il devrait y avoir des équipes italiennes, françaises et néerlandaises pour apporter de la concurrence. Il n'y a pas assez de participants étrangers. Ça reste encore trop belge."

PLUS DE CROSS SUR NEIGE À L'AVENIR

L'an prochain, le cross de Coxyde, une des épreuves les plus réputées en Belgique, se retire de la Coupe du Monde. "Nous voulons rendre le cyclo-cross le plus attractif possible. Il faut vouloir évoluer. Certains sont plus réticents au changement. Il faut également l'accepter", souligne Tomas Van den Spiegel. Avec Overijse, Anvers, Termonde et Zondhoven, la Coupe du Monde gardera quand même un accent belge. "Le centre économique de ce sport reste la Belgique. Nous avons de beaux cross. La base est solide". Cet hiver, la manche à Val di Sole se déroulait sur la neige. Le but est d'aller plus loin dans cette démarche en vue de faire de ce sport une discipline olympique. "Pour le moment, il faut stabiliser le calendrier avec Besançon et Val di Sole, mais à terme, il faudrait avoir plusieurs cross sur la neige pour nous faire avancer dans ce projet, pas nécessairement sur une période définie, mais un peu tout au long de la saison".

Le but de Tomas Van den Spiegel reste de faire de la Coupe du Monde un challenge international. "Nous sommes sur la bonne voie. Normalement, Londres va se finaliser. Avec Benidorm, nous revenons en Espagne. Il y a de l'intérêt de beaucoup de pays, même des nations non-européennes. La Coupe du Monde n'a quand même plus rien à voir avec ce qu'elle était il y a 10 ans (NDLR : la Coupe du Monde il y a dix ans comptait huit manches dans cinq pays européens). Toutefois, nous devons conserver un équilibre logistique. On ne peut pas faire un cross en Australie au milieu de l'hiver, ça n'aurait pas de sens".

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