Kévin Boyer ne s'y attendait pas

Crédit photo Amélie Barbotin

Crédit photo Amélie Barbotin

Kévin Boyer a bien du mal à réaliser. Ce dimanche, en remportant Bordeaux-Saintes, il s’est offert son succès le plus prestigieux et ce alors qu’il avait… arrêté le vélo en août dernier. “J’en avais ras-le-bol. J’avais dit à Côtes d’Armor-Marie Morin-U de ne pas me garder”, confie-t-il à DirectVelo. Le Réunionnais a refusé toutes les propositions pour 2022 jusqu’à une rencontre avec Jacques Burlot, le président de l’UC Briochine-Bleu Mercure. “Il voulait absolument qu’on discute. Quand on s’est vu, on a parlé plus d’immobilier que de vélo”. Il lui a proposé un poste de commercial, chez Maisons de l’Avenir. “J’ai dit de suite oui. J’étais en reconversion professionnelle. Jacques m’a prêté un vélo en octobre et m’a dit d’en faire quand j’en avais envie. Je n’ai rien négocié”.

Le vélo est aujourd’hui secondaire pour le Réunionnais, qui a comme collègue de travail un certain Fabien Schmidt. En janvier, il ne savait pas encore s’il allait reprendre la compétition. “Je ne roule plus beaucoup. Si je peux sortir le vélo le mercredi, c’est bien, sourit-il. Fabien voulait que j’enchaîne les courses en début de saison, ce sont mes entraînements. On rigole beaucoup dans l’équipe, il n’y a pas de prise de tête”. 

« LE STAFF M’A DIT QUE C'ÉTAIT UNE COURSE RÉFÉRENCE »

Son club pouvait compter ce dimanche sur sa pointe de vitesse pour Bordeaux-Saintes, première manche de la Coupe de France N3. “Je l’avais disputée une fois, quand ça avait été une manche de la Coupe de France DN1, en 2018. Le circuit était un peu différent. Il y avait eu un temps pourri, des coureurs un peu partout, se rappelle-t-il. J’avais bâché après avoir fait le job pour l’équipe”. À 23 ans, il découvre la N3. “Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, j’avais toujours été en DN1 jusque là. C’est toujours un peu débridé en N3”.

Malgré de nombreuses tentatives, personne n’a réussi à piéger le peloton. “Je comptais me sacrifier pour Fabien. Quand on a vu que ça allait se finir au sprint, il m’a dit qu’il allait m’emmener. Il avait à cœur de m’aider”. L’ancien coureur du SCO Dijon et du VC Villefranche Beaujolais n’a pas tremblé pour s’imposer sur le Cours National de Saintes (voir classement). “Je ne m’y attendais pas vraiment. C’est vraiment cool. Le staff m’a dit que c’était une course référence”, apprécie le coureur classé en février 13e et 14e sur le Circuit des Plages Vendéennes. Il gardera la même philosophie ces prochaines semaines. “Je me rends compte que je me suis mis peut-être trop de pression pour rien pendant ma petite carrière”.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Kevin BOYER