Ethan Vernon veut gagner au plus vite

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Brillant sur la piste mais relativement discret jusqu’à l’été dernier sur la route, du moins au niveau international, Ethan Vernon s’était finalement révélé au moment du Tour de l’Avenir avec une victoire d’étape au sprint dans les rues de Bar-le-Duc, dans la Meuse (lire son interview d’après-course). Depuis, le Britannique a rejoint les rangs professionnels dans l’une des meilleures formations au monde, à savoir la Quick-Step Alpha Vinyl. Et pour ses débuts chez les grands, il est vite parvenu à jouer des coudes en terminant notamment 5e du Grand Prix Jean-Pierre Monseré (1.1) puis 4e d’étape sur le Tour de Catalogne (2.UWT), mardi dernier, à Perpignan. “C’est plutôt pas mal. J’ai quand même fait quelques erreurs lors de mon sprint. J’aurais sans doute pu aller décrocher mon premier podium au niveau WorldTour si je m’y étais pris autrement mais je n’avais encore jamais eu l’opportunité de sprinter à un tel niveau jusqu’à présent, alors ça reste avant tout de l’apprentissage pour l’avenir”, se réjouissait-il auprès de DirectVelo au lendemain de ce bon résultat. “Je n’ai pas de regrets. Dans tous les cas, je ne pense pas que j’avais les jambes pour gagner”.

DÉJÀ DANS LE COUP

Bien au-delà de la seule expérience catalane, le sprinteur se veut confiant pour les mois à venir et se verrait bien ouvrir son compteur de succès professionnels dès cette saison 2022. “Je pense que c’est possible, oui. Je le clame depuis mon arrivée dans l’équipe : j’aimerais pouvoir gagner dès cette saison. Bien sûr, pour une saison en tant que néo-pro, je ne peux pas imaginer et espérer avoir autant d’opportunités de jouer la gagne que je n’en avais jusque-là chez les Juniors puis les Espoirs. Et tous les jeunes qui débarquent chez les pros ne peuvent pas non plus espérer faire des débuts à la Remco Evenepoel. Mais je pense que je peux jouer la gagne. J’ai le sentiment de ne pas en être si loin, déjà”, se félicite-t-il. En effet, Ethan Vernon peut se vanter d’être déjà clairement dans le coup en ce début de printemps. “L’équipe me donne ma chance. Dès le début de saison, ça a très vite été le cas, sur les semi-Classiques belges ou ici en Catalogne. Je suis en train de découvrir ce que je peux espérer petit à petit”.

Sa première compétition dans la peau d’un coureur pro, il l’a disputée en février dernier au Moyen-Orient, sur les routes de l’UAE Tour. Parmi ses coéquipiers se trouvait alors un certain Mark Cavendish. “C’est un rêve qui devient réalité. Je l’ai regardé gagner des courses durant longtemps, devant la télé, même si je n’avais pas suivi sa première partie de carrière car j’ai attendu d’avoir 14 ou 15 ans pour commencer à véritablement suivre le cyclisme sur route. Et maintenant, je suis en chambre avec lui sur les courses et j’étais à ses côtés lorsqu’il a gagné une étape de l’UAE Tour. C’était super sympa”.

L’OMBRE DE MARK CAVENDISH

Et lorsque l’on propose un petit quizz à Ethan Vernon pour savoir où le « Cav » a décroché son premier succès dans la catégorie WorldTour, le Britannique rigole. “Je ne sais pas, c’était peut-être ici si vous me posez la question ?”. Malin, le garçon voit juste. Si Mark Cavendish avait déjà décroché quatre premières victoires pros au préalable, c’est bien au Tour de Catalogne qu’il avait glané ses deux premiers succès de niveau WorldTour, en 2007. “Je n’avais que six ans”, lâche-t-il avant de plaisanter une nouvelle fois : “Bon, maintenant que je sais ça, ça me met un peu de pression pour la fin de semaine !”.

À long terme, Ethan Vernon rêve toujours de disputer les Jeux Olympiques de Paris 2024, sur piste. Ainsi, il va continuer d’alterner les deux disciplines y compris cette année. “Je vais participer à la manche de Coupe du Monde de Glasgow dans une quinzaine de jours. Au niveau du calendrier, ça tombe bien car c’était justement une période plus tranquille pour moi sur la route. Je compte aussi me rendre sur les Championnats du Monde en fin de saison, c’est le plan. Je vais quand même ralentir un peu ma pratique de la piste mais de toute façon, avec la réforme de l’UCI, il n’y a plus beaucoup de manches de Coupe du Monde et il faut simplement en faire une sur les trois. Le Mondial est après la fin de la saison sur route donc ça ne posera pas de problèmes non plus”. Visiblement, la saison d'Ethan Vernon s'annonce bien remplie. 

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