Maurène Tregouët : « Ce sont mes courses préférées »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Le sprint massif a souri aux Juniors Femmes de l’équipe de France. Dans un format différent de leurs homologues masculins, Juniors comme Espoirs, les féminines avaient 77 kilomètres au compteur, autour de Boezinge. Les derniers mètres de l’épreuve étaient jugés sur des pavés, rendant le sprint un peu différent des habitudes. Et à ce jeu, Maurène Tregouët a décroché une 3e place (voir classement). "Je suis super contente, je ne pensais pas du tout faire ce résultat. J’ai un petit regret parce que j'ai lancé trop tôt, à 200 mètres sur les pavés. Mais c'était une première sur une course comme ça donc je suis contente. Les deux devant étaient trop fortes, je les connaissais. Il y a ce petit regret mais 3e sur une Coupe des Nations, c’est pas mal", souriait la Bretonne dans le train du retour.

« J’Y REPENSE, MAIS EST-CE QUE JE POUVAIS LE FAIRE… »

La course a été très calme avant d’aborder le final. "Je savais que ça allait être dur de créer une échappée avec 100 mètres de dénivelé sur 70 km… Ce n'est rien, ça roulait très fort, il n’y a pas eu la moindre tentative d'échappée tellement on était toutes à bloc. Pour moi c'est l'idéal, je suis une sprinteuse. Je viens du cross donc c’est bien pour les pavés, et j’ai la piste pour bien frotter. C'était pour moi, j'avais à cœur de bien figurer sur un circuit comme ça", raconte-t-elle. Cette passivité peut s’expliquer par la méconnaissance des pavés. "Avec les grosses nations, quand ça a roulé, on a direct senti qu'on avait pour consigne d'une arrivée au sprint. On pouvait essayer d'être dans des coups, mais ça n’a jamais tenté. On ne savait pas trop ce que ça allait donner sur les pavés à part les Belges et les Néerlandaises, ça se regardait pas mal. Niveau placement il faudra retravailler mais on a bien parlé, on s’est bien écouté, le collectif était bien".

Une fois le sprint arrivé, Maurène Tregouët préfère se débrouiller. "J'aime bien quand je suis en électron libre, donc on n’a pas fait de train avec l'équipe. Je me suis mise dans le train de l'Allemagne, je savais que c'était une bonne nation avec un bon train. La poisson-pilote s'est écartée trop tôt, j'étais première aux 200 mètres, ce n’était pas mon intention. J'ai bien frotté pour me placer, ça l'a fait mais je me suis fait dépasser dans les derniers mètres". Le sprint ne la hante pas, mais elle n’exclut pas l’avoir refait quelque fois dans sa tête. "On ne peut pas refaire la course, mais je me dis qu'en prenant à gauche… C’était le train de la Grande-Bretagne et de l’Italie, mais je n’aurais peut-être pas fait mieux. Il y avait une belle ouverture, sur 200 mètres pavés c'est la puissance qui joue et j'en avais moins. J'y repense, mais est-ce que je pouvais le faire… je ne pense pas".

« C’EST TROP TÔT DANS LA SAISON POUR ÊTRE EN PLEINE FORME »

Les Bleues n’avaient pas forcément joué tout pour une fille, même si Maurène Tregouët devenait une prétendante logique à un bon résultat. "Ce n’était pas forcément que pour moi, Lise Ménage aussi sprinte bien, on était les deux sprinteuses du groupe. Les autres plus pour des coups ou en poisson. On ne s'est pas dit « aujourd'hui c'est toi la protégée »". Et cette place sur le podium arrive comme une belle surprise pour la Bretonne. "C'est quand même une bonne Classique, on entend souvent parler d'elle, mais c’est trop tôt dans la saison pour être en pleine forme, même si j'étais très bien. Ce n’était pas du tout mon objectif, je n'étais pas sûre d'être dans la sélection, j'ai été blessée, je n’ai pas fait d'intensité au stage. Le sélectionneur m'a alignée quand même. De là à performer et faire 3, ce n’était pas l'objectif", s'amuse-t-elle.

Sur ces terrains belges, il faut dire que Maurène Tregouët se sent parfaitement à son aise. "Ce sont mes courses préférées, j'adore frotter, je n'ai pas peur. J’ai de très bons souvenirs des pavés aux Pays-Bas, c'est ce que je préfère. C’est dommage qu'on n’ait pas de telles courses en France. J'aimerais m'exprimer là-dessus". Alors pas besoin de préparation spécifique dans ce type d’exercice. "On a bien calé mes objectifs, mon entraînement etc. J'avais un peu peur quand même parce que je ne savais pas mon état de forme, et là au niveau mondial, on ne sait jamais vraiment si ça va passer". Sa période de forme est prévue plus tard, sur les Championnats de France route et piste, et en Coupe de France. "Mais sans forcément être performante, juste bien travailler pour être en forme en juillet et août où il faudra l'être". Maurène Tregouët montre qu’elle sait quand même se distinguer quand la forme n’est pas à son meilleur.

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