Valentin Madouas a réalisé une performance XXL ce dimanche pour terminer sur le podium du Tour des Flandres. “Pour moi, c’est vraiment super. C’est mon premier podium sur un Monument. C’est un peu inespéré. J’espérais pouvoir être présent et jouer avec les meilleurs mais de là à être sur le podium… Il ne m’a pas manqué grand-chose pour la victoire mais les jambes ont parlé et je ne pouvais pas faire mieux que ce que j’ai fait”, lâchait-il en zone mixte auprès de DirectVelo, quelques instants après en avoir terminé.

« ON CROIT TOUJOURS QUE L’ON PEUT REVENIR »

Malgré les nombreux assauts de l’intenable Tadej Pogacar, le coureur de la Groupama-FDJ a longtemps été l’un des deux seuls à tenir le choc, avec le futur lauréat Mathieu Van der Poel. “Dans le Koppenberg, je me suis surpris. L’équipe a fait un super travail pour pouvoir me placer à ce moment-là. J’ai vu qu’il n’y avait plus personne quand je me suis retourné. Il fallait attraper les roues des deux et rester le plus longtemps possible avec eux”. L’athlète de 25 ans n’a ensuite pas hésité à relayer Tadej Pogacar et Mathieu Van der Poel. “Je me sentais bien. De toute façon, c’est pour tout le monde pareil. Il faut être à la limite sur ces efforts-là. Il faut garder un minimum d’énergie pour le final mais surtout donner le maximum pour aller faire une performance”. Avant que les deux hommes les plus forts de ce « Ronde » ne finissent tout de même par s’en aller à la suite d’une énième accélération de Tadej Pogacar. Pour autant, le Breton a parfaitement bien maîtrisé la situation pour ne pas exploser en plein vol. “J’ai bien géré le raid pour ne pas me mettre dans le rouge sinon, je n’aurais jamais pu gérer ensuite et ça aurait été fini”.

Dans les vingt derniers kilomètres, Valentin Madouas n’a jamais mis de côté l’idée de pouvoir l’emporter. “On croit toujours que l’on peut revenir. Les coureurs peuvent se regarder”. Finalement de retour sur le duo infernal dans les 200 derniers mètres, en compagnie de Dylan van Baarle, l’ancien Champion de France Amateurs a arraché une place sur le podium, devant le double vainqueur du Tour de France, enfermé et piégé au sprint (voir classement). “Quand j’ai lancé, je pensais pouvoir gagner. Je suis arrivé avec beaucoup de vitesse, beaucoup plus qu’eux. Donc forcément, j’y croyais. J’ai été furtivement en tête mais des crampes arrivaient dans les jambes et j’ai dû me rasseoir. Je ne pouvais plus forcer mais il ne me manquait rien du tout… Mais bon, pour l’équipe, c’est déjà super de faire podium ici”. 

« JE VAIS ENCORE PROGRESSER »

Valentin Madouas l’assure : “Je n’ai pas de regrets, j’ai donné le maximum”. Mais quand il évoque le fait d’avoir fait des erreurs, il pense à différentes choses. “Si on est là dans le final, c’est qu’on a couru relativement juste. J’ai fait de petits efforts à des moments où j’aurais pu ne pas les faire. Mais ce sont des détails. Dans ces courses-là, on fait forcément tous des erreurs. Ce sont des courses particulières”. Bien qu’il soit passé tout près de l’exploit, il a conscience d’avoir encore des progrès à faire pour espérer l’emporter à l’avenir. “Il me manquait encore un petit peu de force. Et de l’expérience. Mais je sais que je vais encore progresser”. Et il prévient : “je compte bien jouer la victoire dans les deux ou trois prochaines années". 

Désormais en excellente condition après une période délicate (lire ici), Valentin Madouas envisage à présent de participer à Paris-Roubaix. “Ce n’était pas du tout prévu mais peut-être que j’y serai, pour découvrir. Je l’ai fait en Juniors et en Espoirs mais jamais encore chez les pros. J’aimerais bien y aller. En vue du Tour de France, ça peut être intéressant pour le travail d’équipe mais ce n’est pas le genre de course où je peux être le plus performant. On verra déjà comment je vais récupérer”.