Finn Gullickson : « Tout tournait autour du vélo »

Crédit photo Coraline Monier

Crédit photo Coraline Monier

Finn Gullickson pointe le bout de son nez. Lundi dernier, lors du Grand Prix de Vougy organisé par son club du CR4C Roanne, l’Américain a obtenu son meilleur résultat depuis qu’il est en France en se classant dans le Top 5 (voir classement). “C’était une grande course que j’avais entourée sur le calendrier comme c’est celle de mon équipe. Je voulais réaliser une bonne performance. Je me sentais bien dès le départ. Je faisais en sorte d’être bien placé à chaque tour. Dans le dernier tour, j’ai produit un gros effort dans la montée. Puis, nous étions sur un faux plat et Thomas Devaux a attaqué de derrière. Je n’ai pas pu le suivre, il est passé beaucoup plus vite. J’arrive dans le groupe pour la 3e place. J’aurais aimé finir sur le podium mais je suis très content. Mes résultats s’améliorent“, se réjouit auprès de DirectVelo le coureur qui fêtera ses 21 ans le 2 mai.

L’Espoir 4 est le fils de Marc Gullickson, ancien vététiste et cyclocrossman de renom qui a pris part à douze Championnats du Monde des deux disciplines, qui a été Champion des États-Unis de cyclo-cross en 1999 et qui est actuellement responsable du VTT américain. “Tout tournait autour du vélo. On est allé sur des compétitions avec lui en Europe dès mon plus jeune âge“. Il a donc rapidement enfourché un vélo. “J’ai commencé par le cyclo-cross puis j’ai fait du VTT pendant plusieurs années. Entre-temps, j’ai aussi été joueur de tennis. Ce n’est qu’à partir de Junior 2 que j’ai commencé sur la route“. Il a continué dans cette voie. “Je suis meilleur dans cette spécialité. Et il y a plus d’opportunités de faire carrière qu’en VTT où seuls les tout meilleurs s’en sortent“.

« LA FRANCE EST LE MEILLEUR ENDROIT POUR PROGRESSER ET DEVENIR UN VRAI COURSIER »

Avec la formation Lux Cycling, il a directement participé à des épreuves UCI comme la Ronde des Vallées en France. “Ils nous aidaient beaucoup pour courir en Europe. C’était une belle expérience“. Puis il a intégré la Continentale américaine Wildlife Generation. “La marche était peut-être un peu trop haute en sortant des rangs Juniors“. En 2020, il a passé une année blanche en raison du Covid. Il a alors cherché une équipe amateur française et a pris contact avec son ami Riley Sheehan, originaire de Boulder au Colorado comme lui, qui évoluait à Sojasun espoir-ACNC. “Il m’a mis en relation avec cette équipe. Je lui en suis très reconnaissant. La France est le meilleur endroit pour progresser et devenir un vrai coursier comme il y a des courses dures chaque week-end. En plus, je savais que certains de mes compatriotes comme Matteo Jorgenson sont passés par là avec succès. Enfin, le français est la seule langue étrangère que j’ai apprise à l’école. J’ai quelques notions et ça a été une des raisons de ce choix“.

Cette première année dans l’Hexagone n’a pas non plus été simple pour lui. “Peu après mon arrivée, je me suis cassé la clavicule. J’ai aussi eu quelques problèmes sur le vélo. Il fallait que je m’habitue au style de course et connaître qui sont les meilleurs éléments. J’ai obtenu quelques résultats dans la deuxième moitié mais rien de spécial“. En septembre, il a appris que Sojasun espoir-ACNC ne voulait pas garder ses Américains. Il s’est alors mis à la recherche d’une nouvelle équipe et a trouvé une place au CR4C Roanne. “Ils avaient déjà quelques coureurs étrangers. Je vis d’ailleurs avec l’Estonien (Mikk Bauer) et le Néo-Zélandais (Bailey O’Donnell). Et je préfère courir et m’entraîner ici, il y a plus de côtes“.

« IL SAIT CE QU’IL FAUT POUR PASSER PRO »

Avant sa performance au Grand Prix de Vougy, Finn Gullickson avait déjà fini, dix jours auparavant, dans le Top 10 du Tour du Charollais (voir classement). “C’était aussi un circuit dur. C’est ce qui me convient le mieux, là où les meilleurs peuvent se détacher sur la fin“. Mesurant 1,82 m pour 64 kg, il se considère plutôt comme un grimpeur. “Mais je ne sais pas si je suis un pur grimpeur comme je n’ai jamais fait de très longues montées“. Son but est de continuer sur sa lancée sur les Élites Nationales et de découvrir de grosses courses par étapes. Pour sa dernière année Espoir, il lorgne sur une place au Tour de l’Avenir. “Je ne sais pas si la sélection américaine sera présente mais j’aimerais avoir une place. Je voudrais aussi être stagiaire dans une équipe pro à la fin de l’année“.

Dans cette perspective, il est entraîné par Nate Wilson qui coache la WorldTeam EF Education-EasyPost. “Il s’occupe aussi de coureurs Espoirs. Il sait ce qu’il faut pour faire le saut afin de passer pro“. Son petit frère Leo, de trois ans son cadet, a aussi des ambitions. Avec la formation Aevolo, il a récemment disputé le Tour de Normandie. “C’est aussi plutôt un grimpeur. J’essaye de le convaincre d’aller dans une équipe amateur française. Je sais à quel point c’est bon pour progresser. Mais il est encore jeune, c’est une grosse marche à franchir“.

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