Il reste encore deux étapes pour renverser le Tour de Bretagne. Leader depuis sa victoire d'étape le troisième jour, Alex Baudin semble très costaud mais ils sont encore six à se tenir en 30 secondes, et pas moins de 49 dans la minute (voir classements) ! De quoi promettre un joli spectacle ce week-end sur deux circuits qui s’annoncent plus sélectifs que ceux des deux précédentes étapes, lesquelles se sont jouées au sprint massif. “C’est encore très serré. Ça va être une étape très difficile aujourd’hui (samedi). Le général n’a pas encore livré son verdict. On en saura plus après cette étape (Plumergat-Camors, NDLR). Le circuit final, avec cette montée, va être difficile”, annonce Lars Boven auprès de DirectVelo, ce samedi midi. 4e du classement général, le Néerlandais a bien évidemment une stratégie en tête avec sa formation Jumbo-Visma U23. Mais surprise ! “Il faudrait attaquer mais ça dépendra des jambes. Je ne peux pas trop dire ce qu’on va faire mais je pense que le final va être intéressant (sourire). Il n’y aura pratiquement pas un mètre de plat sur les 30 derniers kilomètres. Pour moi, c’est l’étape la plus dure de la semaine”.

ALEX BAUDIN A FAIT FORTE IMPRESSION

11e du général, Milan Paulus est lui aussi ambitieux et il a hâte de voir comment ses adversaires vont se comporter ce samedi. “Dans le dernier tour, il y aura beaucoup de montées et je pense que ce sera peut-être du chacun pour soi. Ça pourrait aussi se jouer sur les secondes de bonifications comme souvent ici. Si on peut attaquer, on le fera mais au bout de six jours de course, on ne sait pas comment les jambes vont réagir”, témoigne le coureur de la Lotto-Soudal U23. “Ce qui est sûr, c’est que tout est possible !”, ajoute le Belge. Du côté de la formation WB Fybolia-Morbihan, “on va jouer l’étape et le général viendra avec si ça doit venir”, assure le tenant du titre, Jean-Louis Le Ny qui va évoluer à domicile dans le final de cette étape à Camors. “D’autres équipes peuvent provoquer la décision avant nous”.

Le leader de la course, pour sa part, ne sera visiblement pas facile à déloger, du propre aveu de ses principaux adversaires. Le Français de la Swiss Racing Academy en a impressionné plus d’un lors de son succès d’étape au Hinglé, mercredi. “Il a montré à ce moment-là qu’il était très fort. Dans le final, tout le monde était pratiquement mort mais lui a réussi à en remettre une pour aller chercher la victoire. C’est sans nul doute l’un des coureurs les plus forts de la course, si ce n’est, peut-être, le plus fort. Mais chaque journée est différente alors on ne sait jamais”, témoigne Milan Paulus. Thomas Gachignard a lui aussi été impressionné par Alex Baudin jusque-là. Mais il sait que tout pourrait évoluer ce jour. “Son équipe est forte mais elle est jeune, comme la nôtre, avec beaucoup d’Espoirs. C’est compliqué à maîtriser face aux anciens ! On verra s’il est possible de le battre”, s’interroge le coureur de la Sojasun espoir-ACNC. “Tout le monde va vouloir le rincer au maximum. Forcément, les autres équipes vont tenter quelque chose mais je ne sais pas du tout comment ça va se passer. Ces courses-là sont indécises et bizarres à courir. On n’en a pas l’habitude”, rigole-t-il.

LES JOURS DE COURSE VONT PESER

Jean-Louis Le Ny est impressionné par le niveau affiché par Alex Baudin et sa maîtrise de la course jusqu’à présent. “Hier (vendredi), on est sorti avec pas mal de costauds et il a dû rouler lui-même pour boucher le trou. Il est solide. On verra comment ses coéquipiers et lui récupèrent car ils sont sollicités depuis deux jours avec la défense du maillot. C’est toujours compliqué de défendre un maillot sur un Tour de Bretagne. Mais il a quand même du monde, c’est solide. Ils sont encore six !”, note le vainqueur sortant.

Tous sont d’accord pour insister sur le fait que les jours de course commencent à peser dans les jambes. “Tout le week-end est propice pour bouger. Les deux étapes sont difficiles et tout le monde commence à être rincé. Ça va se jouer sur l’endurance de chacun”, résume Milan Paulus, bien décidé à secouer le cocotier pour la Lotto-Soudal. Comme chez Jumbo-Visma, où on ne devrait pas attendre l’ultime étape pour tenter de renverser le général. “L’étape de demain (dimanche) sera également difficile, avec un circuit très technique. Mais la plus dure reste celle d’aujourd’hui avec cette montée d’un kilomètre et demi”, prévient-il. Messieurs les coureurs, place au spectacle !