Il n’y avait finalement rien à faire ce dimanche. Le classement général du Tour du Gévaudan n’a pas bougé lors de la seconde étape, disputée autour de Mende (Lozère). Deuxième du général à 23 secondes d’Eglantine Rayer au départ, Julie Bego a pourtant bien essayé de renverser la table. “Au pied du col de Montmirat, des filles ont attaqué. Un petit groupe, avec une Italienne, une fille de Rytger et une de Grande-Bretagne, a commencé à sortir. Je me suis dit qu'il fallait y aller car il y avait toutes les grosses équipes”, rapporte-t-elle à DirectVelo. Mais les adversaires de l'Isèroise n’avaient guère l’intention de la laisser filer et elle a été ramenée à la raison.

UNE FRAYEUR DANS LA DESCENTE

La suite de l’étape n’a pas été un long fleuve tranquille. “C'était dur mentalement, c'était une étape où il fallait toujours être placée”, indique la sociétaire du comité Auvergne-Rhône-Alpes. Il y a eu ensuite beaucoup d’attaques mais personne n’a vraiment réussi à prendre du champ. “J'ai essayé de sortir, mais ça n'a jamais fait le trou”. Tout aurait pu basculer dans la descente menant vers Balsièges, à une dizaine de kilomètres de l’arrivée. “C’était très technique. J'étais derrière, je me suis fait un peu distancer. Il y avait Eglantine (Rayer) juste devant moi. Je savais qu'au pire, notre groupe allait revenir car il y avait pas mal de filles fortes qui avaient été lâchées dans la descente”. Et les distancées ont été bien aidées par les premières concurrentes du peloton qui se sont regardées. “Du coup, on a pu rentrer sans problème”.

Juste avant l'arrivée, Julie Bego en a remis une. Mais la 3e du général, l’Autrichienne Daniel Schmidsberger, a ramené le peloton sur l’habituelle pensionnaire du Team Féminin Chambéry. “Elle était vraiment très forte. Elle revenait sur tout le monde”, estime la 3e du dernier Championnat de France de cyclo-cross. Et l'étape, remportée par l'Espagnole Lucia Ruiz Perez, s'est finie au sprint (voir classement).

« PAS COMME EN COUPE DE FRANCE »

La Junior 1ère année termine à la 2e place de la manche française de la Coupe des Nations. De quoi la satisfaire. “Je suis contente, assure-t-elle. J'ai tenté de distancer Eglantine et de produire des attaques. Ça ne l'a pas fait. Il y avait de grandes chances quand même que ça arrive au sprint. Je n'ai pas de regrets à avoir. Je suis satisfaite de ma course aujourd'hui (dimanche) car j'ai réussi à rester bien placée dans le peloton”.

Elle le sait, le placement n’est pas son point fort. "Ça m'avait posé beaucoup de problèmes en début de saison. Sur ce Tour du Gévaudan, j'ai réussi à être très concentrée, à bien me replacer”. Ce qui était nécessaire face à une concurrence qui ne fait aucun cadeau. “Ce n’est pas comme en Coupe de France où on est nombreuses mais où les filles sont assez gentilles, sourit-elle. Là, ça jouait des coudes. Elles n'hésitent pas à te mettre dans le fossé s'il y a besoin”. Mais quand la route se cabrait, il n'y avait plus grand monde pour jouer des coudes avec elle.