Victor Bohal, le déclic de l’Artois

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

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La saison 2022 commence sous les meilleurs auspices pour Victor Bohal. Alors qu’il n’avait jamais réussi de Top 10 au plus haut niveau amateur, il s’est même offert un premier podium à Nantes-Segré, fin avril. Et sur l’Essor Breton, le coureur de Laval Cyclisme 53 s’est régulièrement porté à l’avant. "C’est vrai que depuis quelques semaines je progresse bien, ça fait plaisir, j’ai porté un beau maillot pendant une journée (celui des points chauds, NDLR), j’ai été à l’attaque sur les deux premières étapes. Être devant sur une belle course comme ça, ça fait du bien". Enchainer les courses par étapes est une nouveauté, pour lui qui avait simplement participé aux 3 Jours de Cherbourg l’an dernier. "À la Boucle de l’Artois, en Coupe de France N1, j’étais le dernier de l’équipe en lice, parce qu’ils avaient tous été hors délais ou eu des ennuis, donc je m’étais retrouvé leader sur la dernière étape et j’avais réussi à faire une belle place", se remémore-t-il.

« SI TU VEUX DEVENIR GRAND, C’EST À TOI MAINTENANT »

Celui qui avait pris la 16e place de cette étape va continuer de s’aligner sur les courses par étapes, un format qui lui convient. "Je découvre mais franchement j’encaisse bien. Là je vais avoir le Tour de Loire-Atlantique à domicile fin mai, pourquoi pas essayer de bien figurer aussi. J’ai envie de continuer ma progression". La manche de Coupe de France N1 disputée dans les Hauts-de-France lui a fait changer de dimension. "L’équipe me fait de plus en plus confiance sur certaines courses, depuis l’Artois. Forcément je ne suis pas le leader, mais je pense que sur des plus petites courses, je pourrai avoir ma carte au centre de l’équipe, c’est ça qui est plaisant aussi. Et même pour l’année prochaine on verra, parce qu’il va y avoir du turn-over".

D’un point de vue psychologique aussi, le fait d’être le dernier représentant de son équipe sur une telle épreuve lui a fait prendre conscience de ses qualités, bien aidé par Denis Leproux, son directeur sportif. "Il a fait un gros travail sur moi, il m’a dit « si tu veux devenir grand, c’est à toi maintenant, tu es le seul de l’équipe donc tu es le leader ». Sur l’étape finale de 165 km, c’était très dur, il m’a dit de montrer qui j’étais. Et au final, je fais un bon résultat, donc ça a été un petit déclic. Puis il y a eu Nantes-Segré où je fais 3e d’une Élite, ça donne envie de bien faire dans les jours à venir". Après deux saisons à Saint-Herblain, en N3, son adaptation à Laval se passe pour le moment très bien. "En étant sérieux c’est accessible. Là je travaille à côté sur Nantes dans un magasin de vélo en 25h, mais si je vois que je continue ma progression, je pense que l’année prochaine en Espoir 4e année, je ne ferai que du vélo pour me donner à fond, pour voir ce que ça donne".

UNE DERNIÈRE ANNÉE ESPOIR EN 2023 POUR « NE RIEN REGRETTER »

Quant à ses qualités, Victor Bohal se plaît sur différents terrains, à condition que la difficulté ne soit pas trop importante. À l’image de l’étape du samedi, autour de Saint-Pol-de-Léon, où le circuit final proposait une courte montée très raide, et une montée pavée dans les derniers hectomètres. "J’aime bien puncher, j’ai vu que prendre une échappée sur une journée quasi complète me convenait aussi. Donc j’aime aller de l’avant et je passe un peu partout, sans que ce soit trop dur non plus, comme à Saint-Pol-de-Léon où la bosse était un peu trop raide. Quand ça l’est trop, je n’y arrive pas". Les courses dynamiques lui conviennent, comme le vendredi après-midi, dans la demi-étape, où le groupe de tête comptait moins de 30 unités. Et à ce petit jeu, le 12e de l’étape a trouvé son compte.

Le coureur de 20 ans a plusieurs objectifs en tête. "Il y a de belles courses à honorer. Les Championnats de France Espoirs, que ce soit en chrono ou sur route, j’aimerais bien déjà y être et pourquoi pas faire un résultat en fonction de l’équipe qui sera alignée au départ. De plus je n’ai jamais gagné en toutes catégories, donc ce serait déjà bien, c’est un objectif que j’ai cette saison". Et puis l’année prochaine, pourquoi pas troquer de temps en temps le maillot marron et rose pour le bleu. "L'Équipe de France pourrait être plus accessible l’année prochaine, après il y encore beaucoup de travail. Mais je suis un bosseur, donc si je vois que je progresse, je vais essayer de faire un gros hiver pour arriver au meilleur niveau possible dans ma dernière année Espoir. Ne rien regretter, et vivre à 100% ma passion". Et une victoire pourrait aider Victor Bohal à y parvenir.

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