Lescar VS : « Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Il ne faudra pas chercher le Lescar Vélo Sprint ce dimanche au départ du CLM Champenois, troisième manche de la Coupe de France N3. Actuellement 18e sur 20, avec un point (voir classement), le club des Pyrénées-Atlantiques a fait le choix de ne pas se rendre à Bétheny (Marne) pour disputer ce chrono par équipes. Le directeur sportif Pascal Baudron explique pourquoi à DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi le Lescar VS ne prendra pas le départ du CLM Champenois ?
Pascal Baudron : C’est la concomitance de plusieurs éléments. Tout d’abord, il y a le fait que dans mon équipe personne ne fait que du vélo. Pour nous, il y a quasiment 1 000 kilomètres pour aller à Bétheny (Marne) et ce pour faire 44 kilomètres de course. Sans s’arrêter, ça fait neuf heures de voiture. Il faut partir le vendredi et rentrer dans la nuit de dimanche à lundi. Les coureurs ont leur travail le lundi matin ou des examens. Ce n’est pas possible surtout que vu les horaires, tu ne peux pas partir avant 16 heures. Il y a aussi l’aspect financier.

Combien aurait coûté ce déplacement ?
Pour une voiture, c’est 500 euros l’aller-retour. Pour un fourgon, c’est 800 euros. Il y a aussi les deux nuits d’hôtel et toutes les autres dépenses, ce qui fait un week-end à 3 000 euros. Si on est en N3, c’est que notre budget n’est pas incommensurable.

« COUPER LA FRANCE EN DEUX-TROIS ZONES »

L’équipe est 18e de la Coupe de France. Cette position explique-t-elle également ce forfait ?
Si nous avions été bien classés, on aurait peut-être fait l’effort… Là, ça ne changera pas la face du monde pour le classement de prendre des points malus (15 points par coureur absent, NDLR). Nous n’avons pas de rouleur dans notre effectif. Si on va là-bas, je sais pertinemment qu’on va prendre un tir. Avec la concomitance de tous ces éléments, est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Je ne sais pas si tous les clubs iront. Est-ce qu’on pense aux équipes ? On ne se sent pas considéré. Les N1 ont eu sur le terrain une présentation de la nouvelle réforme (lire ici), les N3 ont eu une visio… On se démène dans nos régions pour faire vivre le vélo amateur, pour trouver des budgets… On n’a pas le sentiment d’être tous sur le même pied d'égalité.

Comment faire alors pour améliorer cette Coupe de France N3 ?
On pourrait couper la France en deux-trois zones, comme c’était le cas il y a quelques années, pour faire des manches qualificatives avant de faire une finale sur une ou deux épreuves. Ça éviterait de grands déplacements. On irait courir à Montélimar ou Avignon. Ça me paraît cohérent. Je pense que ça permettrait même d’attirer des nouvelles structures. Là, ce n’est pas la folie (il y a 20 N3, NDLR). J’ai toujours joué le jeu. Nous sommes allés à Saint-Avold (Moselle) plusieurs fois. C’était loin mais c’était pour une course de 150 kilomètres. L’an passé, nous avions fait le chrono par équipes mais c’était en Vendée.

« ILS ONT BIEN CONSCIENCE DE LA SITUATION »

Comment tes coureurs ont-ils pris ta décision ?
Il la comprennent bien sûr. Ils ont bien conscience de la situation. Ils n’ont pas envie de prendre deux jours de congé pour aller faire du vélo et prendre un tir. Si tu es sûr de bien marcher, tu fais l’effort mais là… Encore une fois, je n’ai pas de rouleur, alors automatiquement ça aurait été compliqué surtout quand derrière tu rentres chez toi à trois heures du matin. Moi lundi matin, tous mes coureurs seront en activité. Je ne suis pas persuadé que ce soit pris en considération quand le calendrier est établi.

Alors pourquoi demander le label N3 ?
C’est un label, il permet à des jeunes coureurs de tutoyer le haut niveau. L’avancée de la saison fait aussi que nous avons pris cette décision. Si nous avions été 5e de la Coupe de France, on y serait allé mais là ce n’est pas le cas. Aucune décision n’a été prise pour la finale, à Avranches (Manche). Il faudra voir l’effectif disponible en septembre. 

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