Sven Vanthourenhout : « Auparavant, une préparation dans les Ardennes suffisait »

Crédit photo Joeri De Coninck

Crédit photo Joeri De Coninck

La Course de la Paix, deuxième manche de la Coupe des Nations Espoirs, débute ce jeudi jusqu'à dimanche. L'occasion de préfacer cette épreuve avec le sélectionneur national Sven Vanthourenhout, qui s'explique auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Que retiens-tu de ce début de saison des Espoirs belges ?
Sven Vanthourenhout : Le plus régulier a été sans nul doute Lennert Van Eetvelt. Quand il cible ses objectifs, il se loupe rarement. Il est battu par Romain Grégoire à Liège-Bastogne-Liège Espoirs et à la Flèche Ardennaise, un garçon qui va faire parler de lui chez les professionnels rapidement. Je regrette le manque de Coupe des Nations entre Gand-Wevelgem et la Course de la Paix. Il faudrait avoir une manche entre les deux pour voir les gars en action.

Pour cette course, tu as choisi Lennert Van Eetvelt, Toon Clynhens, William Junior Lecerf, Lars Craps, Robin Orins et Dries De Pooter. Peux-tu expliquer tes choix ?
Ma sélection est logique. Avec Lennert Van Eetvelt et Toon Clynhens, nous avons deux coureurs pour le général. William Junior Lecerf et Lars Craps pourront les épauler, à moins que les circonstances fassent en sorte qu'ils jouent leur carte personnelle. On fera le point au soir de la deuxième étape. Robin Orins et Dries De Pooter pourront également viser une victoire d'étape. Lars Craps est le petit nouveau. C'est bien de donner une chance à d'autres. Il a fait un bon début de saison. À voir ce que ça peut donner sur une course de ce niveau. J'aurais pu emmener d'autres coureurs. Je pense à Thibau Nys qui vient de remporter la Flèche du Sud ou Alec Segaert, mais ça ne passait pas dans son programme vu qu'il est en Italie.

« ÇA ME PLAIRAIT D'EMMENER ARNAUD DE LIE EN AUSTRALIE »

En parlant de Thibau Nys, il a d'ores et déjà annoncé faire l'impasse sur le Mondial Espoirs en Australie. Tu comprends son choix ?
Il veut encore faire une saison complète en cross avant de se tourner sur la route. Par conséquent, c'est une décision logique. L'an dernier, ça pouvait aller car le Championnat du Monde était à domicile et tu pouvais facilement prendre six jours pour faire la parenthèse. Cette fois-ci, c'est différent, si tu veux mener à bien cette mission, tu dois bloquer deux semaines car tu dois prendre le temps de digérer le trajet et t'habituer au décalage horaire. Toutefois, ma porte reste ouverte pour le Championnat du Monde Espoirs en 2023 à Glasgow.

En l'absence de Thibau Nys, qui vois-tu pour le remplacer ?
J'ai déjà des noms en tête, mais j'avoue que ça me plairait d'emmener Arnaud De Lie. Chacun sait que je n'aime pas la règle actuelle qui autorise les pros à participer à l'épreuve Espoirs. Si certaines nations le font, pourquoi s'en priver ? Surtout avec un garçon de sa trempe. Il effectue une première saison chez les pros incroyable. Il a déjà amplement réussi son année. Le Mondial Espoirs comporte environ 2 500 mètres de dénivelé sur 160 kilomètres. Il est tout à fait capable de les avaler. Maintenant, il faudra que j'en parle à John Lelangue. Ils ont besoin de lui chez Lotto-Soudal pour l'opération maintien en WorldTour.

« LES ESPOIRS VONT DE PLUS EN PLUS EN STAGE EN ALTITUDE »

Comme tes prédécesseurs (Jean-Pierre Dubois, Kevin De Weert et Rik Verbrugghe), tu éprouves aussi cette difficulté de composer avec les programmes dans les équipes ?
C'est toujours une donne à prendre en compte. Parfois, il y a des coureurs qui ne sont pas libres. C'est pourquoi il faut avoir une bonne communication avec les directeurs sportifs pour l'élaboration des programmes. Ce que je remarque aussi, c'est que les Espoirs préparent davantage un objectif, et le plus souvent en stage en altitude, à Andorre, à Teide ou Livigno. Auparavant, une préparation dans les Ardennes suffisait. Les équipes donnent davantage de liberté à la préparation des coureurs. La période qui arrive est importante avec la Course de la Paix et le Tour d'Italie Espoirs. Certains d'entre eux auront passé trois à quatre semaines à l'entrainement. Par conséquent, ils arrivent frais et le niveau de ces courses est très élevé. Du coup, ils digèrent plus rapidement l'adaptation au niveau professionnel. Est-ce une bonne évolution ? L'avenir nous le dira.

Une petite parenthèse sur les pros. Le printemps des Belges a été prolifique (Wout van Aert a gagné l'Omloop Het Nieuwsblad, Dylan Teuns la Flèche Wallonne et Remco Evenepoel Liège-Bastogne-Liège). Tu as dû apprécier.
Quand vous faites un triplé (Remco Evenepoel, Quinten Hermans et Wout van Aert), il y a de quoi savourer. Globalement, les Belges peuvent briller à tous les niveaux. Nous avons des sprinteurs, des rouleurs et des grimpeurs de classe mondiale. C'est une génération incroyable, mais ça montre le bon travail de fond de notre fédération. Le seul problème, c'est que ça rend mes sélections de plus en plus compliquées. C'est un sacré casse-tête qui s'annonce pour l'Australie, car nous avons décidé que les garçons qui disputeront le contre-la-montre feront également la course en ligne, pour toutes les catégories.

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