Léna Gérault dispute ce week-end la quatrième manche de la Coupe du Monde de VTT, à Leogang (Autriche). Et ce après une parenthèse réussie dimanche dernier sur la route, à l’occasion de l’Alpes Grésivaudan Classic (WE 1.2). Rentrée dans le Top 10 de la course iséroise remportée par Évita Muzic (voir classement), la sociétaire du Team Féminin Chambéry est revenue sur sa course pour DirectVelo.

DirectVelo : Tu as réussi ton retour sur la route !
Léna Gérault : C’était une belle course de reprise après un an et demi sans courir sur la route. L'organisation a fait un joli tracé. Le niveau était dense. Nous étions encore dix filles à l’avant à cinq kilomètres de l’arrivée. Je m'attendais peut-être à ce qu'on soit moins et encore plus éparpillées. Il y avait pas mal de filles fortes, notamment chez Cofidis et en équipe de France. Elles ont vraiment bien roulé, intelligemment. Et en plus, c’est Évita (Muzic) qui gagne donc je pense que l’équipe de France a bien joué le coup.

Est-ce une surprise pour toi d’avoir été dans le coup jusqu’à cinq kilomètres de l’arrivée ?
Oui et non. Sur le papier, j'ai les qualités physiques pour suivre à ce niveau-là. Ça faisait un an et demi que je n’avais pas couru, on ne sait donc jamais où trop se situer et quel est le niveau des autres concurrentes. Je n'ai fait aucune course de prépa, je n'étais pas du tout sur un objectif. C’était une prépa en vue des mois de juillet et août en VTT qui sont très chargés. Je pouvais suivre à un certain rythme, mais pas plus. Je toxine vite dès que ça accélère, il me manque des kilomètres.

C’était un terrain intéressant pour une vététiste…
Les meilleures vététistes, on est capables de suivre, il nous manque la longueur. Par exemple, si j’avais une ou deux courses de plus dans les jambes, j'aurais mieux encaissé les kilomètres et j'aurais pu être présente sur la fin. Ou si j’avais été leader, j'aurais pu économiser certains efforts mais ce n’était pas le but. L’idée était vraiment de se faire plaisir, de rouler, faire des kilomètres et du dénivelé. C'est chose faite. Le contrat est rempli avec un Top 10, c’était un petit objectif. Il est atteint, c’est la petite cerise sur le gâteau.

« COMPLIQUÉ DE TOUT CASER »

Comme tu l’as dit, tu n’avais plus couru sur la route depuis un an et demi… Pourquoi ?
Je n’avais pas d’équipe sur route. Je suis revenue cette année au Team Féminin Chambéry, après trois ans dans la DN Auvergne-Rhône-Alpes. Ludovic (Turpin) m'a accueillie avec joie en début d'année. Le club est à côté de la maison donc ça me faisait plaisir de revenir. Le calendrier me l'a aussi permis parce que c'est compliqué de tout caser, et honnêtement aller courir la Coupe de France sur route, ça ne m’intéresse malheureusement plus trop. Les parcours proposés ne sont pas forcément bien pour ma préparation. J’ai fait ces courses plusieurs années, ça permet aux filles d'apprendre en N1 mais c'est très limité. Sur la Grésivaudan, je me suis fait plaisir vu mon profil. Comme sur un Tour de l’Ardèche que j'ai déjà fait. Si j'avais pu aller courir la Mont Ventoux Dénivelé Challenges ça aurait été bien mais ce n’est pas possible. Quelques fois dans l'année, ça me fait plaisir de venir.

Tu continues donc de donner priorité au VTT…
Oui, clairement. C'est le VTT qui me fait manger. Mon sponsor, ce n’est pas Chambéry mais KTM-Vittoria. Je suis payée pour faire du VTT donc c’est la priorité. »

Reviendras-tu sur des courses sur route avant la fin de saison ?
J'espère si le calendrier le permet et pourquoi pas avec d'autres équipes. Peut-être un Tour de l'Ardèche ou même des cyclosportives. Il y en a de belles dans le coin à aller gagner. Elles préparent finalement mieux qu’une Coupe de France quelques fois, pour un effort VTT. Une course comme la Grésivaudan m’a permis de prendre de la force, travailler le seuil et puis repousser mes limites même si à cinq kilomètres, j'ai lâché le groupe parce que je ne pouvais pas les suivre. Si je reviens d'ici à la fin de saison, j'espère pouvoir faire mieux.