Emilien Jeannière : « Il s’est trompé de route »

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

Et de six. Emilien Jeannière a décroché ce vendredi sa sixième victoire individuelle cette saison sur la première étape du Tour d'Eure-et-Loir (2.2 - voir classement). Pour DirectVelo, le sociétaire du Vendée U et 2e du Challenge BBB-DirectVelo revient sur ce succès en petit comité, avec un final marqué par l'erreur de parcours de son coéquipier Thomas Bonnet alors en tête. 

DirectVelo : Comment as-tu construit ce nouveau succès ?
Emilien Jeannière : J’étais protégé pour le final, comme Thomas Bonnet. On savait que la bosse du final nous convenait. Personnellement, je la connaissais très bien car je l’avais déjà faite lors du Tour de l’Avenir 2018 lorsque Damien Touzé avait gagné (devant Edoardo Affini et Thymen Arensman, NDLR). Je savais que cette bosse me convenait et j’avais une revanche à y prendre car en 2018, l’échappée avait été au bout et je n’avais pas pu jouer la victoire. Cette étape était donc un objectif pour moi. Un gros coup est parti assez rapidement, avec 25 gars. On en avait deux devant et ça a fini par rentrer. Durant toute la course, ça ne s’est jamais arrêté. C’était dur et ça roulait très vite. Puis c’est ressorti alors qu’il restait une heure de course. On était tous les deux devant, avec Thomas. C’était nickel pour nous. Il y avait du beau monde dans cette échappée alors j’y ai rapidement cru. Mais quand l’échappée est revenue à vingt secondes, j’ai commencé à douter alors on en a remis une couche et on a repris un peu de temps.

« IL RESTE À METTRE LA CERISE SUR LE GÂTEAU »

Il a ensuite fallu conclure…
Dans le final, ça se regardait puis ça s’attaquait et forcément, on a perdu du temps sur le peloton. Avec Thomas, on a fait chacun notre sprint de notre côté. On pouvait se le permettre. On était parti pour faire 1 et 2. J’étais juste derrière lui à 50 mètres de la ligne mais il s’est trompé de route… Du coup, c’est moi qui ai gagné alors que dans ma tête, on était parti pour lever les bras tous les deux. Quand il a pris sur la gauche, j’ai même hésité à le suivre. Les barrières étaient ouvertes. Mais j’ai vite compris que c’était bon pour moi, d’autant qu’on était passé là au tour précédent. En passant la ligne, j’étais forcément content mais d’un autre côté, j’étais quand même frustré car à 300 mètres de la ligne, je nous voyais faire le doublé. Thomas n’avait pas encore gagné en Classe 2 cette année. J’avais déjà l’image dans la tête, je nous voyais tous les deux lever les bras et moi faire 2… Ça m'allait très bien. Mais finalement, j’ai sauvé le truc (sourire). Ça n'a rien changé pour moi au niveau de mon sprint car il ne restait presque plus rien à la sortie du virage.

Tu vas désormais viser la victoire finale !
Oui, c’est forcément un objectif. Je venais sur le Tour d’Eure-et-Loir pour jouer les étapes, comme je le faisais depuis le début de l’année sur toutes les courses par étapes que j’ai disputées. Ce sont des courses qui ne sont pas très dures au niveau du dénivelé, donc ça me convient bien. On aura de belles cartes à jouer. Cette victoire va soulager tout le monde, déjà. On sait que l’équipe tourne bien. On a montré que l’on est présent, comme depuis le début de l’année. Maintenant, il reste à mettre la cerise sur le gâteau après avoir frappé fort sur cette première étape. C’est ce que l’on voulait faire.

« J’ARRIVE TOUT LE TEMPS À JOUER LES PREMIERS RÔLES »

Tu réalises une saison particulièrement solide…
La Flèche du Sud était mon précédent objectif et j’y avais performé, comme l’équipe. La prochaine course que j’ai en tête, c’est le Championnat de France. Entre les deux, c’est de la préparation mais la forme est bonne et il faut donc que j’en profite. Je veux prendre tout ce qu’il y a à prendre. Par moments, je suis légèrement moins bien mais j’arrive tout le temps à jouer les premiers rôles, tant mieux.

Te sens-tu plus surveillé ?
Par les Français, oui, un peu. Ils savent que le Vendée U marche fort. Avec ce qu’on fait, même les équipes étrangères nous pistent un peu. Il faudra voir comment faire ce week-end. On va devoir porter le poids de la course sur nos épaules. On a de belles cartes à jouer, notamment celle de Lucas Boniface. Et trois jeunes qui sont là aussi. Forcément, si je peux gagner le général, ce serait l’occasion de taper encore plus fort. Cette course me convient bien et ça peut se jouer à coups de bonifications donc je suis forcément obligé d’y penser. Je veux montrer que je suis actuellement au meilleur niveau que j’ai pu connaître depuis que je fais du vélo.



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