Leo Hayter : « On peut être surpris de mon résultat, mais ... »

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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Leo Hayter (Hagens Berman-Axeon) a remporté, ce samedi, la 45e édition du Tour d'Italie Espoirs (voir classement). Le frère d'Ethan, pro chez Ineos Grenadiers, devance Lennert Van Eetvelt (Lotto-Soudal DT) et Lenny Martinez (Continental Groupama-FDJ). Il est le deuxième Britannique à remporter l'épreuve, après Thomas Pidcock en 2020. L'Espoir 3 a livré ses impressions à chaud au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Tu viens de remporter le Tour d'Italie Espoirs. Quelle valeur donnes-tu à cette victoire ?
Leo Hayter : Je gagne alors que je n'étais pas prévu à la base pour cette course. Je savais que je devais me tenir prêt et j'avais un bon pressentiment en arrivant sur ce Tour d'Italie, mais de là à le remporter... C'est une victoire sensationnelle. Je suis le dernier à avoir rejoint l'équipe durant l'hiver. Je ne pouvais pas trouver meilleur moyen pour les remercier pour leur confiance.

« DEPUIS QUE JE SUIS ESPOIR, JE N'AVAIS JAMAIS EU L'OCCASION DE FAIRE MES PREUVES SUR DES GRANDS COLS »

Pourtant, tu n'étais pas le favori numéro un à la victoire finale. Ton début de saison a été compliqué notamment avec une infection au coronavirus.
J'ai pris du temps avant d'arriver en forme, c'est vrai, mais j'ai toujours su, en voyant les chiffres lors de mes entraînements, que j'étais capable de réaliser des trucs comme ça. Beaucoup de gens sont surpris, mais finalement, depuis que je suis Espoir, je n'avais jamais eu l'occasion de faire mes preuves sur des grands cols comme ceux qu'on a pu escalader sur le Tour d'Italie. Je pense que déjà, l'an dernier, si j'avais pu faire ce genre de course, j'aurais pu y faire un bon résultat. On peut être surpris de mon résultat, mais pas de ma capacité à pouvoir le faire.

Tu remportes deux étapes, dont la plus difficile le 3e jour avec plus de 5000 mètres de dénivelé, avec plus de cinq minutes d'avance sur Romain Grégoire...
Oui, c'était fou, mais je pense que ce jour-là, j'ai été le plus malin et pas nécessairement le plus fort. Quand Lenny Martinez a attaqué dans le Mortirolo, je ne pouvais pas le suivre. J'ai eu de la chance que Lennert Van Eetvelt imprime le rythme durant toute la montée. En descente, j'ai géré, sans être un grand spécialiste au contraire de Romain Grégoire qui s'était échappé. Avec Lennert Van Eetvelt, nous avons pu nous rapprocher. Quand Romain Grégoire était à portée de vue, j'ai attaqué une première fois et j'ai vu que Lennert Van Eetvelt n'en pouvait plus. J'ai rejoint et déposé Romain Grégoire. Ensuite, je suis allé chercher Lenny Martinez. Il était scotché au bitume. J'ai surtout utilisé mes qualités de rouleur pour creuser l'écart dans le dernier col roulant, convenant à mes qualités. Je ne m'attendais pas à une telle différence. Mes données de puissance étaient bonnes, sans être fantastiques. J'étais cuit, mais les autres encore plus.

« J'AI CONTROLÉ LA SITUATION »

Tu avais donc un beau matelas pour entamer les cinq dernières étapes, même si la Groupama-FDJ et Lotto-Soudal DT ont tenté des coups collectifs.
C'est certain qu'ils allaient m'attaquer et ils se devaient de le faire. Ces derniers jours, on s'attendait à tout ce que nos adversaires ont tenté pour faire basculer la course. Je n'ai jamais paniqué. Pour moi, la plus grosse bataille a été livrée sur le Col de la Fauniera, mais j'ai très bien résisté. La forme était encore bonne. J'ai contrôlé la situation. J'ai été bien aidé par mon coéquipier Matthew (Riccitello) sur cette montée. Il a fait le train à la perfection. J'ai dû batailler dans les cinq derniers kilomètres. L'écart avec les hommes de tête était de trois minutes donc je savais que je pouvais continuer à cette allure jusqu'à l'arrivée. Je savais que si je ne paniquais pas, je ne pouvais pas perdre le Tour d'Italie.

Te voilà avec un succès de prestige supplémentaire après Liège-Bastogne-Liège Espoirs l'an dernier...
En portant le maillot rose pendant plusieurs jours, j'ai appris beaucoup sur le rôle de leader. J'ai pris mes responsabilités, j'ai guidé mes coéquipiers. Le fait que cette victoire arrive en Espoir 3 n'est pas une mauvaise chose. Je connais mieux mon corps, je sais comment bien m'alimenter sur une étape comme celle du Mortirolo et comment m'y préparer. J'ai envie de dire que je suis prêt pour les pros à présent.

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