Si chez les professionnels plusieurs coureurs peuvent prétendre au maillot de Champion de France (lire ici), le match chez les Amateurs se joue peut-être à moins d’acteurs pour décrocher le maillot tricolore du contre-la-montre. Le nom de Corentin Ermenault revient dans toutes les bouches lors de la reconnaissance, ce mercredi, à Cholet. "Je n’ai pas perdu de chrono cette année. Je ne suis pas mauvais et je me sens bien attendu, sourit le principal intéressé. Tout le monde le sait, tout le monde me l’a dit. J’espère faire quelque chose". Sur ce parcours "pour purs spécialistes et assez plat", les surprises ne devraient pas être légion. Mais Quentin Bezza reste plus prudent. "Il n'y aura que des rouleurs, mais sur un France chrono, pour moi il y a toujours des surprises. Chez les pros c'est assez ouvert, en amateur à part Ermenault qui est l'épouvantail, il y a une dizaine de clients qui peuvent monter sur la boite voire gagner. Mais je ne pense pas qu'il y aura des surprises dans les noms du Top 10".

Tout au long des 44,3 kilomètres, les coureurs vont varier les décors. "Le début comporte quelques descentes et quelques montées, mais la deuxième partie est vraiment toute plate. On passe un peu partout, dans la ville, la forêt… Il n’y a pas beaucoup de virages. Ce n’est pas trop technique", note Corentin Ermenault. Pierre Latour rejoint l’avis du coureur de l’AVC Aix-en-Provence. "Il y a quelques parties en prise. Il y a des endroits où ça va bien rouler avec des parties rectilignes. C’est pour un spécialiste qui a de la force. Il n’y a pas tant de parties techniques. Le retour va vraiment vite". Le coureur de TotalEnergies comme son ancien homologue voient une vitesse entre 47 et 48 km/h pour le vainqueur. Quentin Bezza est plus optimiste. "Je pense qu’il va se gagner au-dessus de 50 km/h. Mais ils annoncent de la pluie, c’est ce qui peut rendre le chrono différent. La clé sera la gestion de l'effort".

« C’EST PEUT-ÊTRE LUI QUI NE VA PAS M’AIMER »

La pluie, comme le vent, pourraient faire osciller la vitesse moyenne. "La première partie est un peu à découvert, après tu es vite dans les bois sur tout le retour avant d’arriver en ville. Là ce sera plus tranquille, c’est davantage sur la première partie qu’il peut y avoir du vent", estime Pierre Latour. "Ce n’est pas trop mon souci", plaisante Corentin Ermenault. Mais c’est peut-être cette portion de forêt qui fera des différences, selon Quentin Bezza. "Au bout de 20 kilomètres dans la forêt, il y a un faux plat montant sur quatre bornes, ça ne va pas très vite, j'étais en-dessous de 40, ça peut se faire là-dessus. C'est entre le kilomètre 20 et 35 que les écarts vont se créer. Mais tout dépend du vent", prévient-il néanmoins. Surtout si la météo change au cours de l’après-midi, comme ce mercredi. "C'est plutôt la pluie qui peut un peu fausser", alerte le coureur de Charvieu-Chavagneux.

Qui sait, un amateur pourrait se glisser au milieu des professionnels cette année, et chatouiller le haut du tableau du scratch. Très convoité pour être cet homme-là, Corentin Ermenault n’exclut pas y penser. "Ça fait deux mois que tout le monde me parle du classement avec les pros. Ça m’y fait penser. Je veux d’abord gagner chez les amateurs et ensuite, on verra ce que ça peut donner". Le parcours satisfait en tout cas tous les spécialistes. Pour des raisons différentes. Si l’ancien professionnel a hâte d’en découdre et prévient qu’il faudra "être direct dans le match", Quentin Bezza se rappelle à quelques souvenirs. "Ça ressemble beaucoup à Gray où j'ai fait 2e en Espoir (en 2020, NDLR). Ça me rappelle de bons souvenirs, si ça pouvait être pareil ça serait bien", sourit-il. Pierre Latour attend lui de savoir à quelle sauce il va être mangé. "Moi j’aime bien le parcours, mais c’est peut-être lui qui ne va pas m’aimer", s’amuse-t-il… pour le moment.