Seize ans après Dimitri Champion à Chantonnay, Mattéo Vercher a offert, ce samedi, le titre de Champion de France Amateurs au Vendée U. Auteur d’un début de saison totalement réussi, le club vendéen a ainsi quitté Cholet avec un doublé après la victoire d’Antoine Devanne, jeudi, sur le chrono. Pour DirectVelo, Morgan Lamoisson exprime sa satisfaction après cette nouvelle grande performance.

DirectVelo : Que représente le titre de Mattéo Vercher pour le club ?
Morgan Lamoisson : C’est un aboutissement pour l’équipe. Cet hiver, il y a eu des changements et un nouveau projet. Je m’investis beaucoup humainement. Je suis tellement content de mon staff, ils me le rendent bien. Cet hiver, j’ai fait le pari de prendre Mattéo à l’entraînement car je savais qu’il n’était pas trop technologie. Nous avons appris à nous connaître. Il y a un mois, j’avais annoncé à l’équipe que Mattéo Vercher serait Champion de France.

Pourquoi ?
C’est facile à expliquer. Thomas Bonnet et Émilien Jeannière attiraient les projecteurs. Je savais qu’ils allaient être surveillés. Il y avait des équipes qui voulaient nous faire perdre. J’en ai remis une couche il y a une dizaine de jours. Je l’ai rappelé au briefing que nos deux meilleures cartes seraient Baptiste Vadic et Mattéo Vercher. On avait aussi les deux Lucas (Boniface et Grolier) mais naturellement, ils se sont mis au service des copains.

« IL AVAIT ENVIE DE FAIRE SES PREUVES »

Le Vendée U a fait la course parfaite...
Avec Hervé (Arcade), nous avons fait le pari de lancer les hostilités après dix kilomètres de course dans la descente. Elle était technique et pluvieuse et nous avons des mecs qui savent faire du vélo. Je me dis qu’on a eu raison quand je vois le résultat. C’est à l’image du Vendée U. On a pris le pouvoir quand on était six devant mais on a joué de malchance aussi avec Thomas Bonnet et Lucas Grolier qui ont chuté.

Mattéo Vercher s’est vite intégré dans l’équipe…
Mattéo s’est mis de suite dans un rôle d’équipier en début de saison car il était nouveau. Il avait envie de faire ses preuves, il s’est sacrifié sur la Coupe de France N1 ou à Chantonnay aux Plages Vendéennes. Il s’est toujours mis dans la position du coureur qui se sacrifiait. Il y a quinze jours, on lui a fait comprendre qu’il ne pouvait pas faire que les courses qu’il voulait. Je lui ai dit non pour une course en Espagne car il devait couper. Il lui fallait de la fraîcheur pour le Championnat de France. Il a fini deux fois 2e à Montbéliard mais tant mieux… S’il avait gagné, il aurait été davantage observé. Je sais que les connaisseurs l’ont cité au briefing. Il y en a qui ont essayé de lui faire des misères durant la course. Il a gardé son sang-froid le plus longtemps possible. Sa victoire est méritée. J’y croyais depuis un mois. Ce titre va être décisif pour lui. Je ne vais pas le louper pour les prochaines Classe 2 (sourire). 

« ON LE MÉRITE »

Quels seront les objectifs à venir pour cet été ?
On a prévu de partir en stage dans les Alpes, début juillet. Cinq coureurs, dont Mattéo, iront dans la foulée au Tour du Val d’Aoste (2.2U). En courses importantes, il y aura le Tour Alsace (2.2) et le Tour de l’Avenir où on aura une sélection des Pays de la Loire, avec quatre ou cinq coureurs du Vendée U.

On sent que tu te régales…
Depuis le premier stage, je me régale. Je ne veux pas tirer la couverture à moi car c’est grâce au travail des autres… Peut-être que j’ai apporté l’impulsion et apporté ma pierre à l’édifice. C’est grâce à l’investissement de tout le staff. Les coureurs sont dans de bonnes conditions. Ce qui nous arrive, on le mérite car on travaille dur pour ça. Et on va continuer de travailler dur… Maintenant, je me demande où est-ce qu’ils vont s’arrêter…