Gaëtan Lemoine : « J’espère avoir laissé une bonne image »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Le Championnat de France Amateurs a pour habitude de lancer des carrières, mais parfois, il en arrête aussi. Samedi dernier, sur le parcours de Cholet, c’était la dernière fois que Gaëtan Lemoine accrochait un dossard. Le coureur de l’Occitane Cyclisme Formation, passé par Loudéac, Dinan et même Cholet le temps d’un saison, a décidé de mettre un terme à sa carrière au terme des 160 kilomètres de course proposés aux Amateurs. Sous la pluie, comme il aime, le coureur de 27 ans s’en est tiré avec une 25e place, préférant laisser ses émotions se libérer dans la dernière ligne droite, au lieu de jouer le sprint pour s’approcher du Top 10. Avant de fêter son retrait, Gaëtan Lemoine est revenu avec DirectVelo sur sa dernière journée sur le vélo, mais aussi ses années en tant que coureur et les projets qui l’attendent.

DirectVelo : Comment s'est passée ta dernière course ?
Gaëtan Lemoine : J'aime bien ces conditions, sur un circuit assez urbain je suis à l'aise. J'ai attendu mon heure, j'avais envie de bouger dans le final mais c'était un peu compliqué face à des collectifs. J'ai tout fait tout seul, les gars sont tombés dans la première grosse chute. C'était particulier parce que ça s'est fait par élimination sur chute. Mais je suis content de ma course, j'ai essayé de bouger un peu. J'arrive pour la 12e place, je n'ai pas fait le sprint, j'ai savouré ma dernière ligne droite tranquillement.

Quel était ton état d'esprit avant de prendre ton dernier départ, qui plus est sur un Championnat de France ?
Je l'ai pris comme les autres, j'étais concentré. J'étais ici sans prétention. On vise toujours le maillot mais je savais qu'il y avait plus fort que moi. J'espérais que les conditions jouent en ma faveur, mais au final on n’a jamais revu Vercher et Guichard, ils ont été hyper forts. Personnellement, j'ai essayé dans le dernier tour. Mais il a fallu que je me reconcentre parfois. Parce que j'étais conscient que ça allait se terminer. Beaucoup de monde était là pour moi, j'ai fait en sorte que l'émotion ne me prenne pas. Et j'ai tout lâché dans la dernière ligne droite et profité.

« IL N’Y A PAS MIEUX QUE DE FINIR LÀ-DESSUS »

Que se passe-t-il dans ta tête lorsque tu abordes ces derniers kilomètres ?
J'ai fait toute la course bien focus. À me replacer, être devant et me battre. Il n'y a que dans le dernier tour où je me suis dit « vas-y, c'est la dernière fois que tu te fais mal aux pattes, c'est les deux dernières bornes », etc. Et puis j'ai vraiment savouré. Que je fasse 12 ou 25, c'était un peu pareil. J'ai pris du plaisir sur cette dernière et c'était le plus important.

Pourquoi mets-tu un terme à ta carrière maintenant ?
C'est assez simple. J'ai 27 ans, j'ai fait dix ans en Elite, c'est un tout qui fait qu'il faut savoir passer à autre chose aussi. Le point positif, c'est que j'arrête sans subir les courses. Je me suis vraiment fait plaisir ces dernières années. J'ai eu quelques galères, il y a eu le covid, la blessure l'été dernier. J'avais à cœur de finir avec l'équipe, de manière correcte. C'est le cas et maintenant je me tourne vers des projets personnels, le travail... Il y a une vie après le vélo. Pendant, mais surtout après. Maintenant j'ai envie de passer à autre chose.

Tu ne voulais donc pas terminer la saison ?
Souvent après le France il y a un moment de relâchement. Il n'y a plus énormément de courses à part la toute fin de saison. Moi j'ai envie de profiter de mon été. Les projets commencent vers cet été, ça va me permettre de prendre des vacances, souffler un vrai coup. En plus je finis sur un Championnat de France. Je pense qu'il n'y a pas mieux que de finir là-dessus. Pour l'équipe comme pour moi, finir ici, c'était l'idéal !

« CE SONT DE SUPER SOUVENIRS »

Quels sont les projets qui t'attendent ?
Je vais me consacrer à fond au boulot, je bosse pour Otakam. Ça va être 100% là-dessus, avec des projets dans le vélo. J'entraine quelques gars donc pourquoi pas approfondir là-dessus. Et puis derrière il y a la vie, comme monsieur tout-le-monde. Essayer de trouver un appart, et vivre comme tout le monde.

Que reste-t-il de tes années vélo ?
Quand je fais un peu le retour sur tout ça, je me dis que quand j'ai commencé en étant gamin, je n'aurais pas trop cru être stagiaire (avec Vital Concept, en 2018, NDLR), ni passer dix ans en N1. Ce sont de super souvenirs, je vais retenir surtout les bons moments, les victoires, car j'en ai eu quelques unes. Mais aussi les moments collectifs, on va finir sur une bonne soirée avec tous les copains qui sont là depuis des années (sourire). J'ai toujours été en bons termes avec tout le monde, mes équipes, coéquipiers... Avec le recul, je n'ai pas de contentieux. Je me suis entendu avec tout le monde, et j'espère avoir laissé une bonne image dans le vélo. C'est le principal.

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