Oman en France pour « gagner en maturité »

Crédit photo Marie Greneche

Crédit photo Marie Greneche

Depuis le 5 juillet, des coureurs venus d’Oman sillonnent les routes de France. Ils ont participé au Tour de Côte d’Or et au Tour des Deux-Sèvres. Ce week-end, ils seront à l’Armoricaine Cycliste (lire ici). “ASO, qui organise le Tour d’Oman, s’est occupé de contacter les organisateurs pour qu’on puisse prendre part à des courses ici. On aura peut-être encore deux épreuves d’un jour. On partira le 5 août. On est venu en France dans le but de préparer les Jeux de la Solidarité Islamique qui ont lieu du 10 au 14 août à Konya en Turquie“, explique à DirectVelo le consultant et directeur sportif de la Fédération Omanaise, Mohamed Walid Zemni.

« J’ALLAIS CHERCHER DES JEUNES À L’ÉCOLE »

Originaire de Tunisie, ce dernier a été directeur technique national de la Fédération Tunisienne de 2009 à 2011 à l’époque où Rafaâ Chtioui est passé pro chez Acqua & Sapone. Puis au 1er janvier 2012, il a démarré une nouvelle mission à Oman où tout était à faire. “Il n’y avait rien quand je suis arrivé. J’allais chercher des jeunes à l’école. Je présentais ce qu’était le vélo. Je faisais des initiations. Je détectais ceux qui étaient intéressés dès la catégorie Cadets. C’est toute une histoire. Ils ont tous participé à des courses régionales dans les pays du Golfe. Les plus anciens, Abdulrahman Alyaqoobi et Mazin Al Riyami, ont arrêté le vélo après les rangs Juniors pour chercher un travail et je les ai rappelés l’an dernier. Ils sont policiers. Said Alrahbi est militaire et d’autres suivent des études“, indique celui qui est également expert UCI depuis 2017 et prodigue des formations dans des pays comme le Bahreïn, le Qatar, les Emirats Arabes Unis, la Mauritanie ou même la Tunisie.

À force de persévérance, son travail a été récompensé. Une sélection omanaise a enfin pris part, au bout de onze éditions, au Tour d’Oman (2.Pro) en février face aux professionnels. “J'ai tenu pour voir ce jour venir. L’idée était mûre pour les décideurs. Le président de la fédération et le responsable du ministère ont voulu qu’il y ait une équipe omanaise. C’est très bien d’avoir participé et terminé la course. Seul un coureur sur sept a abandonné. La course était diffusée à la télévision. C’est une inspiration pour le peuple omanais“. Il s’agissait de la première vraie saison de la formation omanaise au niveau UCI. “Pendant le Covid, on a pu se concentrer sur les gars avec des entraînements individuels. Ensuite, on a démarré convenablement. On a participé au Tour de Thaïlande en décembre et au Tour de Sharjah en janvier avant le Tour d’Oman. Puis, les coureurs Espoirs ont été invités à une manche de la Coupe des Nations à la Kattekoers fin mars car au niveau asiatique, le pays était classé 2e dans la catégorie“.

« UNE EXPÉRIENCE UNIQUE »

En France, Mohamed Walid Zemni est accompagné d’un adjoint omanais et deux mécanos, un Philippin et un Français. Il est venu avec onze coureurs Élites et Espoirs ainsi qu’un Junior et un Cadet. “C’est une motivation extraordinaire pour les plus jeunes et pour ceux restés à Oman. Le Junior et le Cadet nous accompagnent sur une partie des entraînements, puis ils montent dans le camion. Le Cadet était aux ravitaillements aux Deux-Sèvres. C’est une expérience unique que je vis. Ça va leur faire gagner du temps et en maturité“. Les Espoirs et les Élites effectuent environ 650 kilomètres par semaine et roulent sur des vélos donnés par l’UCI. Au Tour de Côte d’Or, à l’issue de la troisième étape, ses deux derniers coureurs restants, Mundher Al Hsani et Mazin Al Riyami ont obtenu le prix de la combativité pour s’être accrochés jusqu’au bout même s’ils ont terminé hors-délais. “C’est très bien qu’ils aient vécu cet instant. À terme, le but est d’avoir un maillot en ayant été devant. Ça va venir, c’est juste une question de temps. Il faut travailler sérieusement et se battre. Ces prochaines années, l'objectif est que les meilleurs aillent dans des équipes Continentales pour laisser d’autres éléments profiter de l’équipe nationale“.

Fin septembre, cinq centres de formations pour les Cadets vont ouvrir. “Un calendrier plus conséquent pour les Cadets et les Juniors est prévu et on pourra à terme créer des sélections. Pour le moment, il n’y a que quatre courses“. Concernant les Espoirs et les Elites, après les Jeux de la Solidarité Islamique, ils auront en septembre le Tour du Salalah. “Après une première édition l’an passé où c’était en interne, on va essayer de l’inscrire au calendrier UCI pour ouvrir la participation à plus de nations“. Puis, il y aura les Championnats nationaux et d’Arabie aux Emirats Arabes Unis. “Ensuite, on doit trouver une course en décembre. Puis il y aura le Tour de Sharjah, deux courses d’un jour et le Tour d’Oman“. En parallèle, le VTT aussi se développe avec la participation d’une sélection omanaise à des épreuves en Europe comme en Slovénie en juin, et possiblement en France fin septembre.

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